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[Cop 26] A l'heure du bilan, des déceptions et des raisons d'espérer

[Cop 26] A l'heure du bilan, des déceptions et des raisons d'espérer

Un article rédigé par Anne Kerléo - RCF,  -  Modifié le 13 novembre 2021
Émission Spéciale Cop 26 : à l'heure du bilan, la déception

La Cop 26 joue les prolongations ce samedi 13 novembre. Après la publication vers 10 heures d'une troisième version de la déclaration finale, les négociations se poursuivaient. Mais observateurs et ONG pointaient déjà l'insuffisance des avancées obtenues à Glasgow, tout en relevant des raisons d'espérer. 

© Anne Henry © Anne Henry

La Cop 26 devait s’achever le vendredi 12 novembre à 18h. Elle n'était toujours pas terminée à la mi-journée, les 196 pays représentés ne parvenant pas à se mettre d'accord sur la déclaration finale (qui doit être adoptée à l'unanimité). Une troisième version du projet de texte a été publiée peu après 10h, heure de Paris (9h à Glasgow) ce samedi 13 novembre.

On peut cependant faire un bilan de cette Cop en s'appuyant sur les trois versions du projet de texte final, mais aussi sur tous les accords de coalitions et autres textes multilatéraux entre pays qui ont été annoncés ces 15 derniers jours en marge des négociations officielles.

Dans cette émission, on retrouve Marine Pouget, responsable Gouvernance internationale au Réseau Action Climat, Myrto
Tilianaki, chargée de plaidoyer justice Climatique au CCFD-Terre Solidaire et Timothée Kaufmann,
ambassadeur de l’association A Rocha. Ils évoquent l'insuffisance des contributions des pays, l'absence d'avancées sur la justice climatique (vis-a-vis des pays du Sud) et la controverse autour de l'article 6 de l'Accord de Paris sur les compensations carbone qui risquent de devenir pour les entreprises et les pays riches une manière d'atteindre la neutralité carbone sans vraiment changer leurs pratiques. Mais ils témoignent aussi de points plus positifs: l'élan que représente la Cop et l'exposition médiatique qu'elle suscite, permettant ainsi une meilleure sensibilisation du public. Ils se réjouissent aussi de l'émergence de la thématique de la sortie des énergies fossiles.

Leurs échanges seront nourris des propos du climatologue Jean Jouzel, ancien vice-président du GIEC.

Pour Jean Jouzel, un bilan "mitigé"...

Pour lui, le bilan de cette Cop est "mitigé": "Il y avait un double objectif, rappelle-t-il, remonter l'ambition de façon à garder la possibilité d'une trajectoire à 1.5 degrés. Si on prend la période 2020-2030, on est parti pour avoir deux fois trop d'émissions en 2030 par rapport à ce qu'il faudrait avoir pour rester sur une trajectoire à 1.5 degrés. Donc c'est un échec par rapport à l'objectif premier c'est-à-dire la remontée de l'ambition".

"Le deuxième objectif qui était que les pays développés tiennent leur promesse par rapport aux pays en voie de développement pour les 100 milliards de dollars pour lutter contre le réchauffement climatique et s'adapter, c'est loin d'être bouclé, on les promet pour l'an prochain... Moi j'ai un peu honte, après le Covid où on a mis des sommes d'argent énormes, que les pays développés ne soient pas capables de tenir leurs promesses. On voit bien que ça pollue complètement les débats: on ne peut pas entraîner les pays en développement sur une voie vertueuse si on ne tient pas les promesses qu'on a fait vis-a-vis d'eux".

Mais quelques avancées

« Il y a un point qui est assez clair, c’est un complet changement de langage : lors de l’Accord de Paris on parlait de 2 degrés, maintenant on parle de 1.5 degrés. Pourquoi ? En raison de la crédibilité accordée au rapport du GIEC. On voit bien aussi que quelque chose a fondamentalement changé : la prise de conscience quasi-unanime de l’urgence. Et ça repose vraiment sur le travail des scientifiques au cours des 6 dernières années ».

« On commence à mettre le fossile au ban de la société, du développement. C’est la première fois qu’on parle autant des énergies fossiles et moi j’étais heureux que la France ait adhérer à l’engagement  de ne plus financer les combustibles fossiles, au moins le charbon, à l’étranger. Ca c’est important : il suffit de voir actuellement toutes les discussions autour du financement des projets de Total en mer arctique. Les engagements sont intéressants : sur l’arrêt de déforestation, sur le méthane. Ce sont des engagements importants mais je ne sais pas comment on va y arriver ».

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