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Nicolas Vanier

RCF,  - Modifié le 26 juin 2021
Alors qu'il publie un nouveau roman racontant l'histoire d'un homme qui a empêché la disparition d'une espèce d'oie, Nicolas Vanier partage son inquiétude sur l'avenir de notre planète.
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"Ce que j’aime c’est aller à la rencontre des hommes qui habitent un pays" à 56 ans, Nicolas Vanier parcourt toujours inlassablement les lieux les plus reculés de la planète. S'il apprécie la solitude, il ne saurait voyager totalement seul. Il l'explique : "J’aime comprendre un pays à travers ceux qui l’habitent".

Pas de voiture ou d'hélicoptère. Nicolas Vanier aime aller à la vitesse des chevaux et des chiens.  Des chiens avec lesquels il entretient une relation particulière :  "on partage le même plaisir de faire quelque chose". Les animaux qui ont des caractères très différents sont heureux de pouvoir courir.  

Mais depuis plusieurs années, ce qui inquiète le voyageur français, c'est l'avenir de la planète. Si les traces du réchauffement climatiques étaient très faibles il y a vingt ans, aujourd’hui elles sont devenues "exponentielles" depuis trois ou quatre ans seulement.

Nicolas Vanier assiste à la disparition des oiseaux, des insectes. Il s'émeut de la disparition rapide annoncée de la banquise d’été. Le monde change vite.  Si en France la température pourrait augmenter d'un degré, en Sibérie ou en Alaska les températures peuvent s’élever de 3 ou 4 degrés. Pour ces milieux fragiles :  "c’est un monde qui change".  Les éleveurs de rennes avec qui il a passé deux ans de sa vie vont peut être devenir des réfugiés environnementaux.

Face à la destruction de la biodiversité et à la disparition de certaines espèces "une toutes les vingt minutes", Nicolas Vanier ne cache pas sa colère : "ça me donne à la fois envie de pleurer et d’hurler."

 

« On a beau hurler, je le fais dans tous les micros depuis 15 ans tout le monde s’en fout »

 

Celui qui a passé une bonne partie de sa vie à "faire partager son amour de ces hommes et de ces paysages" est beaucoup moins optimiste depuis un ou deux ans car "rien ne change". Alors même qu'il n’est plus contestable que l’activité humaine soit responsable de la dégradation de la planète. Au-delà du réchauffement climatique, il y a la question de l’épuisement des ressources, on dépense en huit mois ce que la terre produit en douze.

 

« Notre-Dame brûle, on peut la reconstruire. Une espèce qui disparaît, c’est pour toujours. »

 

"Nous savons ce qui se passe, comment se fait il que la communauté internationale ne se lève pas ?". Une inaction qui le met d'autant plus en colère queles solutions sont déjà là : géothermie, solaire, éolien, mouvement de la mer. Pour l'écrivain, le problème est ailleurs :  "Personne n’a véritablement envie de changer".  Heureusement, il y a de l'espoir, notamment avec les récentes marches pour le climat. Nicolas Vanier se dit admiratif de voir les enfants et les adolescents se lever un peu parout dans le monde.

Une des pistes pour ce changement pourrait se trouver dans son nouveau roman. Intitulé "Donne-moi des ailes". Ce récit inspiré d’une histoire vraie raconte l'idée un peu folle d'un homme, Christian Moullec, pour protéger des oies naines. En volant avec elles en utilisant un ULM pour leur apprendre un nouvel itinéraire de migration depuis la Laponie jusqu’à la France en leur faisant éviter les grandes villes, les zones de chasse et les aéroports, Christian Moullec est parevenu à sauvegarder l'espèce.

Nicolas Vanier a participé à l'un de ces vols. Pour lui, l'expérience a été exatraordinaire : "vous avez l’impression de faire partie des oiseaux". 

En trente ans, 420 millions d’oiseaux ont disparu en Europe. Un tiers des espèces ont disparu en France. Pour Nicolas Vanier "la possibilité que dans quelques années ont ait des printemps silencieux" est plus que probable, aussi à cause de la disparition des insectes.

 

« On se dirige inévitablement vers une disparition des deux tiers des oiseaux et pourquoi pas des trois tiers »

 

En conclusion, le voyageur insiste : dans une société capitaliste, le pouvoir du consommateur, le pouvoir de choisir ce que l'on achète avec sa carte bleue est bien plus fort que le pouvoir de la carte d'électeur. En attendant, Nicolas Vanier repart dès le 30 avril pour un nouveau voyage. 

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