"Aujourd'hui, la précarité touche toute la société" : les résultats alarmants du 19e baromètre du Secours Populaire
Aujourd'hui, la précarité ne touche plus uniquement les personnes âgées, elle touche tous les âges. C'est le constat édifiant que dresse le 19e baromètre du Secours Populaire Français, avec un focus particulier sur les jeunes. Mais pour Nabil Chetouf, le secrétaire général en Isère de l'association, ce ne sont pas que des chiffres, c'est une réalité qui s'observe au quotidien.
©Secours Populaire Isère - Campagne de récolte de dons à Grenoble Le tableau dressé par le Secours Populaire Français est sombre. Nouveau constat pour leur 19e baromètre : la précarité ne cesse d'augmenter, et elle touche toutes les franges de la société. À Grenoble, le secrétaire général en Isère, Nabil Chettouf, l'observe quotidiennement.
"On n'avait plus rien dans les rayons"
"Fut un temps, la pauvreté, elle ne touchait que les personnes âgées. Aujourd'hui, elle touche toute la société de l'enfant jusqu'à l'adulte", regrette le secrétaire général. Un Français sur 5 se déclare en situation précaire et près d'un actif sur trois souligne que les revenus du travail ne permettent pas de faire face aux dépenses.
"Hier, pour la première fois depuis l'existence du département, on a dû fermer avant l'heure prévue parce qu'on n'avait plus rien dans les rayons", remarque Nabil Chettouf. Ce n'est pas une question de livraison : les personnes faisant appel au Secours Populaire sont de plus en plus nombreuses, y comprit en Isère.
"C'est scandaleux"
Le baromètre du Secours Populaire Français met également l'accent sur les jeunes. Un focus, qui n'avait pas été fait depuis dix ans, et qui révèle une dégradation impressionnante de la situation. Aujourd'hui, 50% des jeunes sont mécontents de leur niveau de vie, contre 33% en 2010. De plus, 1.3 million de Français de 18-29 ans est sous le seuil de pauvreté.
Pour Nabil, ce constat est une réaction en chaîne : "Avant, c'était les parents qui aidaient les enfants. Mais aujourd'hui, les revenus sont plus bas parce qu'il y a plus de dépenses que de recettes. Donc les jeunes ne veulent plus solliciter les parents parce qu'ils les voient déjà en situation de précarité et ne veulent pas ajouter de la précarité à la précarité".
Il y a quelques mois, une professeur le contacte pour une jeune en grande difficulté financière. Celui-ci lui propose de passer, de se rencontrer, mais la professeure explique que cela est trop compliqué : "La jeune ne pouvait pas venir, car elle se prostituait pour avoir de quoi manger", il s'indigne, "Est-ce qu'en 2025 on peut entendre ça ? Je trouve ça scandaleux, c'est inacceptable".
Besoin d'aide
Pour sortir de cette situation, le Secours Populaire insiste : les financements de l'Etat doivent être plus importants et stables. Mais l'Etat doit également reconnaître le statut des associations et leur rôle. Nabil Chettouf le reconnaît, le Secours Populaire manque d'aide de l'Etat et d'argent. L'association a changé de local, pour un espace plus grand, mais a des difficultés pour réaliser les travaux d'aménagement.


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