Colbert Lebeau, martyr de l'apostolat, va être béatifié
Ce samedi 13 décembre, 50 martyrs du nazisme en raison de leur foi seront béatifiés à Notre-Dame de Paris. Parmi ces figures, Colbert Lebeau originaire du diocèse de Poitiers.
portrait de colbert Lebeau à découvrir dans l'exposition qui lui est consacrée à la Maison Saint Hilaire de Poitiers jusqu'à fin janvier.Colbert Lebeau est né le 23 octobre 1922 à Paizay-le-Sec dans la Vienne puis il a grandi à Châtellerault. Élevé dans la foi catholique, il sera enfant du chœur de la paroisse Saint-Jacques. Ayant réalisé des études, il commence ensuite sa vie active au Crédit de l'ouest et s'engage assez naturellement dans la jeunesse ouvrière catholique ( JOC) , mouvement fondé à Paris en 1927 par l'Abbé Guérin. " Que les âmes des ouvriers qui sont en danger demeurent dans votre grâce, ou la recouvrent au plus tôt. » Extrait de la prière JOC. A Châtellerault, la JOC rassemble à ce moment 250 militants.

Requis pour le STO
Comme une partie de sa génération, il est requis en mars 1943 pour aller travailler au Service du travail obligatoire (STO) en Allemagne. Il est affecté dans une usine de charbon près de Leipzig. A l'époque l’Archevêque de Paris le Cardinal Emmanuel Suhard invite et encourage les prêtres et les membres actifs de la JOC à partir rejoindre les jeunes catholiques déjà en Allemagne. Des jeunes entre 19 et 25 ans engagés pour au moins deux ans de STO afin de contribuer à l’effort de guerre, en particulier dans la métallurgie. Ils recevaient symboliquement un salaire, avaient deux semaines de vacances par an. Toutefois, il était hors de question de leur donner une assistance spirituelle car ils n’étaient pas protégés par la convention de Genève comme l'étaient les prisonniers de guerre. Colbert Lebeau décide alors d'organiser des réunions de prières clandestines et d'assurer la continuité des sacrements ; il se révèle d'un extrême soutien spirituel pour ses camarades devenus, malgré eux, travailleurs pour l'Allemagne nazie. Un dévouement qui lui vaudra le surnom de « joyeux apôtre du Christ »

« je ne suis pas venu travailler pour l'Allemagne Nazie mais je suis venu apporter à mes frères le secours de la foi en Jésus-Christ »
La foi chrétienne entre dans le viseur du nazisme
Le 3 décembre 1943, un décret signé de la main de Ernst Kaltenbrunner ( Ndlr condamné à mort au procès de Nuremberg, il sera pendu le 16 octobre 1946) s'attaque aux activités religieuses.
Je prie de dissoudre immédiatement les groupes de l'association de la jeunesse ouvrière chrétienne dans les camps de travailleurs civils français et de leur interdire toute activité à l'avenir sous menace des mesures politiques les plus sèvres" . Extrait du décret du 3 décembre 1943.
Les activités religieuse étaient alors considérées comme anti-allemandes.
Son application se durcit et Colbert Lebeau est arrêté par la Gestapo le 13 septembre 1944 . Il est interné à la prison de Halle puis déporté le 21 novembre au camp disciplinaire de Zöschen où les conditions de vie sont épouvantables. Il tombe malade et décède à l’infirmerie le 3 Janvier 1945.

"Martyr de l'apostolat »
Comme lui, ils sont cinquante à avoir été reconnus en mai 2000 comme martyr de l'apostolat par le pape Jean-Paul II. Désormais, c'est un autre décret qui va sceller à nouveau le destin de Colbert Lebeau, cette fois-ci pontifical, celui du 20 juin dernier déclarant la béatification de ces 50 chrétiens martyrs du nazisme dans toute la France. La célébration a lieu ce samedi 13 décembre à Notre-Dame de Paris à 14h30. Elle sera présidée par le cardinal Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg, en présence des familles des 50 Français morts en martyrs Une cérémonie à suivre en direct sur RCF - Radio Notre-Dame.


