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Bouaké: trois anciens ministres français dans le collimateur de la justice

Un article rédigé par Jean-Baptiste Le Roux - RCF,  - Modifié le 25 février 2016
Une juge d’instruction a demandé le renvoi devant la Cour de justice de trois anciens ministres de Jacques Chirac, dans l’affaire des bombardements de Bouaké.
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Les faits remontent à 2004. Le camp militaire français de Bouaké, en Côte d’Ivoire est bombardé par des chasseurs de marque russe, des forces loyalistes ivoiriennes. Neuf soldats français trouvent la mort, ainsi qu’un civil américain. L’armée française avait par la suite riposté, détruisait la petit flotte ivoirienne alors que de son côté Paris accusait alors le président ivoirien d’avoir commandité cet assaut.

L’enquête sur cette attaque démontrera que les chasseurs étaient pilotés par des mercenaires biélorusses, engagés sous le commandement des forces loyalistes. Peu de temps après, Michèle Alliot-Marie, à l’époque ministre de la Défense, avait essuyé une plainte des familles des victimes, devant la Cour de justice de la République, pour complicité d’assassinat, et faux témoignage. La plainte avait été classée, sans suite.

Mais l’affaire refait aujourd’hui surface. Le Canard Enchaîné, dans son édition de mardi 23 février, révèle une ordonnance du juge d’instruction Sabine Kheris, demandant le renvoi devant la CJR de l’ancienne ministre de la Défense, de Dominique de Villepin, a l’époque ministre de l’Intérieur, et de Michel Barnier, ancien locataire du Quai d’Orsay.

Les trois anciens ministres sont mis en cause depuis le début du mois de février dernier, soupçonnés d’avoir étouffé l’affaire, et permis la libération de huit Biélorusses, dont deux qui avaient été désignés formellement comme les pilotes des chasseurs ayant bombardé les positions françaises de Bouaké. Ces mercenaires avaient été arrêtés au Togo, dix jours après le bombardement.

La juge d’instruction Sabine Kheris explique à ce sujet que "la décision de ne rien faire" concernant les pilotes, "a été prise à l’identique" par les trois ministères, "ce qui permet de penser à l’existence d’une concertation à un haut niveau de l’Etat". Sabine Kheris reproche aux trois ministres de n’avoir pas prévenu le procureur de la République, qui aurait, par la voie judiciaire, permis d’appréhender ces pilotes en toute légalité.

La magistrate ajoute qu’en ne faisait rien, et en laissant ces pilotes en liberté, ils échapperaient forcément à la justice. Les trois anciens ministres visés par l’ordonnance risqueraient chacun trois ans de prison, et 45 000 euros d’amende.

Les précisions d'Olivier Hielle: 


 

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