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Conflit russo-ukrainien : la liberté de la presse mise à l'épreuve

Conflit russo-ukrainien : la liberté de la presse mise à l'épreuve

Un article rédigé par Melchior Gormand, Maud Denais - RCF, le 30 mars 2022  -  Modifié le 18 mars 2024
Je pense donc j'agis Conflit russo-ukrainien : la liberté de la presse mise à l'épreuve

Des médias restés jusqu’alors indépendants en Russie suspendent leurs diffusions, ou se sabordent eux-mêmes. Dans le même temps, des journalistes ukrainiens quittent aussi leur pays pour leur sécurité personnelle. Comment défendre la liberté de la presse et la liberté d'expression dans cette guerre en Ukraine ?
 

Un journaliste russe à Saint-Pétersbourg © Klaus Wright on Unsplash Un journaliste russe à Saint-Pétersbourg © Klaus Wright on Unsplash

Les médias russes menacés


Certains journalistes en Russie sont victimes de la répression du Kremlin. Des reporters sont censurés, et les médias gouvernementaux sont omniprésents. Certains réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter sont interdits, de nombreux bloggeurs sont bâillonnés et les journalistes anti-guerre sont devenus de véritables cibles du Moscou. Katia Roux, chargée de plaidoyer liberté d’expression pour Amnesty International décrit une situation inquiétante : « Le constat en termes de liberté d’expression et d’accès à l’information en Russie est catastrophique. Les autorités russes mènent une répression implacable contre le journalisme indépendant. Depuis le début de l’invasion, on a vu beaucoup de médias bloqués et certains ont été contraints de suspendre leurs activités. Plus de 150 journalistes ont dû fuir le pays. On est dans une situation de verrouillage de la liberté d’expression ». 


Vendredi 4 mars dernier, le Parlement russe a franchi un cap en présentant un texte de loi criminalisant la diffusion « d’informations mensongères », avec des peines pouvant aller jusqu’à 15 ans de prison. De nombreux médias indépendants se sont vus contraints d’abandonner leur diffusion comme l’explique Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters Sans Frontières : « pour les journalistes, la situation est consternante. Il n’y a jamais eu ce niveau de contrôle de l’information et d’extinction des médias. Il y a deux jours, on a appris une mauvaise nouvelle, avec la suspension des activités de Novaïa Gazeta, le journal mythique de Russie connu pour son courage. C’était l’un des derniers médias indépendants à continuer à travailler au moment de l’adoption de la nouvelle loi. Vladimir Poutine a éteint le journalisme indépendant dans son pays ».


 
La liberté d’expression, une priorité pour les ONG


Amnesty International fait de ces droits humains une véritable priorité. Ce mouvement indépendant agit aux quatre coins du monde pour prévenir et faire cesser les atteintes graves à l’ensemble des droits humains comme la liberté d’expression et de la presse. Leurs actions visent à faire connaître et à défendre ces droits, à exiger que les victimes obtiennent réparation et que les coupables soient condamnés. Katia Roux, représentante de l’organisme précise ses missions : « notre rôle est de continuer à documenter sur les possibles violations du droit humain et droit international humanitaire dans le cadre de ce conflit. On analyse aussi la conformité de ce qui est en train de se passer. Je pense qu’il est important de continuer à sensibiliser le grand public ».


Protéger les journalistes et blogueurs en danger, exercer des pressions sur les gouvernements, informer sur la situation de la liberté de la presse à travers le monde, voici quelques-unes des nombreuses missions de Reporters Sans Frontières. Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’ONG soutient les journalistes et médias indépendants russes et dénonce aussi les crimes commis contre les reporters en Ukraine. Le secrétaire général de l’organisation décrit les actions que l’organisme met en place : « nous développons par exemple des solutions technologiques pour que les médias russes qui sont censurés sur internet puissent continuer à être actifs et informer la Russie. Nous avons aussi un projet pour faire vivre le journalisme russe en exil, pour que les reporters puissent continuer à travailler, à avoir les moyens et un avenir ».

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© RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Je pense donc j'agis

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