Baisse du fonds de soutien de l’État : les radios associatives bretonnes menacées
Le projet de Loi de Finances 2026 prévoit une réduction de 16 millions d’euros du Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique (FSER), soit une baisse sans précédent de 44%. Un coup dur pour les radios associatives pour lesquelles ce fonds reste la principale source de financement. L'inquiétude est majeure. Illustration en Bretagne.
© PixabayLe projet de Loi de Finances 2026 examiné, cette semaine, en commission finances à l’Assemblée nationale, prévoit, cette année, à nouveau, une baisse importante du fonds FSER, le Fond de Soutien à l'Expression Radiophonique locale. Il y est question d'une baisse de 44% en 2026 soit un passage de 35 millions d’euros en 2025 à 19 millions d’euros en 2026. Une décision qui impacterait fortement la quarantaine de radios associatives présentes sur les 4 départements bretons. Des radios de proximité, à la fois urbaine et rurale, qui donnent la parole aux différents acteurs locaux.
Un combat pour défendre le local et la proximité
La distribution de l'offre médiatique en France est très concentrée à Paris, à échelle nationale. La valeur ajoutée des radios associatives c’est que depuis 40 ans elles sont un levier d'expression de voix marginales et de langues minoritaires comme le Breton par exemple. Dans ce combat, et bien que la région Bretagne soutienne ces structures, un regroupement des radios associatives en langue bretonne de la fédération Brudañ Ha Skignañ prépare une lettre d’alerte commune qu’il va faire signer aux acteurs associatifs et culturels du territoire et aux élus.
« On est face à un enjeu de pluralisme. Un enjeu d'expression de voix plurielle, particulièrement de voix qui ont peu de place dans les grands médias. C'est donc toute une utilité sociale d'intérêt général qui serait largement menacée si ces radios associatives devaient se taire. Il y a une vraie préoccupation démocratique » alerte Xavier Milliner, de la coordination des radios locales et associatives de Bretagne (CORLAB).
Les syndicats de la profession interpellent, aujourd'hui, les députés, leur demandant de revenir par amendements sur cette baisse de budget. Le projet de loi de finance sera examiné, à partir de la semaine prochaine, dans l’hémicycle.
