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Auvergne : l’ISRA lance une formation de chargé de mission pastorale

Auvergne : l’ISRA lance une formation de chargé de mission pastorale

Un article rédigé par Stéphane Marcelot - RCF Puy de Dôme, le 16 septembre 2025 - Modifié le 16 septembre 2025

L’institut de sciences religieuses d’Auvergne (ISRA) fait sa rentrée ce jeudi 18 septembre. Tour d’horizon de la programmation et des nouveautés dans cet entretien avec Laurence Attenelle, directrice de l’iSRA et le frère dominicain Jean-Etienne Long, intervenant.

Deuxième rentrée à la tête de l'Institut de sciences religieuses d'Auvergne pour Laurence Attenelle © RCF Deuxième rentrée à la tête de l'Institut de sciences religieuses d'Auvergne pour Laurence Attenelle © RCF

Quelles sont les modalités d'études de l’ISRA ? Qui peut suivre les formations de l'ISRA en cette rentrée ? 

L. A : J’ai envie de dire presque tout le monde. Dans la mesure où nous avons des propositions de plusieurs niveaux. De l'initiation à tout ce qui touche à la théologie, à la Bible. Et puis, de l'approfondissement, puisque nous proposons ce qu'on appelle un baccalauréat de sciences religieuses, qui est l'équivalent d'une licence, qui normalement se fait en trois ans et que nous proposons en cinq ans. Et puis, nous avons des propositions de soirées, moins denses, si je puis dire, pour ceux qui sont sur la première marche. 

Vous avez diplômé combien de personnes cette année ? Est-ce que vous observez une hausse ? 

L. A :  Nous voyons de plus en plus de jeunes qui arrivent. Je fais le lien avec aussi l'augmentation du nombre de jeunes parmi les catéchumènes adultes, parmi ceux qui demandent le baptême. Donc, des gens entre 25 et 35 ans. 

Et, un peu de la même manière qu’il y a cette réflexion au sein de la catéchèse, vous vous dites qu’il faut savoir répondre à cette nouvelle tendance, à cet afflux de jeunes confirmés ?

L. A :  Oui, avec des personnes qui n'ont plus ou pas, ou plus, une certaine culture de base. Donc, on doit vraiment aussi s'adapter, d'abord s'adapter aux questions. Et puis nous avons des enseignants chevronnés qui sont obligés de vraiment aller loin dans la reprise pour que chacun y trouve son compte. Je signale quand même aussi dans le cursus qui donne ce baccalauréat de sciences religieuses, il n'y a pas que des personnes qui veulent tout faire de A à Z. Nous avons des auditeurs libres qui peuvent suivre un cours, trois cours, la moitié de l'année. C’est une proposition qui permet aussi de choisir à la carte.

Une communauté qu'on pourrait presque dire familiale 

Jean-Etienne Long, quelle est la force pour vous des propositions de l'ISRA ?

J.E-L : Je pense que, l’intérêt, c'est d'avoir du fait du petit nombre une possibilité d'accompagnement plus pédagogique, d'une adaptation de l'enseignant à ses étudiants. Pouvoir proposer pas simplement un enseignement de type universitaire un peu froid, mais de constituer aussi une communauté qu'on pourrait presque dire familiale. Je pense que c'est assez important que la théorie ne soit pas uniquement quelque chose d'intellectuel. 

Il y a des nouveaux enseignants cette rentrée ? 

L. A :  Oui, il y en a quelques-uns dans la mesure où, comme je vous le disais, nous étalons notre programme. Donc, par la force des choses, il y en a qui nous rejoignent et nous en sommes ravis. Nous avons par exemple un nouveau frère dominicain, Gilles Ferrant, qui va prendre le cours d'écclésiologie. 

Nouveaux enseignants, et nouvelles formations ? 

L. A :   Oui, effectivement, à côté de notre licence, de notre baccalauréat canonique de sciences religieuses, nous ouvrons cette année une autre formation en parallèle, qui est une formation certifiante. C'est-à-dire qui donne, pour celui qui va jusqu'au bout, qui le fait complètement, une certification professionnelle reconnue par France Compétences. Le titre de cette formation, c'est Chargé de mission pastorale. Et nous proposons deux options dans cette formation. L'option laïque en mission ecclésiale et l'option animateur adjoint en pastorale scolaire.

Il y a bien un but derrière tout ça de venir renforcer d'ici quelques temps les équipes d'animation en paroisse ?

 L. A :   Alors renforcer, ce n'est pas notre rôle. Ça, c'est le rôle des pasteurs et des employés. Nous faisons face à des personnes qui se posent beaucoup de questions spirituelles. Il faut être en capacité de répondre, d'accompagner ces gens-là. En conséquence, ce que nous proposons avec cette nouvelle formation, c'est un bagage un peu plus solide en théologie au sens large, donc en lecture de la Bible, en discernement, en pratique liturgique, etc. Et la spécificité de ce nouveau certificat, c'est qu'il y a des apprentissages pratiques, du type d'atelier, de relecture d'expérience, de stage sur le terrain. C'est important, en tout cas, d'avoir une formation qui soit tout de suite très pratique, très concernante aussi. 

Et parallèlement, toujours des cycles de soirées libres, comme les jeudis philo, des journées d'études philosophiques ? 

J.E-L : Chaque année, on essaye de proposer un programme de réflexion plutôt philosophique, même si, en fait, notre public étant largement chrétien pratiquant, on doit aussi veiller à croiser philosophie et théologie. En fait, on se trouve avec de jeunes philosophes chrétiens qui sont très indépendants dans leur pensée philosophique, et il est très enrichissant aussi pour les théologiens d'inviter des philosophes croyants à parler de sujets qui concernent leur foi, de leur rapport à la Bible. Donc cette année, c'est là-dessus que nous sommes partis, c’est à dire comment les philosophes s'emparent de la Bible depuis, on pourrait dire, la laïcisation de la culture. 

Comment cela va s'organiser ? Ce sera des rendez-vous réguliers ?

J.E-L : Il y aura plusieurs jeudis durant le premier trimestre, avec plusieurs intervenants qui pourront parler de la manière dont un philosophe s'empare d'un récit ou d'un texte important de la Bible. Et puis il y aura aussi une journée d'études fin janvier 2026 qui, elle, portera sur le miracle et le rapport des philosophes au miracle. 

L. A :  A compter de cette année, nous ajoutons deux journées que nous voudrions aussi traditionnelles dans l'avenir. Une journée théologique qui aura lieu bientôt, le 11 octobre, et une journée biblique au mois d'avril sur le prochain et l'étranger dans la Bible. Pour le samedi 11 octobre, nous profitons d’un anniversaire important pour la foi chrétienne, puisque c'est le 1700e anniversaire du tout premier Grand Concile oecuménique à Nicée. Donc nous proposons une journée axée sur deux angles. Un angle le matin avec plutôt des conférences qui restituent le contexte et qui redonnent les acquis du concile. Et l'après-midi, nous aurons des ateliers sur comment on en parle avec des jeunes, par exemple. Ou bien en iconographie, qu'est-ce que cela a pu donner ? Quelles sont nos hérésies d'aujourd'hui ? Et puis, la deuxième partie de l'après-midi sera axée sur un deuxième volet important de cette aventure conciliaire. C'est ce que nous appelons la synodalité, c'est-à-dire la manière de procéder ensemble, en assemblée, etc.

La théologie, endoctrinement ou liberté de penser. Ce sera le thème d’une conférence que vous animerez le 18 septembre à 18h30, Jean-Etienne Long. Pouvez vous nous la présenter ?

J.E-L : Je vais présenter la théologie par rapport aux questions que peuvent se poser les gens. Qu'est-ce que la théologie ? Qu'est-ce que faire de la théologie ? Est-ce que c'est subir un endoctrinement, entrer dans la secte catholique ? Ou bien est-ce que c'est aussi une manière d'apprendre à penser en toute liberté ? De quelle manière la théologie, effectivement, a un aspect doctrinal et pourquoi ? Parce qu'elle s'appuie sur une révélation qui ne dépend pas de notre imagination ou de notre bon vouloir.

Informations sur le site internet de l'ISRA

 

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