2400 sportifs attendus en Haute-Loire pour le raid d'orientation O'Bivwak
Saint-Julien-Chapteuil et le massif du Meygal s'apprêtent à accueillir 2400 sportifs les samedi 7 et dimanche 8 juin. Ils vont participer au festival O'Bivwak, la plus importante épreuve de course d'orientation de France. Ce rendez-vous vise à démocratiser cette pratique encore méconnue.
Des élèves participaient à une journée de découverte de la course d'orientation au chalet du Meygal à l'occasion du festival O'Bivwak©Martin ObadiaIls s'apprêtent à vivre une aventure un peu particulière, 2400 sportifs vont prendre leurs quartiers à Saint-Julien-Chapteuil et dans l'ensemble du massif du Meygal le temps d'un week-end. Ce samedi 7 et ce dimanche 8 juin ils participent au festival O'Bivwak, une épreuve de course d'orientation en autonomie. Cette année c'est la 44e édition, organisée par la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes de la discipline.
Jusqu'à 50 km de course
Plusieurs épreuves sont proposées au départ du stade de la cité capitolienne. L'aventure phare de ce rendez-vous c'est le raid. 5 parcours sont proposés de 25 à 50 km avec des difficultés croissantes en fonction de la distance. Le dénivelé positif peut monter jusqu'à 1500 mètres. Il y a aussi un trail de 50 km et une randonnée de 25 km. Les participants, en duo, doivent passer par toutes les balises en mettant le moins de temps possible. Il faut respecter l'ordre des balises mais les sportifs peuvent tout de même choisir le chemin qu'ils souhaitent pour les relier.
Chaque année O'Bivwak change de département. Le choix du massif du Meygal en Haute-Loire n'est pas un hasard, c'est un terrain propice à cette discipline. "C'est un territoire de forêt qui est très ouverte et pour laquelle on va trouver beaucoup de détails qui seront très intéressants pour la pratique de la course d'orientation" affirme Laure Carra, la directrice de la course. Parmi les éléments importants, les murets, les petits reliefs, les buttes, des rochers, des falaises.... Ce "sont des points de repère quand on va sortir des chemins" explique la chargée de développement de la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes de course d'orientation.
Les participants à cette course vont s'appuyer sur une boussole et surtout sur une carte qui a été spécialement créée pour l'épreuve. Les différents éléments qui permettent de se repérer sont inscrits dessus, ce n'est pas une carte IGN comme pour les randonnées. "2 cartographes professionnels sont venus cet hiver et ils ont mis deux mois à faire les relevés plus les dessins pour sortir une carte qui fait 50 km²" indique Laure Carra. Les sportifs auront des balises à relier le samedi et d'autres balises le dimanche.
Un temps de festivité pour des participants de tous horizons
Les inscrits viennent de France et de l'étranger. 50% sont originaires de la région Auvergne-Rhône-Alpes, 15% d'Île de France. Le reste ce sont des sportifs de tout l'hexagone avec "tous les départements représentés" selon Laure Carra et des personnes qui arrivent de l'Europe. Il y a des Belges, des Suisses, des Italiens ou encore des Espagnols. 80% des participants à O'Bivwak ne sont pas licenciés dans des clubs de course d'orientation.
Le raid, le trail et la randonnée se font en 2 parties, une première à partir du samedi après midi et la seconde le dimanche matin. La nuit il vont être installés sur un camp où ils vont bivouaquer. "Pour les trailers et la randonnée, on propose de porter le matériel de bivouac. Sur les autres parcours c'est à chaque participant, chaque équipe de porter son sac à dos avec son matériel de bivouac (tente, duvet, nourriture, réchaud, vêtements pour avoir chaud). Sur le bivouac on donne de l'eau quand même mais sinon c'est en autonomie" selon la directrice de course.
Ce lieu où vont être installées les tentes est un moment clé de la course. En plus de la course en elle-même, il permet aux coureurs de se retrouver et de partager des moments ensembles. Selon Laure Carra "c'est une ambiance assez conviviale, c'est un moment qui est vraiment très sympa, qui est à part et que les gens veulent vraiment vivre. On se retrouve avec les amis qui ont fait éventuellement les même parcours. C'est là où on refait le match à la fin de la première épreuve". Le bivouac est aussi un temps festif avec un groupe de musique local qui animera les lieux avec une déambulation entre les tentes à l'accordéon à l'arrivée de l'étape du samedi. Une buvette est aussi proposée sur place, un temps apprécié selon la directrice.
O'Bivwak, un festival pour démocratiser la course d'orientation
La France compte environ 10 000 licenciés en course d'orientation. En Auvergne-Rhône-Alpes ils sont 3000. "On est la plus grande ligue de France en termes de licenciés" affirme Laure Carra. La Haute-Loire compte un seul club, Azimut 43. Aujourd'hui ce sport, pourtant pratiqué en milieu scolaire, qui est même une discipline pour le bac, se perd après. C'est un sport qui reste méconnu. "Après [l'école] les gens ne s'orientent pas forcément vers les clubs. C'est vrai qu'il n'y a pas beaucoup de clubs. Ils sont pas toujours tous bien structurés parce que ce sont des bénévoles qui s'occupent des entrainements" selon la responsable de l'événement. Pour elle ça se développe tout de même. "En venant faire le raid ici sur la Haute-Loire peut être que ça peut amener plus de licenciés et voire développer plusieurs clubs dans le département."
Laure Carra pratique cette discipline depuis très jeune. Pour elle la course d'orientation a beaucoup d'avantages. Courir avec une carte pour elle c'est avoir "l'impression de ne pas faire d'effort puisque je me concentre sur la lecture de la carte et sur le choix de mon itinéraire et sur trouver les balises. A chaque fois que j'en trouve une c'est une réussite. Ce qui est vraiment plaisant c'est de choisir mon itinéraire, de trouver tous les éléments pour arriver jusqu'à ma balise."
Les inscriptions pour les 3 épreuves sur 2 jours (raid, trail, randonnée) sont closes depuis plus d'un mois. Mais il est possible de participer au parcours Découverte, seul ou en équipe, en famille ou entre amis. Les parcours proposent un "effort doux" sur 3 ou 8 km. Les départs ont lieu le samedi après midi à 14h30 et le dimanche à 9h du matin devant le gymnase de Saint-Julien-Chapteuil. Inscriptions sur place.
Interview complète de Laure Carra en haut de cet article.


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