Brexit: le défi de l'Église anglicane face aux divisions du pays
Après quatre ans de négociations, et un accord arraché le 24 décembre, l’Union européenne et le Royaume-Uni ont scellé leur divorce. Depuis le 1er janvier, le Brexit est acté et les défis à relever outre-Manche sont nombreux notamment pour l’Église anglicane.
LE DÉFI DE LA COHÉSION SOCIALE
Le Brexit va se traduire par de nombreux bouleversements pour les citoyens, les entreprises mais aussi pour les Églises chrétiennes, en particulier pour l'Église anglicane majoritaire au Royaume-Uni. Pour le révérend Isabelle Hamley, aumônier de Justin Welby, l’archevêque de Canterbury, c’est-à-dire le chef de l’Église d’Angleterre, deux défis de taille s’imposent aujourd’hui : "Il y a besoin d’écouter pourquoi tellement de communautés ont voté pour le Brexit. Il y a un malaise de certaines communautés pauvres qui se sentent oubliées. Il y a énormément de gens aussi qui ont peur qu’il y ait trop d’étrangers qui viennent et je pense que c’est une vocation en tant que chrétien d’accueillir l’autre".
UNE ÉGLISE D'ÉTAT
Pour relever ce défi de cohésion sociale, l'Église anglicane va devoir composer avec les forces politiques en présence. Car c’est une spécificité britannique : pouvoir politique et religieux sont entremêlés. La reine nomme, sur les conseils du Premier ministre, les deux archevêques et les 24 évêques de l’Église anglicane au sein de la Chambre des Lords, l’une des deux chambres du Parlement britannique. "L’Église anglicane est une Église d’État. Donc pour que l’Église puisse parler de façon publique, c’est difficile. L’Angleterre est complètement divisée. Il faut vraiment essayer d’avancer sur ça et la classe politique n’a pas vraiment d’idée pour ça", commente révérend Hamley.
Travailler ensemble avec la classe politique britannique pour réduire les divisions, c’est la conviction du révérend Isabelle Hamley pour qui le Brexit doit aussi être une opportunité pour renforcer les liens avec les Églises européennes.
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