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RCF Abus sexuels dans l'Eglise: certaines victimes déçues par la rencontre internationale au Vatican
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Abus sexuels dans l'Eglise: certaines victimes déçues par la rencontre internationale au Vatican

Un article rédigé par Florence Gault - RCF, le 25 février 2019  -  Modifié le 29 février 2024
3 questions à Abus sexuels dans l'Eglise: certaines victimes déçues par la rencontre internationale au Vatican

​La rencontre internationale pour la protection des mineurs s’est achevée dimanche au Vatican. Dans son discours, le pape a eu des mots très forts. Mais il faut désormais des actes.

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Il est encore trop tôt pour savoir ce qui ressortira, concrètement, de cette rencontre internationale pour la protection des mineurs dans l’Eglise au Vatican. Dans son discours de clôture, le pape François a comparé les victimes d’abus sexuels dans l’Eglise aux personnes sacrifiées dans des rites païens. Toutefois, quelques mesures concrètes devraient prochainement voir le jour, comme une nouvelle loi contre les abus sexuels à l’intérieur du Vatican et de la Curie.

Florence Gault a pu interroger Jacques Nuoffer, victime d’abus sexuels, président en Suisse du groupe SAPEC, une association de victimes romandes.
 

Cette rencontre a-t-elle répondu à vos attentes ?

Non. Nous restons sur notre faim. Vous parliez d’une décision. Moi j’ai simplement lu de la part du pape, le fait qu’il veuille afficher une plus grande sévérité. Effectivement, nous ce que nous demandons, c’est une modification de la loi pour introduire la dénonciation de l’abuseur dans tous les cas, sauf dans les pays où un aspect religieux ou politique mettrait en danger la victime.
 

Le père Federico Lombardi, modérateur de cette rencontre, l’a évoqué en conférence de presse : la mise en place d’un motu proprio, d’un vademecum pour les évêques. Selon vous, ce n’est pas suffisant ?

Non. On aimerait qu’il y ait beaucoup plus de transparence notamment au niveau de l’obtention des dossiers. J’ai personnellement demandé mon dossier, je n’ai reçu aucune nouvelle. Et il faudrait que les associations de victimes soient davantage associées à ce que fait l’Eglise en ce qui concerne les abus sexuels en son sein.
 

Comment expliquez-vous cette lenteur ?

Il y a deux aspects : l’Eglise est une grande institution faite de différentes personnes qui n’aiment pas le changement, comme dans d’autres domaines sociaux. L’autre aspect, c’est que la situation dans les pays est très diverse. Les souffrances des victimes sont relativement grandes dans les pays où il y a un déni des abus sexuels, en Afrique et en Asie par exemple. Tout cela crée un abus de pouvoir qui est vraiment le lit pour les abus sexuels.
 

Quelle suite donner à cette rencontre ?

Il y a le travail des associations de victimes qui va continuer au niveau de la pression pour vraiment amener l’Eglise à concrétiser les recherches dont il est question, à développer la prévention, à développer la formation des agents pastoraux, que tout cela soit mis en place. En Suisse, on est en train de créer un groupe de mémoire, un groupe qui réfléchit comment on peut laisser une trace vraiment marquante pour que de tels abus ne se reproduisent plus.

 

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Émission 3 questions à © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
3 questions à

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