Accueil
Le succès du rap expliqué aux boomers
Partager

Le succès du rap expliqué aux boomers

Un article rédigé par Melchior Gormand, Stéphanie Gallet, Clarence-Marie Ponsi - RCF, le 30 juin 2022  -  Modifié le 17 juillet 2023
Je pense donc j'agis Le succès du rap expliqué aux boomers

Si vous avez récemment parlé musique avec des adolescents, vous avez dû remarquer l’omniprésence du rap dans leurs playlists. Controversé, critiqué, comment ce style musical tant apprécié des jeunes est-il sorti des marges pour devenir la musique populaire et le phénomène de masse qu'on connaît ?
 
Avec :
- Olivier Cachin, journaliste spécialiste du hip-hop
- Jade Bouchmit, directeur adjoint du Musée de la musique pour l'exposition Hip-hop 360
- Benjamine Weil, auteure de Au mic citoyen.nes ! : coup d'essai de rapologie positive, éditions Puits23, spécialiste du rap français et de la philosophie
 

Photo by Chase Fade on Unsplash Photo by Chase Fade on Unsplash

Les années 90 et le rap français 


Dans les années 90, des artistes comme IAM, NTM, Assassin ou encore MC Solaar ont démocratisé le rap, ce style musical originaire des banlieues populaires des Etats-Unis. Engagé, politique, le rap des années 90 peut se définir par cette formule du groupe Ärsenik : « Qui prétend faire du rap sans prendre position ? »


Le rap, ce sont ces musiques au beat (l’élément rythmique qui nous fait danser) caractéristique, dont le texte n’est pas chanté mais posé en rythme sur la musique généralement peu instrumentale. De nombreux morceaux se caractérisent par l’invention de vocabulaire, et l’utilisation de sample, des reprises de motifs musicaux d’autres morceaux. 


Malgré le succès de certains rappeurs, le rap restait marginalisé, et un manque de reconnaissance de ce style par les institutions était monnaie courante. Vivement critiqué, les mots crus et les thèmes sombres abordés ont longtemps donné une mauvaise réputation au rap, réputation qui se ressent encore de nos jours. 


Une nouvelle génération de rappeurs

 
Des années 90 à aujourd’hui le rap, comme tous les styles, a évolué. De nouvelles grandes figures sont apparues sur la scène française, parmi lesquels SCH, JUL ou encore Orelsan, et le public tout comme les thèmes abordés se sont diversifiés. 


Le rap « de fête », sans dénonciation ou message politique mais plutôt destiné à faire bouger, s’est développé, jusqu’à représenter la majorité des morceaux. Par exemple, JUL est le plus gros vendeur de disques de rap français, et le morceau Bande Organisé créé par son collectif 13’Organisé est un incontournable. 


De même, le rap ne se résume plus à un genre précis de musique, et de nombreux sous-genres sont apparus : drill (langage cru et violence de la vie de quartier), cloud (inspiration électro dans les sonorités plus travaillées) … sans toutefois remplacer le rap à l’ancienne, et le beat s’est peu à peu accéléré. 

Un rap démocratisé


Les rappeurs français possèdent des origines et des expériences diverses. Toutefois, une certaine réputation leur colle toujours à la peau, surtout chez les générations les plus âgées. En effet, ceux ayant grandi avec le rap des années 90 ont du mal avec le rap actuel qui remet en question les codes de leur époque. 


S’il est désormais reconnu plus majoritairement, le rap est toujours en manque de considération. Par exemple, aux Victoires de la Musique 2022, le rappeur SCH a profité de son discours de remerciement pour faire référence à l’absence de nombreux rappeurs emblématiques. 


Le rap est donc un style aux origines populaires, qui s’est démocratisé avec les années mais qui demeure toutefois soumis aux clichés et au manque de représentation et diversité. 


 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

© RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Je pense donc j'agis

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don