Animation, comme un nouveau souffle !

Eh bien je commencerai par dire qu’un bon nombre de films d’animation ont une âme, un souffle et sont une leçon de vie. Et avec cette phrase comportant les mots âme, souffle, vie, nous sommes, Stéphanie, au cœur de l’étymologie du mot animation. À radiographier donc.

Au départ du mot âme il y a le latin anima qui désigne un souffle, l’air, mais aussi le mot animus qui est le principe de vie », qu’on retrouve dans animal, étymologiquement un « être vivant » dont nous faisons  d’ailleurs partie, en tant qu’ « animal – c’est-à-dire être vivant, doué de raison ». Du latin anima est venu par déformation, d’abord le mot anme à la fin du XIe siècle, prenant un sens religieux, puis ame à la fin du XIIe et enfin tardivement, attesté en 1572 avec un accent circonflexe l’âme.

Avec le mot âme, s’installe une définition telle que celle donnée par le Petit Robert, « principe spirituel de l’homme, conçu comme séparable du corps, immortel et jugé par Dieu ». Et en bonne filiation, on y retrouve l’idée du souffle : on passe en somme du dernier souffle humain au souffle divin. Du côté de la racine anima, est resté le verbe animer, d’abord attesté en 1358 dans le fait d’être animé à faire quelque chose, c’est-à-dire encouragé, comme mu par un souffle, puis quelques années plus tard, , est venu le sens précis d’« insuffler la vie », d’où le sens nouveau de très vivant : un débat animé par exemple..

Le mot « animation » a d’abord été au XIVe siècle synonyme de « force qui donne la vie », et il avait un sens religieux et biologique précis repris par l’abbé Furetière en 1690 : il « se dit en Médecine du temps où l’âme est infuse dans le corps de l’homme » avec cet exemple clair : « L’animation du fœtus n’arrive qu’après quarante jours ».  On a aussi parlé d’animation immédiate, dès la conception. Au XVe siècle animation prend par ailleurs le sens d’emportement, puis au milieu du XIXe, vient l’idée de chaleur, de vie : un marché animé.  Enfin au XXe, arrive le cinéma d’animation, dont les premières traces remontent à 1906 à James Stuart Blackton, réalisateur du premier dessin animé. Et en 1916 apparaît enfin  la formule française dessin animé. Et nous voilà cinématographiquement  revigoré, c’est un deuxième souffle, on est réanimés !