Abbé Pierre : l'Église doit tout faire pour se tenir à l'écart des phénomènes d'emprise
La Conférence des évêques de France a annoncé, jeudi 12 septembre, sa décision de lever la durée de communicabilité de ses archives. Des archives qui contiennent "un dossier assez mince", selon le président de la CEF, sur l'abbé Pierre.
Tous les documents relatifs à l’abbé Pierre, ayant été versés au Centre national des archives de l'église de France, sont consultables, dès à présent, par toutes les personnes habilitées en particulier les chercheurs, les membres de la commission d’experts et d’expertes annoncée par Emmaüs, et les journalistes enquêtant sur l’abbé Pierre. C'est l'annonce faite, jeudi 12 septembre, par la Conférence des évêques de France. Le même jour, Monseigneur Denis Moutel, évêque du diocèse de Saint-Brieuc, a réagi aux révélations successives concernant l'abbé Pierre et à cette décision de la CEF.
Ce que je ressens, c’est de l’effroi, une profonde tristesse. Et la première chose à laquelle nous devons penser, c’est le sens, je crois, de la décision prise par la CEF, c’est de penser aux personnes victimes, pour qu’elles puissent être reconnues comme victimes, pour qu’elles puissent avoir la parole et pour qu’elles puissent trouver réparation
L'Église prend sa part dans la recherche de la vérité
Les archives de l'Église de France sont donc ouvertes, dès à présent, aux chercheurs, notamment. Une bonne chose selon Monseigneur Denis Moutel. "Dans ces archives, semble-t-il, des documents indiquent que, à l'assemblée des archevêques et cardinaux de France, dans les années 50, autour de 1958, je crois, il y a eu une information qui leur a été transmise et pour laquelle rien n'a été fait. C'est effectivement une Commission historique qui peut comprendre pourquoi ça s'est passé comme ça. Le but, pour aujourd'hui, je pense, c'est d'éclairer ce qui ne permet pas d'honorer la vérité ou ce qui conduit à cacher, je ne sais pas, ou, en tout cas, à laisser ça de côté, comme sans importance. Il est donc normal que l'Église catholique prenne sa part dans la recherche de ce qui doit être fait aujourd'hui, pour se tenir à l'écart, du moins, de ces phénomènes d'emprise, de domination consciente ou pas d’une personne sur d’autres, surtout si elles sont habitées par une autorité comme clerc, comme responsable d’une institution. »
Sans cette décision de la CEF, ces archives concernant l'abbé Pierre n’auraient pas été consultables avant 75 ans après son décès, soit en 2082. Rappelons qu'à ce jour, 24 femmes accusent l'abbé Pierre, d'agressions sexuelles.
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