"L'Église belge n'est pas tellement progressiste", soutient Monseigneur Luc Terlinden
La province du Brabant Wallon, en Belgique, vient de nommer une femme déléguée épiscopale, assistée d'un prêtre. Les femmes occupent une place importante dans la gouvernance de l'Église catholique belge. Monseigneur Luc Terlinden, archevêque de Malines-Bruxelles, est le primat des belges. Invité de la matinale, il soutient que l'ordination d'hommes mariés et le diaconat des femmes ne sont pas des mesures progressistes pour l'Église.
La prochaine Assemblée du Synode de la Synodalité se tiendra au mois d'octobre 2024 à Rome.
Un progressisme dans l’Église catholique de Belgique ?
La Conférence des évêques de Belgique a statué sur ses prochains sujets à aborder pour l’Assemblée 2024. Trois axes se démarquent dans ce rapport : devenir une Église synodale missionnaire ouverte aux changements du monde, évoluer sur sa Tradition/ses traditions avec ses connaissances actuelles sur la théologie, la philosophie et les sciences et concrétiser "l’unité dans la diversité" dans la vie de l’Église.
Ils souhaitent aussi discuter de la place des femmes, de la signification du ministère ordonné et des jeunes et de la culture numérique dans l’Église.
"Ordonner des hommes mariés cela se fait depuis 2000 ans dans l’Église orientale et le diaconat féminin a existé dans le temps. De ce point de vue, ce n’est pas progressiste", insiste Mgr Luc Terlinden, archevêque de Maline-Bruxelles, primat de Belgique. "Ce n’est pas très progressiste, c'est redécouvrir ses traditions", insiste l’évêque. Il ne désespère pas de voir une Église plus ouverte au monde et à l’écoute de ses contemporains. "Il faut une complémentarité des charismes." Ces questions interrogent particulièrement les Églises africaines et occidentales dans leur viabilité et utilité.
Ce n’est pas très progressiste, c'est redécouvrir ses traditions
Une Église en chemin
Dans l’Évangile selon Saint Matthieu, Jésus utilisait l’expression "les signes des temps" pour répondre aux pharisiens et sadducéens qui réclamaient un "signe du ciel". Une expression utilisée par Jean XXIII dans son encyclique Pacem in Terris de 1963. Elle insuffla une nouvelle dynamique encourageant à prêter attention aux changements de la société.
Mgr Luc Terlinden rejoint cette attitude en insistant sur l’importance du caractère missionnaire de l’Église. "Si on veut annoncer l'Évangile, il faut aussi être attentif à ce qui se passe dans notre société", souligne-t-il. Il suggère de créer de vrais liens de confiance et d’amitié afin d’annoncer la parole de Dieu.
Un esprit qui ne désespère pas
"Il s’agit d’accueillir l’autre et ce qu’il a à apporter” continue l’évêque. Prenant exemple sur le comportement de l’Église sur la cause ouvrière au XIXe siècle, Mgr Luc Terlinden insiste sur l’importance d’un esprit synodal à adopter. "On est qu’au début du chemin en Belgique, cela prendra des décennies de marcher ensemble et d’écouter l’Esprit Saint. Cela commence dans nos communautés locales" concède L’archevêque. La discussion autour de ces thématiques est ouverte. Chaque pays a ses propres propositions à suggérer.
Rapport de la Conférence des Évêques de Belgique : "Priorités de discussion pour la deuxième session de la 16e Assemblée générale du Synode des évêques - octobre 2024"
Encyclique du Pape Jean XXIII Pacem in Terris
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