Bûcheronnage : un métier à risque en Haute-Loire
Le département de la Haute-Loire a été endeuillé deux fois après des accidents de bûcheronnage survenus à quelques semaines d’intervalle. Les professionnels, souvent des passionnés, tentent d’avancer malgré un risque permanent.
Deux accidents de bûcheronnage ont eu lieu en quelques semaines dans le Puy-de-Dôme. Les deux victimes sont altiligériennes. ©PixabayEn l’espace de quelques semaines, deux bûcherons de Haute-Loire ont trouvé la mort sur deux chantiers situés dans le Puy-de-Dôme. Jérémy connaissait l’un d’entre eux. Ce chef d’entreprise basé à Malrevers l’avoue : « Quand on l’apprend, pendant 30 minutes, ça vous fait drôle. » Ce dernier décrit un quotidien difficile pour tous les bûcherons. « Pour gagner notre vie, on doit en tomber du bois au moins 10 à 12 mètres cubes. Ça veut dire que la journée commence tôt, finit tard et une toute petite pause à midi. » Les conditions climatiques, parfois très difficiles, ajoutent de la difficulté au quotidien.
Sans oublier les risques du métier. « On s’est tous déjà fait mal. Des coupures, y a pas un bûcheron qui ne s’est pas coupé, des retours de tronçonneuses aussi, des branches sur la tête, c’est garanti. » Plusieurs fois, il avoue avoir vraiment eu peur. « Quand vous entendez siffler le vent parce qu’une élingue a cédé, ça vous fait bizarre et vous espérez qu’elle ne vous touche pas. » Plus d’une fois, il avoue avoir été « tout blanc avec les jambes qui tremblent, mais bon, on aime notre métier, donc on remonte dans les arbres ».
Une sécurité poussée, restent les imprévus
Sur les chantiers, les règles de sécurité sont poussées presque au maximum. « On est toujours deux », explique Jérémy. Pas de quoi éviter les accidents, cependant. Et pourtant, les bûcherons sont avant tout des passionnés de la nature et des arbres. « Je ne me verrais pas faire autre chose », explique le chef d’entreprise, malgré aussi une charge mentale et un stress important. « Les soirs, quand je sais que j’ai un chantier difficile le lendemain, c’est compliqué, ça vous réveille la nuit. »
Reste la pénibilité du travail. La majorité des bûcherons changent de métier avant d’arriver à la retraite, usés. En matière de sécurité, difficile d’aller plus loin selon plusieurs personnes du milieu. L’un d’entre eux redoute « que l’administration nous pousse à remplir encore plus de papiers alors que ce n’est pas la solution ». De toute façon, Jérémy insiste : « L’arbre est toujours maître, même si on anticipe tout. » Une règle qu’il faut accepter.
