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Cocaïne, héroïne, cannabis : comment parler de son addiction ?

Cocaïne, héroïne, cannabis : comment parler de son addiction ?

Un article rédigé par Maguelone Peuchot - RCF, le 23 février 2024  -  Modifié le 27 février 2024
Je pense donc j'agis Cocaïne, héroïne, cannabis : comment parler de son addiction ?

Parmi les 11-75 ans en France, 1,9 million de personnes sur les 18 millions de consommateurs de cannabis, seraient des "réguliers", selon des chiffres de l'OFDT publiés en 2022. Si le cannabis est la drogue la plus consommée en France (hors tabac et alcool), la cocaïne, l'héroïne et les substances psychoactives inquiètent aussi les professionnels de santé. Les addictions naissent lorsque les usagers consomment en dehors du cercle festif ou amical auquel ils appartiennent. Comment en parler ? Une émission Je pense donc j’agis présentée par Melchior Gormand.

Photo d'illustration © Rdne stock project / Pexels Photo d'illustration © Rdne stock project / Pexels

Des habitudes de consommation différentes

Les consommateurs de substances addictives sont tous différents puisque l’addiction est un phénomène subjectif. Le docteur Jean-Michel Delile, psychiatre et médecin, président de la Fédération Addiction, définit l'addiction comme "un processus progressif qui va évoluer vers une perte de contrôle sur le produit utilisé". Généralement, l'usager devient addict lorsque la drogue est consommée en dehors d’un contexte social habituel. Sébastien, un auditeur fidèle de l'émission, témoigne de son approche récréative de la drogue : "au début, c’était festif puis de plus en plus régulièrement". Jean-Michel Delile précise que l’addiction commence toujours pour satisfaire "des fins personnelles".

Le président de la Fédération Addiction désigne comme "facteurs de vulnérabilité” les causes qui conduisent à un début de consommation : l’origine sociale d’une personne, son cercle d’ami, ses habitudes de vie, ses traumatismes psychologiques. "L’environnement social et culturel peut aussi être à l’origine d’un mal-être” précise Maxime Cloquié, psychologue et sociologue, directeur de l'association Le Pélican. 

 

Il ne faut pas confondre les drogues. 

 

L’héroïne, le cannabis et la cocaïne sont des drogues différentes. Pourtant elles sont toutes possiblement addictives. "En revanche, l'héroïne est dangereuse avec un risque de décès en surdosage", précise Jean-Michel Delile. Il ajoute que "les types d’usagers ne sont pas les mêmes. Le cannabis vise les jeunes". L’utilisation de l’héroïne est majoritaire chez les personnes avec des "existences plus chaotiques" et des trajectoires de vie douloureuses. A contrario, les jeunes en sont des utilisateurs minoritaires. "Il existe un lien entre le profil du consommateur et la dangerosité de la drogue" précise le docteur. Les drogues attisent beaucoup d’idées reçues. L'alcool est une drogue dite "douce" qui fait pourtant plus de 40.000 morts en France.

Je pense donc j'agis Cocaïne, héroïne, cannabis : comment parler de son addiction ?

Quel accompagnement face à l'addiction ?

"Les produits sont différents donc les approches sont différentes et l’accompagnement sera aussi différent”, déclare Maxime Cloquié. Selon lui, "plus la durée de la consommation est conséquente plus l'accompagnement le sera aussi”. C’est un véritable soutien personnel qui se met en place d’abord avec une sensibilisation dans un centre de réduction des risques puis dans un centre de soins.

Docteur Jean-Michel Delile ajoute "qu’on ne propose pas une prise en charge lourde pour tous les addicts. Ce qui varie, c’est la relation au produit de chaque consommateur et pas le produit en lui-même". L'usager peut rencontrer volontairement un médecin, un psychologue ou un éducateur. Le sociologue Maxime Cloquié ajoute que "si la personne n'a pas pris conscience de son addiction et que la démarche ne vient pas d’elle-même, l’accompagnement est voué à l’échec."

 

L'addiction est vraiment personnelle. 

 

L’addiction touche aussi l’entourage 

Christine, auditrice de RCF, témoigne sur l’addiction de son fils : "il s’est détourné de son couple et de ses enfants. Il est suivi par un psychiatre et les améliorations sont en dent de scie". Elle insiste particulièrement sur l'impact de son addiction sur sa famille. Le docteur Jean-Michel Delile lui répond : "ce sont des épreuves lourdes à porter pour la famille et nous leur témoignons de la sympathie". Maxime Cloquié nuance en rappelant que les proches "peuvent aider et être une force".

Il conseille au consommateur de s’appuyer sur son entourage pour trouver une porte de sortie. Le président de la Fédération Addiction ajoute "de ne pas avoir honte et de tendre la main a des gens qui peuvent vous aider".  

 

Sites et numéros utiles :

 


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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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