C’est le plus important congrès mondial d’oncologie. Le congrès annuel de l’ASCO, la Société américaine d'oncologie clinique est un rendez-vous très attendu pour la profession mais aussi pour les patients car il est l’occasion de rendre publiques les dernières avancées en matière de lutte contre la maladie.
Plusieurs études ont d’ailleurs laissé entrevoir des possibilités de traitements sans chimiothérapie grâce notamment à d’autres types de traitements comme la thérapie ciblée, l’immunothérapie ou encore l’hormonothérapie. Pour évoquer ce sujet complexe, Pauline de Torsiac a interrogé le professeur Christophe Letourneau, qui apporte des précisions terminologiques sur ces trois types de traitements et ce qui les distingue de la chimio. Il est oncologue et chef du département des essais cliniques précoces à l’institut Curie. Il rentre tout juste de ce congrès.
Hormonothérapie, immunothérapie et thérapie ciblée. Ces 3 traitement ont été mis en avant lors du Congrès de Chicago. Plusieurs études ont été présentées. L’une d’entre elle affirme que près de 70% des cancers du sein pourraient être soignés sans avoir recours à la chimiothérapie.
L'étude s’appuie sur un test génétique réalisé par les oncologues. Ce test donne une idée du pourcentage des risques de récidive et permet au médecin d’affiner son diagnostic : au-delà de 25%, la chimiothérapie est fortement indiquée, si le risque est inférieur à 10%, elle est écartée.
Pour toutes les femmes situées entre ces deux valeurs, il était jusqu’à présent difficile d’établir quel était le traitement le plus approprié. Mais grâce à une expérimentation auprès de 10 000 femmes, les chercheurs ont pu voir que le seul traitement hormonal pouvait suffir et que la chimiothérapie n'apporterait rien de plus.
Une autre étude présentée au congrès de Chicago remet en cause le recours systématique à la chimiothérapie. Commandée par le laboratoire américain Merck, elle démontre l’efficacité de l’immunothérapie dans le traitement de la forme la plus commune du cancer du poumon.
Les thérapies vont varier selon le type et le stade du cancer et sont finalement assez complémentaires. Si elles ne sont pas une alternative à la chimio elles sont parfois plus supportables pour les patients.C’est donc une bonne nouvelle pour Iris Pauporté, déléguée à la recherche de la ligue contre le cancer.
Lors de ce congrès d’oncologie, une étude française a également été présentée. Un travail qui a été mené par l’AP HP, l’Assistance publique Hôpitaux de Paris. C’est le professeur Arnaud Méjean, chef du service d’urologie à l’hôpital Georges Pompidou qui l’a dirigé. Il était il y a quelques heures à Chicago pour la présenter.
Cette étude démontre qu’il est désormais possible grâce à la thérapie ciblée, d’éviter l’ablation du rein chez les patients souffrant de cancer métastatique. Menée auprès de 450 malades cette avancée devrait révolutionner la prise en charge de ce cancer. On le voit bien, la recherche avance, la prise en charge, les traitements évoluent et se diversifient. Un signe encourageant pour vaincre la maladie.
A noter que samedi 9 juin prochain, dans toute la France, dans le cadre de son 100ème anniversaire, la Ligue contre le cancer invite associations, élus et grand public à se mobiliser pour faire du bruit et participer à la lutte contre la maladie.
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