À période exceptionnelle, mesure exceptionnelle : le CNC a assoupli sa fameuse chronologie des médias pour permettre à des films récents de pouvoir sortir plus rapidement en DVD et en VOD. C’est donc le cas de la comédie de Mathias Mlekuz, qui sort aujourd’hui,"Mine de rien", prix du public au Festival de l’Alpe d’Huez. C’est l’histoire de deux chômeurs un peu loosers, Arnaud et Di Lello, et de leur bande de copains, qui se lancent dans la création d’un parc d’attractions, au pied des terrils du Nord et sur les restes d’une ancienne mine de charbon.
Le film fait inévitablement penser au "Full Monty", le film à succès britannique car il s’agit bien d’une comédie sociale sur fond de chômage, dans une petite ville minière. Mais c’est un premier film très personnel, sur un univers que le réalisateur connait bien (son grand père était un mineur de fond, immigré de Yougoslavie). Et puis c’est un film qui fait du bien, parce qu’il valorise la solidarité entre les générations ! Et où l’action collective redonne gout à la vie. Exactement ce dont nous avons besoin en ce moment ! Et puis il a aussi un petit côté bien-de-chez-nous, en nous rappelant, par des images d’archives et des chants ouvriers, toute la dimension patrimoniale de ce passé récent. C’est donc une comédie tout en modestie mais sincère, avec un Rufus, très juste, en ancien gréviste nostalgique.
Et puis une deuxième suggestion : la chaîne franco-allemande Arte consacre sa soirée à Romy Schneider, avec un long métrage "3 Jours à Quiberon", sorti en salles en 2018, suivi d’un documentaire sur celle dont on croit tout savoir, tant elle fait partie de notre histoire. Pourtant le film, "3 jours à Quiberon" revient sur un épisode méconnu, situé à la fin de sa vie, l’interview par deux journalistes allemands, lors d’une cure qu’elle suivait en Bretagne. Il est tourné sur les lieux-même, dans un sublime noir&blanc, tout en contrastes, à l’image de Romy, femme à la fois entière et fragile, charmeuse et cassante, chaleureuse et révoltée.
L’actrice, Marie Baümer, est troublante de ressemblance. Et le documentaire vient ensuite à point nommé pour nous éclairer sur la genèse de ce destin tragique : les liens de sa famille avec le III° Reich et avec Hitler, dont elle se sentira toujours coupable et qu’elle cherchera toute sa vie à réparer, l’opportunisme et l’absence de protection de sa mère puis de son beau-père dès ses 14 ans et ses débuts au cinéma dans SISSI, qui justifieront ensuite pour partie, son départ pour la France et le sentiment de trahison de l’Allemagne. Le film lui, a obtenu 7 Lola (l’équivalent allemand de nos César) dont le Lola d’Or et on peut y voir là le début d’une reconnaissance de ce que Romy Schneider a apporté au cinéma européen.
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