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RCF En Thaïlande, la corruption des forces de l'ordre, par Antoine Besson

En Thaïlande, la corruption des forces de l'ordre, par Antoine Besson

Un article rédigé par Antoine Besson - RCF, le 4 juin 2024  -  Modifié le 5 juin 2024
Loin des yeux, près du cœur En Thaïlande, la corruption des forces de l'ordre, par Antoine Besson

LA CHRONIQUE D'ANTOINE BESSON - Antoine Besson, rédacteur en chef d'Asie Reportages, s'intéresse à la corruption qui sévit en Thaïlande maquillée derrière des tournois d'arts martiaux.

Antoine Besson © DR Antoine Besson © DR

La police thaïlandaise a organisé mardi à Bangkok, un tournoi de MMA où participaient 96 de ses agents. Le but avoué de cette opération d’envergure : montrer que les policiers sont « au service du peuple » pour reprendre les mots des organisateurs.

La mauvaise posture des forces de l'ordre en Thaïlande 

Les forces de l'ordre en Thaïlande sont régulièrement critiquées pour leur implication dans des affaires de meurtre ou de corruption… Quand ce n’est pas du détournement d’argent comme ce chef de police interpellé en 2022 pour avoir amassé illégalement quelque 37 millions de dollars.

Évidemment, ce combat de boxe fait un peu sourire, mais derrière cette tentative populiste maladroite, se cache une réalité dramatique. Aujourd’hui, à peine plus de 10% des Thaïlandais assurent avoir confiance dans la police et près d'un Thaïlandais sur deux a déclaré avoir versé un pot-de-vin à la police. Mais le cas de la Thaïlande n’est pas isolé. On retrouve de telles pratiques au Cambodge, au Vietnam, au Laos ou en Birmanie. Et les premières victimes d’un système corrompu où seul l’argent ouvre les accès aux services publics, ce sont les familles les plus pauvres assurément ! Chez nos filleuls, nous découvrons les conséquences concrètes de cette corruption : un repas manqué parce qu’il a fallu payer une amende injustifiée, un parent qui ne peut pas être soigné, un travail réservé à celui qui peut soudoyer le recruteur…

Comment Enfants du Mékong lutte contre ces abus ?

Notre arme, c’est l’éducation des plus jeunes. Sing Song, l’un de nos filleuls devenu professeur le dit mieux que moi : « La réussite, c’est participer plus, c’est donner plus, notamment à la nouvelle génération ! » Il ne nous appartient pas en tant qu’association humanitaire d’éducation d’être une voix qui dénonce ou condamne. C’est le rôle de la société civile locale. Il nous appartient cependant d’instruire et d’éduquer ceux qui seront les adultes de demain. Nous croyons que le renouvellement de la société passe par une jeunesse éduquée tant sur le plan moral qu’académique. Notre action se mesure dans la durée, car un enfant peut apprendre à devenir un adulte généreux, un enfant peut apprendre à devenir un adulte fier et droit, un enfant peut apprendre à résister à la tentation de se servir plutôt que de servir les autres dans un poste à responsabilité. Le bien s’apprend, c’est notre conviction et c’est aussi « la réussite » dont témoigne Sing Song.

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Loin des yeux, près du cœur

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