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Archives, des maisons de papier !

RCF,  - Modifié le 9 novembre 2018
Chaque jour Jean Pruvost décrypte un mot en lien avec l'actualité.
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Archives, c’est un mot qui d’emblée bénéficie d’une particularité, celle de ne pas avoir en principe de singulier, on a en effet des archives, mais pas une archive. Et puis voilà un mot qui au cours de l’histoire, a changé de genre, d’abord au masculin, d’impressionnants archives puis au féminin : les « impressionnantes archives ». Alors, au-delà de son sens dans l’actualité, voilà qui mérite radiographie !

Du grec arkheion, qui désignait la résidence, la demeure des magistrats supérieurs, puis l’ensemble des magistrats supérieurs, et enfin toujours sous l’Antiquité, le dépôt des pièces officielles. En fait le mot est à rattacher aux « archontes », un mot qui désigne les magistrats gouvernant les républiques grecques. On se souvient des neuf archontes d’Athènes. Passé en bas latin, archivium, en tant que dépôt des pièces officielles, le mot archives entrait en langue française au XIIIe siècle mais au masculin.

Il fallut attendre le XVIIe siècle pour qu’il passe au féminin. Et en voici la définition donnée par Furetière : « Trésor, chambre où l’on garde les titres & papiers d’une Maison, d’une Communauté ». Et Furetière de citer alors « Le Trésor des Chartres du Roy » – on disait Chartres à l’époque, aujourd’hui on dit chartes -, Trésor contenant les Archives de la Couronne. En fait, presque simultanément qu’apparaissent les archives en tant que documents anciens et précieux, les archives vont aussi désigner le lieu où les archives sont déposées. Et donc quand on évoque les « archives nationales », on signale et le lieu et bien sûr ce qu’il contient. Le sens figuré fut aussi utilisé très vite. Ainsi, au XVIe, Amyot l’utilise déjà : « Les curieux, écrit-il dans De la Curiosité, font de leur mémoire un archive et registre fort mal plaisant ». Et voici un usage oublié au masculin et au singulier !

Et n’oublions pas les mots croisés, il y en a une qui n’est pas bien belle, la voici : « morgue du passé », la morgue étant au départ le lieu où l’on identifiait les prisonniers, puis hélas les cadavres. Je préfère vraiment celle-ci « maison de papiers », oui, nos papiers, des papiers précieux pour la mémoire !

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