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Fraté : quand galère et fraternité se racontent en podcast
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Fraté : quand galère et fraternité se racontent en podcast

Un article rédigé par Jeanne d'Anglejan, Stéphanie Gallet, Melchior Gormand - RCF, le 22 septembre 2022  -  Modifié le 22 septembre 2022
Je pense donc j'agis Fraté : quand galère et fraternité se racontent en podcast

Depuis presque six mois, le podcast du Secours Catholique "Fraté" est disponible et témoigne du quotidien dans un accueil de jour fictif : l’Esquif. Pendant huit épisodes d’une quinzaine de minutes, les auditeurs peuvent entendre de nombreux personnages, interprétés entre autres par Manu Payet, Mélanie Bernier et Zabou Breitman.

© Secours Catholique © Secours Catholique

Fraté, témoin des plus précaires

 

Avec ce podcast, le Secours Catholique veut illustrer la réalité quotidienne des accueils, ses joies et ses peines. La série met l’accent sur la rencontre, et la richesse qui en découle. Les huit épisodes voient ainsi évoluer des personnages aux origines diverses. Parmi eux, Pauline, une mère de famille célibataire ; Mitch, sans-abris remonté contre le système, ou encore Gabrielle, responsable téméraire de l’Esquif. Fraté, c’est un podcast vivant, énergique, "poétique et politique", avec de la musique et des dialogues alimentés par les réalités du terrain. C’est Sandrine Verdelhan, responsable de la communication externe du Secours Catholique, qui a eu l'intuition de ce projet, poussée par l’ambition de 'montrer qu’il existe une fraternité" et donner un visage, ou du moins une voix, à ceux qui n’en ont pas.


 
"On a créé un centre d’accueil de jour fictif pour le podcast", explique Ismaël Jude, co-auteur de la série. Le choix de la fiction n’a pas été laissé au hasard. C’est pertinent pour permettre l’identification, "montrer que ça peut arriver à tout le monde", et pour rendre le podcast plus universel. Le tout en cassant les préjugés qui peuvent exister. Et pour ne pas tomber dans la caricature, les auteurs se sont rendus sur le terrain, pour "nourrir l’imaginaire, piocher un phrasé à quelqu’un, échanger avec les bénévoles". L’idée était de "singulariser le style de langage". L’Esquif devient un lieu bouillonnant aux nombreuses missions, théâtre des galères quotidiennes de la grande pauvreté.

 

Un podcast pour "construire ensemble une société fraternelle"

 

Si l’idée de Fraté est de mettre en lumière de nombreuses problématiques sociales et sociétales, le podcast souligne aussi l’importance de la rencontre, de son pouvoir de transformation. Sandrine Verdelhan espère changer les imaginaires et les regards. Des personnages comme Mitch ou Souleyman mettent en scène les nouveaux enjeux de l’accueil. Souleyman est un demandeur d’asile récemment arrivé en France. Mitch, sans-abris, se sent menacé, a peur d’être remplacé. 

 

Fraté montre aussi "l’accueil inconditionnel", règle d’or du Secours Catholique, qui incite de plus en plus de personnes à pousser la porte des accueils de jour. Le podcast se fait aussi le plaidoyer des plus précaires, de la misère partagée, du décalage générationnel, de l’urgence de l’intégration. Les personnages ont des failles et des forces, et "c’est un récit que l’on veut écouter jusqu’au bout", souligne Sandrine Verdelhan. 

 

Le défi d’une réalisation en trois jours

 

Si le travail en amont s’étendait depuis plus d’un an, il aura suffit trois jours aux équipes pour enregistrer les dialogues. Le tournage d’un podcast demande du temps, et Thibaut Podevin souligne "l’énergie débordante des équipes". La clé de cette réussite ? L’organisation du planning des enregistrements, l’effervescence et l’ambiance. Mais aussi l’implication et la volonté des équipes. "C’est devenu une famille", raconte la responsable de la communication. 

 

Concrètement, les comédiens se tiennent debout dans un studio, autour de pupitres, et interagissent avec naturel. Afin de créer un univers propre à l’Esquif, Thibaut Podevin s’est immergé dans différents centres d’accueil de jour pour prendre des sons. Et il semble que le projet ait été très bien accueilli en interne, tant pour les bénévoles que pour les personnes accueillies. Les équipes éprouvent une "grande fierté que l’engagement soit mis en valeur". 

 

 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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