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Concilier sport et écologie : c'est possible !
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Concilier sport et écologie : c'est possible !

Un article rédigé par Jeanne d'Anglejan - RCF, le 3 novembre 2022  -  Modifié le 4 novembre 2022
Je pense donc j'agis Concilier sport et écologie : c'est possible !

L’écologie s’invite de plus en plus dans différents milieux et à différentes échelles. À l’école, en entreprise, dans les associations, mais aussi dans les clubs de sport. Ce sont des lieux adéquats pour transmettre et inculquer des valeurs devenues cruciales. Et l’esprit d’équipe est un moteur pour véhiculer ces idées. Être écolo, en somme, ça peut fédérer. Des organismes comme Football Ecologie FranceEcoloSport ou Match For Green accompagnent les acteurs du sport dans ce processus de transition.

© Phillip Kofler de Pixabay © Phillip Kofler de Pixabay

Le football, dans le viseur 

 

"Après la course à pied, le football est le sport le plus pratiqué. C'est aussi le plus populaire", relate Ingrid-Hélène Guet, déléguée générale de Football Ecologie France. Créée par Antoine Miche, l'association répond à la demande des clubs amateurs et professionnels qui veulent mieux faire et leur apporte une aide précieuse. "Le foot doit avoir un rôle éducatif : on ne formera pas beaucoup de champions mais on peut former de bons citoyens" explique la déléguée. 

 

Transformer l'écosystème qui gravite autour des institutions sportives "figées dans le temps" prend justement du temps. Les clubs se réveillent peu à peu, et prennent conscience des différents impacts du football. Les associations proposent des solutions concrètes et pédagogiques qui invitent les membres à reconsidérer leur façon de pratiquer leur sport. D'autant que le foot n'est pas sans impact : "chaque weekend les clubs de foot provoquent des déplacements qui correspondent à trois millions de kilomètres. C'est 75 fois le tour de la Terre", souligne la représentante de l'association. 

 

Les clubs, premiers acteurs d'actions concrètes

 

La polémique du char à voile a permis d'aborder la question des mobilités des grands clubs. Charles Rougier est chargé de développement à Match For Green. Une étude menée par son organisme a révélé que dans un club professionnel de volley précis, la moitié des membres ne savait pas où se trouvait la station de métro ou de tramway la plus proche. Pour remédier à ces manquements, Match For Green propose de sensibiliser grâce à des outils ludiques. "Un club sportif c'est plus que du sport", estime-t-il. Les différentes pratiques peuvent toutes être formées aux actions en faveur du développement durable. 

 

Eddy Klemenczak est co-fondateur de l'agence EcoloSport. Il veut que les clubs soient les lieux fédérateurs du sport et du développement durable. "En France, on compte près de 155 000 clubs. Ils ont besoin de mutualiser leurs ressources pour s'aider à bien grandir", souligne l'intervenant. EcoloSport recense les bonnes initiatives, les innovations, les équipementiers les plus adaptés et les bonnes pratiques. Et concrètement, les idées ne manquent pas. Mettre des raques à l'entrée des clubs, privilégier le covoiturage, réduire ses déchets ou réinventer la seconde main dans les équipements sont autant d'actions qui peuvent être mises en place.

 

Les trois cibles de Football Ecologie France sont les clubs, les entreprises et les collectivités. "De plus en plus de partenaires des clubs sont réellement sensibles à ces enjeux", explique-t-elle. Dans les petits clubs, des bénévoles multiplient les casquettes, avec parfois celle de chargé de RSE. Dans les plus importants, ce sont des salariés. Charles Rougier note que depuis deux ans, le nombre de personnes ayant cette responsabilité au sein des clubs ne cesse d'augmenter. 

 

La multiplication des labels et la mainmise de l'argent

 

Charles Rougier rappelle que le sport est basé sur des contraintes financières pour faire vivre sa structure. Un club est un microcosme qui réunit des gens de tous les âges. Pour faire vivre la communauté, des idéaux écologiques peuvent fédérer et challenger. Eddy Klemenczak souligne et admire "le comité des JO 2024 qui œuvrent à ce que la compétition soit la plus neutre possible en carbone. Mais ça va drainer beaucoup de tourisme, de déplacements, donc fatalement les émissions de carbone vont continuer". La question est de savoir comment on se réinvente pour être moins impactant. Charles Rougier accuse les choix des gouvernances, qui gagneraient peut-être à être mieux et bien sensibilisées : "qu’est-ce qui prime ? Les enjeux environnementaux ou financiers ?". EcoloSport parle aux supporters : "le sport est vecteur d’images et de valeurs, c'est là ou les messages peuvent bien passer, un cadre un peu moins anxiogène".

 

Eddy Klemenczak rappelle que la performance, l'environnement et l'économie sont les trois piliers de l'action. En 2017, le WWF France et le ministère des sports ont mis sur pieds une Charte des 15 engagements éco-responsables. Une deuxième version a vu le jour en 2021. Pour Ingrid-Hélène Guet, c'est "une preuve de l'engagement national, un vrai coup d'envoi pour aller vers plus de réflexion". De nombreux labels, comme le label Fair Play For Planet, existent et récompensent les clubs de leur engagement. Charles Rougier note qu'un "événement démentiel comme le tour de France pourrait avoir un impact impressionnant s'il changeait de 5% son orientation". Il s'agirait par exemple d'abandonner les goodies. Football Ecologie France propose du sur-mesure pour inviter à réfléchir.

 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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