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Une miette de théologie

présentée par Véronique Bontemps, Benoit Bourgine

L’émission, animée par Véronique Bontemps et Benoît Bourgine, propose une réflexion théologique sur les Écritures bibliques et la foi chrétienne.

En un format d’une demi-heure, elle aborde des questions touchant l’intelligence de la foi (credo, Dieu des chrétiens, liberté et vérité en christianisme).

Cette année, les entretiens s’essaient à une théologie des psaumes de David.

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Episodes

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    26 novembre 2025

    Lire les psaumes aujourd'hui : une théologie du psautier - 36

    29 min
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    Psaume 83 (Hébreu 84) : Désir du Dieu vivant
    Le psaume 84 est celui de « pèlerins de l’espérance » selon le thème du jubilé de 2025 : « L’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5, 5). Dans les difficultés de cette vie, Dieu porte les fidèles par la force invincible qu’il leur met dans le cœur en les faisant aspirer au lieu de sa présence, celui de l’union définitive avec Dieu. Il les attire à lui et leur fait dès à présent, par-delà les tristesses et les malheurs de ce pèlerinage terrestre, les fruits de l’Esprit, le réconfort de la louange, le bonheur de sa présence. À la lecture du psaume, on entend une confiance indéracinable qui va de l’avant au rythme des béatitudes qui le scandent : béatitude d’habiter la maison de Dieu (v. 5), béatitude de marcher avec au cœur le désir d’être avec Dieu (v. 6), la béatitude de la confiance en Dieu (v. 13). Unidirectionnel, sans regarder à droite ni à gauche, même les difficultés peuvent être retournées en bénédiction, pas de retour en arrière ni de pause, néanmoins sans précipitation, il a le temps de contempler le passereau et l’hirondelle. On entend aussi une fierté d’aspirer à Dieu : le psalmiste est happé tout entier par l’unique but qui exerce sur lui une force d’attraction invincible. De même que l’apôtre Paul revendique fièrement de se vanter en Dieu, dans la gloire de Dieu et dans les tribulations qui confortent son espérance de partager cette gloire (qauqaomai 3x Rm 1-11). Ce désir du temple est désir de Dieu : être là où il est. On comprend que la mystique chrétienne ait pu être inspirée par les mots du psaume. Ainsi Saint Jean de la Croix: « La soif de l’âme d’embrasser le Bien-Aimé et de s'unir à lui est d’une telle véhémence que le moindre délai lui semble long, ennuyeux et pénible à l’excès. Elle se croit toujours sur le point de joindre celui qu’elle aime, et, se voyant presque à chaque pas déçue dans son attente, elle défaille de désir, selon la parole du psalmiste en ce degré d’amour : Mon âme a désir jusqu’à la défaillance les parvis du Seigneur (Ps 83,2). » (Nuit obscure 2,19,5).
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    19 novembre 2025

    Lire les psaumes aujourd'hui : une théologie du psautier - 35

    27 min
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    Psaume 80 (Hébreu 81) : Écoute mon peuple
    Le titre du psaume ? "Écoute mon peuple". L’expression revient à trois reprises : une première fois (v. 9) pour exhorter le peuple à l’écoute de Dieu : « Écoute, mon peuple, je t’adjure » ; une deuxième fois (v. 12) pour déplorer l’absence d’écoute : «Mon peuple n’a pas écouté ma voix » ; une troisième fois (v. 14) pour se lamenter/faire désirer en sorte que le peuple l’écoute : « Ah ! si mon peuple m’écoutait ». Trois modalités du commandement, du reproche et du désir éploré. Le verbe "écouter" est évidemment central (Dt 6,4) dans la dynamique de l’alliance. Il connote l’ouverture, la fidélité et l’obéissance dues au Seigneur. Écoute comme disposition essentielle de la vie chrétienne et de sa respiration quotidienne : la prière. Le sens de l’ouïe est privilégié dans le vis-à-vis de la « Parole divine ». On notera en particulier dans le prologue de la règle de Saint Benoît, l’un des textes source de la spiritualité occidentale, la récurrence du terme qui en indique la centralité : « Écoute (Obsculta), ô mon fils, les préceptes du Maître (Pr 1, 8), et prête l’oreille de ton cœur (aurem cordis tui ; Pr 4,20). Reçois volontiers l’enseignement d’un père plein de tendresse et mets-le en pratique, afin que le labeur de l’obéissance (oboedientiae) te ramène à celui dont t’avait éloigné la lâcheté de la désobéissance (inoboedientiae)." Pour Augustin, l’écoute forme « le lieu même de l’humanité de l’homme », « ce qui confère, chaque fois, à l’existence humaine sa stature » (JL Chrétien). Il rapproche l’écoute de la station debout conformément à l’anthropologie antique selon laquelle la station droite donne au corps sa perfection et dignité propres. Entrer en relation avec autrui et avec le monde exige cette attitude. Elle est associée à l’écoute.
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    22 octobre 2025

    Lire les psaumes aujourd'hui : une théologie du psautier - 34

    24 min
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    Psaume 79 (Hébreu 80) : Prière pour la vigne du Seigneur, la vigne d’Israël
    Il y a deux structures qui se chevauchent dans ce psaume. D’abord, une série d’éléments typiques d’un psaume de lamentation, individuel ou collectif : l’appel à Dieu, avec demande explicite que Dieu sauve d’une crise (v2-3) ; lamentation ou accusation soulignée par des questions lourdes de reproches : « Jusques à quand ? Pourquoi ? », avec l’emploi de contrastes : tu t’occupes de nous puis tu nous délaisses (v5-14) ; demande instante d’une aide divine qui secourt et détruit les ennemis, avec vœu de louange (v15-19). En effet le début de ces trois sections – invocation, lamentation, demande – se signale par une adresse à Dieu au vocatif. Ensuite il y a une triple répétition d’un refrain qui est constitué de deux demandes, introduites par un vocatif et suivies de l’effet de salut espéré. Cette répétition marque la dynamique d’interpellation directe à Dieu de tout le psaume comme un « Tu ». Le refrain en appelle à la puissance de Dieu pour rétablir la communauté dans son intégrité tandis qu’elle connaît un danger mortel. C’est à l’occasion de ce thème de la vigne que connaît l’AT que le Christ livre ses enseignements les plus centraux et essentiels : le commandement nouveau de l’amour pour avoir part à l’amour trinitaire du Père et du Fils dans l’Esprit ; être appelés les amis du Christ à la gloire de son Père (Jean 15).
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    15 octobre 2025

    Lire les psaumes aujourd'hui : une théologie du psautier - 33

    25 min
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    Psaume 76 (Hébreu 77) : mémoire de Dieu et méditation dans la détresse

    Le psaume présente les traits d’une plainte individuelle. La crise peut être qualifiée de théologique : elle touche à la présence et au secours de Dieu ; elle interpelle sur le changement qui semble s’être opéré en Dieu. Est-il fidèle à lui-même dans ses relations avec son peuple ? Aurait-il lui-même changé ? Ce n’est donc pas seulement des questions portant sur le sort individuel du priant mais bien sur le sort du peuple d’Israël que le psalmiste prend à sa charge, et assume comme une responsabilité dans une prière instante et une méditation persévérante. Augustin et Origène ont commenté avec brio ce psaume où la dimension méditative est prégnante.
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    24 septembre 2025

    Lire les psaumes aujourd'hui : une théologie du psautier - 32

    25 min
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    On entre avec ce psaume dans le troisième livre du psautier (Ps. 73-89). Il sort du cadre des genres littéraires puisqu’il a quelque chose d’une lamentation mais aussi d’une action de grâce. Le langage est celui de la sagesse, mais à distance de la sagesse traditionnelle. C’est une confession de foi qui a mûri au creuset d’une épreuve que le psalmiste a traversée par un surcroît de conscience et de connaissance, par où une recherche où il a engagé toute son existence. C’est le contexte d’un épisode personnel plus qu’une célébration liturgique. Néanmoins le psaume est écrit pour être partagé dans une assemblée de fidèles (v.1), dans la lignée d’Israël (v.15b). Trois parties : v. 1-12 : Description de la crise ; v. 13-17 : Sortie de la crise ; v. 18-28 : Enseignement tiré de la crise. D’une confession générale et impersonnelle à une confession toute personnelle fondée sur une épreuve de tentation et de doute, surmontées par l’expérience mystique de la rencontre avec Dieu dans son lieu. La tradition spirituelle chrétienne a chéri ce psaume aux accents inimitables. Saint Augustin a prononcé sur ce psaume une homélie très vivante où il s’adresse directement à ses auditeurs sur le thème de l’espérance : « Il n’y a rien de meilleur que d’être unis à Dieu quand nous le verrons face à face[1]. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Parce que je parle encore en exilé, si mon bien est d’être uni à Dieu, dit le psalmiste, aujourd’hui, en cet exil, quand la réalité n’est pas encore là, mon bien est de placer en Dieu mon espérance. Aussi longtemps que tu n’es pas uni à lui, place là ton espérance. (…) Aime Dieu gratuitement, ne prive personne de Dieu par jalousie ; entraîne avec toi tous ceux que tu peux. Quel que soit votre nombre à le posséder, il ne diminue pas : avec lui, vous n’aurez pas de limites à mettre ; chacun de vous le possédera tout entier et vous l’aurez tous tout entier. Fais donc cela tant que tu es ici, c’est-à-dire au temps où tu places en Dieu ton espérance. Quelle est en effet la suite ? Pour que je proclame toutes tes louanges dans les parvis de la fille de Sion. »

    [1]. Cf. 1 Co 12, 12.
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    17 septembre 2025

    Lire les psaumes aujourd'hui : une théologie du psautier - 31

    26 min
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    Psaume 67 (Hébreu 68) : Hymne de victoire au Ressuscité

    Voilà le thème central : Dieu est un Dieu de délivrance, il sauve son peuple de ses ennemis. Il mérite d’être loué par son peuple, les peuples sont conviés à prendre part à la louange de ce Dieu. Dans la mémoire chrétienne, en particulier dans la liturgie byzantine, ce psaume, les versets 2-4 en particulier, retentissent après l’annonce solennelle de la résurrection lors des matines du dimanche de Pâques, la fête des fêtes. C’est le cri de victoire de l’Église au matin de la création nouvelle, de la manifestation du Ressuscité, de la bonne nouvelle de la résurrection du Christ. Pour prolonger l’étude, quelques passages d’Origène (185-253) dans des homélies retrouvées en 2012 dans une bibliothèque de Munich par une bibliothécaire attentive et érudite, éditées et traduites en italien en 2020 par Lorenzo Perrone. Origène se demande pourquoi le psaume fait prier à l’impératif, non à l’optatif (en grec). Mais il note aussitôt que Jésus dans le Notre Père nous demande aussi de prier avec des impératifs, comme des enfants plein de confiance et de franc-parler à l’égard de notre Père – un franc-parler inspiré par l’amour. Et il pose une raison théologique : le fait de commander à Dieu n'est pas plus extraordinaire que l’abaissement de Dieu en Jésus-Christ. Ce n’est pas une chose plus grande que le fait que ce Fils de Dieu vienne parmi les hommes, non comme celui qui est à table (pour être servi), mais comme celui qui sert.
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    25 juin 2025

    Lire les psaumes aujourd'hui : une théologie du psautier - 30

    28 min
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    Psaume 66 (Hébreu 67) : Jésus, bénédiction de Dieu et louange des peuples

    Le psaume se présente comme une action de grâce au Temple après la moisson. Le psaume évoque la théologie de la création, où le Créateur est loué pour ses bienfaits. La proposition de 7a « La terre a donné son produit » est mise en évidence par le temps de la conjugaison du verbe, à l’accompli, alors que l’ensemble des verbes est à l’inaccompli (jussif). Cependant il semble bien que ce membre de verset soit un ajout : la fécondité de la terre n’est qu’un aspect de la bénédiction divine. Pour nombre d’exégètes, la structure du psaume est en réalité concentrique : A B A’, avec le refrain (« À toi, Dieu, la louange des peuples, unanime la louange des peuples ! ») appelant les peuples à la louange du Dieu d’Israël aux jointures (versets 4 et 6) de ces trois parties (2-3 ; 5 ; 7-8). Le centre (v. 5) est constitué par la mention de la joie des peuples d’être conduits et gouvernés droitement par Dieu. Aux extrémités, il y a une demande de bénédiction pour le peuple et, au terme, ses conséquences positives pour les nations. Le psaume fait de la bénédiction d’Israël par son Dieu le gage de la de bénédiction divine pour toutes les nations de la terre. Notons que l’antisémitisme constitue de tout temps, maintenant comme jamais, une inversion diabolique de cette bénédiction dans le fait de trouver une (fausse) paix par une condamnation du plus petit de tous les peuples, tel un bouc émissaire, accusé de tous les crimes de l’humanité. Pour Hilaire de Poitiers, ce psaume peut valablement être rapproché de l’hymne au début de l’épître aux Éphésiens (chap 1), qui célèbre le Dieu qui bénit Israël et les nations dans le Christ, par l’Esprit.
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    18 juin 2025

    Lire les psaumes aujourd'hui : une théologie du psautier - 29

    28 min
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    Psaume 65 (Hébreu 66) : Un chant à Dieu, pour sa fidélité dans l’épreuve
    Le psaume est une invitation à se laisser remplir de gratitude pour Dieu qui nous tirés de la mort, lui qui est le créateur, lui qui tient tout en sa main et fait tout concourir à la gloire des siens. Qu’est-ce qui dispose une personne à se consacrer à la louange ? Le fait d’être passé par l’épreuve, et de faire l’expérience du secours divin. Le mouvement va d’un point de vue cosmique puis collectif (1b-12) à un témoignage individuel de reconnaissance (13-20). À noter l’alternance à part égale entre adresse en discours direct à autrui (2e personne du pluriel) et adresse en discours direct à Dieu (2e personne du singulier) – alternance dans cette adresse à Dieu d’un récit de l’action divine concernant toute la terre (3-4), et une communauté (nous, 10-12) avec un récit de l’action divine s’appliquant au seul psalmiste (moi, 13-15). Ce qui est aussi remarquable est la propension à unir deux dimensions, collective et individuelle, dans le cadre d’une invitation à acclamer Dieu et à faire mémoire de ses œuvres. Dieu éprouve le juste pour l’affiner tel un métal précieux, comme on le voit ailleurs dans l’Écriture (Nb 31,23 ; 1 P 1,5-9). Dieu écoute la prière, voilà qui pour le psalmiste est source de joie et de sérénité, conformément à ce qu’indique pour sa part l’épître de Pierre à peine citée : « Vous en tressaillez de joie, bien qu’il vous faille encore quelque temps être affligés par diverses épreuves, afin que, votre foi, plus précieuse que l’or périssable que l’on vérifie par le feu, devienne un sujet de louange, de gloire et d’honneur lors de la révélation de Jésus Christ. »
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    28 mai 2025

    Lire les psaumes aujourd'hui : une théologie du psautier - 28

    28 min
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    Psaume 64 (Hébreu 65) : Hymne au Dieu d’Israël et des nations

    Le psaume a pour thème la contemplation calme et confiante du Seigneur miséricordieux en son temple, le Dieu maître souverain du cosmos et de l’histoire, le Dieu qui ouvre le ciel pour rendre la terre féconde et joyeuse. On appréciera, avec une invitation à l’adoration de Dieu, la célébration gratuite du Créateur pour sa création, en l’absence de toute moralisation qui caractérise aujourd’hui tout discours portant sur le cosmos.
    La mention du silence suggère d’interroger la spiritualité chrétienne sur la place du silence dans la prière et la méditation. Pour Jean de la Croix (1542-1591), « « Le Père a dit une parole, qui est son Fils (Jn 1,18), et il la dit toujours dans un éternel silence, et c’est dans le silence que l’âme l’entend (Sg 18,15) » – c’est dire le rôle discret mais puissant du silence dans l’écoute de Dieu et la réponse à Dieu : « « Le langage qui se fait mieux entendre de lui est l’amour silencieux », écrit encore le mystique espagnol.
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    21 mai 2025

    Lire les psaumes aujourd'hui : une théologie du psautier - 27

    25 min
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    Psaume 63 (Hébreu 64) : les abîmes du cœur humain et le salut de Dieu

    Dans ce psaume il est question d’une parole malveillante qui porte la mort, telle une flèche ou une épée ; une coalition se forme contre l’innocent, des malfaisants qui pensent échapper au regard et au jugement divins ; le mal dont il s’agit est puisé aux profondeurs du cœur de l’homme, dans son intériorité. Et voici que de manière aussi soudaine qu’inattendue, Dieu agit en retournant les armes des méchants contre eux-mêmes, en amenant à la connaissance publique et leurs actions mauvaises, et l’œuvre de salut qui les confond, de manière à instruire, réjouir et célébrer le Dieu fidèle.
    Hilaire de Poitiers (300-367) voit dans ce psaume un appel à prier et à veiller face aux menaces que font peser sur le fidèle les forces coalisées du mal.
    Avec beaucoup de perspicacité spirituelle, Augustin d’Hippone (354-430) relie la demande d’être gardé de la peur à la monition de Jésus : « Ne craignez pas ceux qui font mourir le corps » (Mt 10,28). Dis-moi quelle est ta peur, je te dirai qui tu es. La question de savoir de quoi il faut avoir peur. Nos peurs nous déterminent. Nos peurs paraissent relever de l’irrationnel. En réalité ce domaine a besoin d’être réglé par l’enseignement évangélique. La sagesse est de redouter ce qui a des conséquences éternelles, une portée irréversible sur notre destinée ultime. « Craindre Dieu », lui être attaché plus qu’à notre vie (« meilleur que la vie, ton amour »), voilà ce qui nous donne de lui rester fidèle malgré les épreuves, la détresse, les persécutions. Le psaume devient une prière pour recevoir la grâce de passer outre même les menaces mortelles.
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    23 avril 2025

    Lire les psaumes aujourd’hui : une théologie du psautier - 26

    30 min
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    Psaume 62 (Hébreu 63): ton amour est meilleur que la vie

    Le psaume est un poème vibrant de prière et louange, plein d’assurance et de bonheur dans la célébration de la bonté de Dieu. L’âme est tour à tour assoiffée de Dieu, rassasiée par Dieu et fermement attachée à Dieu. La récurrence du terme « âme » structure le psaume : dans une première partie (v. 2-5), le psalmiste exprime son ardent désir de Dieu ; dans une deuxième partie (v. 6-8), il dit son rassasiement tandis qu’il évoque la méditation nocturne et la mémoire de la bonté divine ; enfin, dans une troisième partie (v. 9-12), l’âme du psalmiste s’attache fermement à Dieu au milieu des épreuves et des persécutions. « Ton amour vaut mieux que la vie » : dans la détresse et l’incertitude de la vie que figure le désert, le fidèle sait qu’il peut compter sur son Dieu qui lui donne la vie. Mieux. La bonté de Dieu s’impose à lui de sorte que l’âme préfère le donateur à son don, en sachant que « l’amour du Christ nous presse, parce que si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts. Et s’il est mort pour tous, c’était afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux » (2 Co 5,14-15).
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    16 avril 2025

    Lire les psaumes aujourd'hui : Une théoogie du psautier - 25

    24 min
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    Psaume 61 (h62) : Mon abri, c’est Dieu

    C’est un psaume individuel de confiance. La stabilité et la sécurité ne se trouvent qu’en Dieu. Compter sur autre chose, la richesse ou le pouvoir, est vain.
    Il comporte deux parties : v. 2-8 et v. 9-13. D’une expérience individuelle (1e partie), le psalmiste en tire une instruction de sagesse pour l’assemblée (2e partie).
    Il est proche de l’enseignement sapientiel de Jésus dans le NT avec l’idée de confiance unique en Dieu (Lc 12,13-21; 18,18-30 ou encore Mt 6,21 : « où est ton trésor, là aussi sera ton cœur »).
    Qu’est-ce que l’homme ? Énigme à lui-même, il découvre en lui une aspiration sans limite, et pourtant un temps limité, un espace restreint, une indigence à disposer de soi. Le ce-à-partir-de-quoi et le ce-vers-quoi déterminent l’homme comme être en mouvement entre une origine et une destinée – mais un mouvement anonyme tant que le visage du Christ n’a pas illuminé sa quête.
    Hilaire de Poitiers (4e siècle) commente ainsi ce psaume : « On y apprend la crainte de Dieu et la résistance permanente aux maléfices des hommes ou des esprits ; on y est rendu fort pour mépriser les richesses, parce que l'avidité est la racine de tous les maux (1 Tm 6,10). En effet, la certitude de vivre dans le bonheur éternel vient de la piété à l'égard de Dieu, de la patience dans l'adversité et du mépris de l'argent. »
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    26 mars 2025

    Lire les psaumes aujourd’hui : une théologie du psautier - 24

    27 min
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    Psaume 50 (Hébreu 51): Comment se relever ? (2e partie)
    On peut le diviser en deux parties : v. 3-11 puis à partir de « O Dieu crée pour moi… » les v. 12-19. D’abord la confession du pécheur puis la demande de recréation dans le pardon reçu. Premier psaume du deuxième psautier de David (51-72), il contient des réminiscences du péché de David avec Bethsabée, le meurtre d’Urie suivi du repentir de David déclenché par la prophétie de Natan (2 Sam 11-12). David devient la figure du pécheur repentant et pardonné. Ce qui est arrivé à David vaut donc pour tout Israélite : Dieu pardonne. On peut être pardonné et recréé de nouveau (Ps 50,12). David devient ainsi un témoin de la miséricorde : comblé de grâce, il a fauté et Dieu lui a pardonné, il devient un signe pour les peuples (Is 55,3-4 : « prêtez l’oreille et venez vers moi, écoutez et vous vivrez, je conclurai avec vous une alliance éternelle, réalisant les faveurs promises à David. Voici que j’ai fait de lui un témoin pour des peuples, un chef et un législateur de peuples »). Le NT connaît de nombreux renvois au psaume 50 dès que l’enseignement touche au péché, au pardon et au salut (Lc 15,11-32 ; 18,9-14 ; Rm 1,18-3,31). C’est l’un des 7 psaumes considérés dans la tradition chrétienne comme pénitentiels : Psaumes 6,32,38,51,102,130,143. Il y a une impressionnante correspondance entre le point de vue prophétique (Is 43-44 ; Jr 31.35.53) qui promet la restauration du peuple et la perspective du psalmiste qui fait demander au fidèle la réalisation pour lui-même de ces promesses faites à Israël en exil et après l’exil.
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    19 mars 2025

    Lire les psaumes aujourd'hui : une théologie du psautier - 23

    24 min
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    Psaume 50 (Hébreu 51): Comment se relever ? (1ère partie)
    Le psaume, Miserere, renvoie à une double expérience : le péché et le pardon. Aujourd’hui cela semble si loin de nos « préoccupations », comme si la question de Dieu, mais aussi le mal et le bien ne constituaient pas l’enjeu de notre liberté et de notre destinée. On est loin du temps de Luther et de Pascal, où la question de Dieu et l’angoisse du salut marquaient les esprits. Ce n’est plus ce qui inquiète les consciences à l’heure de l’éco-anxiété. Domine plutôt une culture de l’excuse où le mal est mis à distance de la responsabilité et de la liberté individuelles. Nos contemporains n’éprouvent pas le besoin d’être justifiés ou d’être pardonnés ; plutôt, ils demandent compte à un Dieu qu’on leur présenterait comme aimable : c’est lui qu’il faudrait justifier pour le sort qui est fait aux hommes. D’où l’intérêt de ce psaume, plus que jamais. Et il ne faut surtout pas tenter d’adapter le psaume à notre mentalité, au contraire. Ce psaume nous délivre de l’aveuglement du temps, il nous permet d’être anticonformistes là où la disposition commune est mortifère : à savoir l’attitude qui consiste à ne pas s’examiner, ni se repentir. Le psaume 50, lui, invite à se laisser convertir. La grâce du Christ nous délivre du péché. Si nos fautes sont plus fortes que nous, Dieu lui est plus grand que notre cœur, et il veut « la vérité au fond de notre cœur ». Qu’est-ce que le péché ? qu’est-ce que le pardon ? Esquissons les traits d’une théologie du péché et du pardon, notamment à partir de Karl Rahner (1904-1984).
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    26 février 2025

    Lire les psaumes aujourd'hui : une théologie du psautier - 22

    29 min
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    Psaume 44 (h45) : Beauté et grâce de l’époux et de l’épouse au jour de
    leur noce
    Le psaume correspond à un poème nuptial composé à l’occasion du mariage d’un roi d’Israël. L’amour sponsal est l’une des métaphores de la relation de Dieu et son peuple : « ton époux, c’est ton créateur » (Isaïe 54,5) ; en Jésus Christ, Dieu s’est uni à la nature humaine de sorte que nous communions avec lui, que nous aimions de son amour, rendus à sa ressemblance en son Fils, comme ses enfants bien-aimés. La tradition chrétienne a interprété le psaume comme célébrant les noces de l’Église et de l’âme avec le Christ. Augustin exalte quant à lui la beauté du Christ Époux : « pour nous qui croyons, l’époux peut désormais apparaître partout dans sa beauté. Il est beau en tant que Dieu, Verbe auprès de Dieu ; beau dans le sein de la Vierge, où il a assumé l’humanité sans perdre sa divinité ; beau est le Verbe quand il est né petit enfant, parce que, tandis qu’il était petit enfant, qu’il tétait, qu’il était porté dans les bras, les cieux ont parlé, les anges ont chanté ses louanges, une étoile a guidé les mages, il a été adoré dans la mangeoire, lui, la nourriture des doux (cibaria mansuetorum . Donc, il est beau dans le ciel, beau sur la terre ; beau dans le sein maternel, beau dans les bras de ses parents ; beau dans ses miracles, beau dans la flagellation ; beau quand il invite à la vie, beau quand il ne se soucie pas de la mort ; beau quand il dépose sa vie, beau quand il la reprend (Jn 10,18); beau sur le bois de la croix, beau dans le sépulcre, beau dans le ciel. Écoutez ce chant pour l’intelligence, que la faiblesse de la chair ne détourne pas vos yeux de la splendeur de sa beauté. »
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    19 février 2025

    Lire les psaumes aujourd'hui : une théologie du psautier - 21

    29 min
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    Psaume 41-42 (Hébreu 42-43): Que Dieu donne la paix du cœur !
    Les psaumes 42-43 forment une structure unique, théologiquement cohérente ; un même refrain unit l’ensemble en trois parties d’égale longueur. Ces psaumes sont ouverts avec la soif de Dieu et reflètent la vérité de la maxime d’Augustin au seuil des Confessions : « Notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose en toi ». La première strophe invoque le Dieu de vie face à face la menace mortelle du désert ; la deuxième strophe appelle le Dieu rocher en présence de la menace mortelle du chaos des eaux ; la troisième strophe prie le Dieu qui protège et sauve devant la menace mortelle des puissances dans la société. l’interprétation augustinienne du psaume 4 correspond à un sermon prononcé hors d’Hippone, vers 411. L’évêque d’Hippone se tient à une ligne mystique et eschatologique.
    Surprenons-le à exhorter ses auditeurs : « Cours aux sources, désire les sources des eaux. Auprès de Dieu est la source de vie, une source intarissable ; dans sa lumière est une lumière que rien ne peut obscurcir. Désire cette lumière, une source, une lumière que tes yeux ne connaissent pas ; il y a un oeil intérieur (oculus interior) fait pour voir cette lumière, une soif intérieure (sitis interior) qui brûle de puiser à cette source. »
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    22 janvier 2025

    Lire les psaumes aujourd'hui : une théologie du psautier - 20

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    Psaume 33 (Hébreu 34) : chercheurs de Dieu, le Seigneur est proche

    De saveur eucharistique, ce psaume est récité lors de la communion depuis la plus haute antiquité chrétienne : « Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur ». Comme le ps 24, il s’agit d’un poème acrostiche, c’est-à-dire que chacun de ses versets commence respectivement par une lettre différente de l’alphabet. La composition très soignée présente deux parties : le récit d’une expérience pratique de Dieu (2-11), puis un enseignement de sagesse (12-22). Dans son commentaire du psaume, Augustin est attentif au lien entre louange et humilité. Notons que la règle de saint Benoît compose une sorte de midrash chrétien à propos (12-15).
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    15 janvier 2025

    Lire les psaumes aujourd'hui : une théologie du psautier - 19

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    Psaume 32 (Hébreu 33): hymne au Dieu fidèle à qui espère en lui

    Ce psaume correspond au modèle exemplaire de l’hymne. Dieu créateur suscite une espérance inébranlable : il se tourne vers ceux qui comptent sur lui. La communauté fidèle fait de la louange le fondement de sa vie. Ce psaume est probablement composé pour le culte public officiel. Dieu est créateur du cosmos, il est Dieu de l’histoire et aussi bien Dieu d’un peuple. Dans l’hymne, la communauté rassemblée vit l’expérience fondamentale d’Israël, comblé par la présence de son Dieu en son sein. C’est pourquoi le psaume ne se concentre pas sur une œuvre en particulier, un haut fait historique, mais bien sur Lui-même, son œuvre et son être, en tant qu’il fait sentir sa présence.
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    25 décembre 2024

    Lire les psaumes aujourd’hui : une théologie du psautier - 18

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    Psaume 31 (h32) : Aux humbles, la grâce du pardon
    Du point de vue dogmatique, ce psaume célèbre la rémission des péchés, cet article de foi si fondamental. Pour ce faire, il passe de la béatitude à la confession des péchés pour mener, à travers des maximes de sagesse, à la jubilation. Que de dispositions affectives, que d’actes de parole correspondants dans ce court psaume : se taire, enseigner, confesser, exaucer, pardonner, gémir, jubiler.
    Dans une première partie, le psaume proclame une béatitude, celle de ne plus porter le poids d’une faute. Ce qui est affirmé solennellement et joyeusement dans les deux premiers versets fait l’objet, dans les trois versets suivants, d’un récit biographique : le psalmiste parle d’expérience, de son expérience. Après avoir tu et avoir souffert de ce mutisme, de cet enfermement sur lui-même, pécheur et coupable, au point de ne pouvoir le supporter, il prend la résolution de retourner à Dieu, tel un fils prodigue affamé et désespéré. Une seconde partie fait entendre une leçon de sagesse qui tire la conclusion de l’expérience de la faute et du pardon : Dieu est là pour les siens en cas d’angoisse. Le psaume se conclut par une invitation à la jubilation.
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    18 décembre 2024

    Lire les psaumes aujourd’hui : une théologie du psautier - 17

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    Psaume 30 (Hébreu 31): Ma vie, dans la main de Dieu
    Dans toutes les épreuves, qu’il s’agisse de souffrance physique de la maladie ou de marginalisation sociale, nous sommes dans la main de Dieu, lui qui voit et écoute son fidèle. Le psaume a un fil apparemment heurté. Comme s’il s’agissait de vagues successives, d’épreuves diverses jalonnées de pauses et de répliques, les différents moments du psaume passent successivement par une grande variété de tonalités : supplication, demande, lamentation, hymne, action de grâces, profession de confiance et d’espérance se succèdent. Les thèmes mis en avant sont ceux de la confiance et de l’espérance, de l’amour de Dieu et de sa bienveillance fidèle dans l’épreuve.
    C’est le Dieu de la vérité que l’on peut croire et à qui on peut se fier (vv. 7.15), le Dieu fidèle en qui on peut espérer sans crainte des ennemis et de la calomnie, le Dieu d’amour (vv. 17.22) que l’on doit aimer de tout son cœur (v. 24). Le motif de la confiance est repris dans la citation de l’évangile de Luc pour le dernier souffle de Jésus : « En tes mains je remets mon esprit » (Lc 23,46 ; Ac 7,59), là où Mc et Mt choisissent d’évoquer l’abandon du Christ avec le Ps 22.

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