André Marcon : un rêveur qui a dédié sa vie à Saint-Bonnet-le-Froid
À Saint-Bonnet-le-Froid, tout le monde connaît André Marcon. Maire pendant 31 ans, il a beaucoup œuvré pour développer la commune. Comme ses frères, rien ne le prédestinait pourtant à rester sur ce territoire. Rencontre avec un homme profondément amoureux de son village.
André Marcon a été maire de Saint-Bonnet-le-Froid de 1989 à 2020. © RCF Haute-LoirePour ce portrait, André Marcon nous reçoit chez lui. La simplicité d’un homme, peut-être impatient de raconter son histoire avec Saint-Bonnet-le-Froid. En réalité, elle commence avant sa naissance, dès 1948. À cette date-là, ses parents décident de s’installer dans la commune. Mais très vite, son père inculque à ses enfants une ligne de conduite : faire des études pour partir de ce territoire où les hivers sont très rudes et durent plusieurs mois. Et pourtant, avec ses frères et sœurs et quelques amis, André Marcon va faire tout le contraire.
Ce tournant débute en 1968. « Un primeur est venu s’installer à Saint-Bonnet-le-Froid, au départ seulement l’été. Ça a tellement bien marché qu’il est venu les week-ends. Ça a tellement bien marché qu’il s’est installé définitivement sur la commune. À ce moment-là, nous nous sommes dits : si lui y arrive, pourquoi pas nous ? » Alors qu’il ne pensait jamais « rester au pays », André Marcon va faire sa vie dans le village. Son frère Jean-Pierre devient maire en 1971. Il prendra la relève dès 1989. En parallèle, dès 1975, il ouvre sa première affaire : l’hôtel La Découverte.
Dès le début, André Marcon a une intuition : aller à rebours de la mode de l’époque. « Dans les années 70 et 80, tout le monde mise sur le tourisme de masse, moi plutôt sur un tourisme de petite quantité, c’est comme si on recevait des amis. » Ce fil rouge va faire son succès : il possède jusqu’à quatre établissements avant de les revendre progressivement, sauf celui de Saint-Bonnet-le-Froid.
Au fil des années, André Marcon se forge une solide réputation : son expertise et sa capacité d’écoute sont reconnues. C’est à ce moment-là qu’il commence à prendre des fonctions, d’abord à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Puy-en-Velay. Puis, au fil du temps, il termine à la tête de l’ensemble des CCI de France. Le petit hôtelier de Saint-Bonnet devient un interlocuteur incontournable, au point de rencontrer un certain Emmanuel Macron. « Je l’ai connu dix ans avant son arrivée au cabinet de François Hollande, par un ami commun. » Très vite, il tombe sous le charme de ce jeune homme « très intéressant, brillant ». Les deux hommes se lieront d’amitié, au point que le futur chef de l’État viendra à Saint-Bonnet en 2016.
À ce moment-là, André Marcon est toujours à la tête de CCI France. Pas question de le soutenir publiquement, pour ne pas brouiller le message : question de principe. Finalement, il le soutiendra une fois qu’il aura quitté ses fonctions. « Sur la politique, je ne suis pas d’accord sur tout, mais qui peut l’être ? » Son engagement permanent n’a été possible que grâce à sa femme, que tout le monde appelle Badou. « C’est une femme discrète, elle a toujours été là. Je lui dois beaucoup, nous avons un lien indestructible. »
En 2020, André Marcon quitte la mairie de Saint-Bonnet-le-Froid. Depuis, il cherche à profiter de la vie et à s’adonner à sa passion de toujours : la randonnée. Très bon marcheur, il aime autant profiter d’une balade entre amis pour « contempler la nature » que marcher seul. « Ça permet de résoudre les problèmes de la vie », philosophe ce rêveur.


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