Chats, oiseaux... Dans les Alpes-Maritimes, l’inquiétante progression du syndrome de Noé
Le syndrome de Noé, qui pousse à accumuler trop d’animaux, s’amplifie dans les Alpes-Maritimes. Ce comportement, motivé par la volonté de sauver, peut entraîner des conditions de vie dramatiques et de lourdes sanctions.
Des chats sont souvent concernés par des faits liés au syndrome de Noé - Image d'illustration - Photo de Nathalie Jolie sur UnsplashDans les Alpes-Maritimes plusieurs cas du syndrome de Noé ont été signalés ces dernières semaines. Plus de 140 oiseaux ont été retrouvés dans deux appartements à Nice, entassés dans des cages le 29 août dernier. Ce phénomène, qui consiste à posséder plus d'animaux qu'on ne peut en héberger, prend de l’ampleur. Rien qu’en 2022, près de 1.500 signalements liés à ce trouble ont été recensés en France. Les associations de protection animale estiment d’ailleurs une augmentation de 20 % des cas au cours des cinq dernières années.
Un comportement motivé par le besoin de sauver
Selon le psychiatre Jérôme Palazzolo, “ce trouble psychiatrique se manifeste par une accumulation compulsive d’animaux”. Les personnes concernées recueillent généralement des chats, des chiens ou encore des oiseaux, avec la conviction sincère de leur venir en aide et de les sauver. Le spécialiste ajoute : "L’animal devient une sorte de refuge, un substitut affectif, et parfois même le seul lien relationnel vraiment stable dans leur vie”.
Des conséquences lourdes
Cependant, cette accumulation peut rapidement conduire à une situation dramatique : “On se retrouve avec des dizaines d’animaux vivant dans des conditions de souffrance. Tout comme la personne qui les héberge”. Les conséquences existent aussi pour les associations qui les soignent comme Les Chats de Stella à Vence. 20 chats récupérés et déjà une note de frais qui avoisine les 3122,40 euros. Une cagnotte est en ligne pour faire face à cette dépense imprévue.
Quelles sont les peines encourues ?
En France, la loi autorise la détention de neuf animaux maximum. “Au-delà de ce seuil, il faut un certificat de capacité et les autorisations nécessaires”, explique Carla, soigneuse au refuge Les Chats de Stella, situé dans la commune de Vence. À défaut, les personnes concernées s'exposent à plusieurs sanctions : peine de prison avec sursis, amende, obligation de verser un dédommagement aux associations, interdiction à vie de détenir des animaux, ou encore interdiction de travailler avec des animaux pendant cinq ans.
