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Bourges mise sur sa taille pour devenir capitale européenne de la culture

Un article rédigé par Guillaume Martin-Deguéret - RCF en Berry, le 13 décembre 2021 - Modifié le 8 janvier 2024
Emissions spécialesBourges, capitale européenne de la culture en 2028 ?

En juin dernier, la ville de Bourges avait annoncé sa candidature pour devenir capitale européenne de la culture en 2028. Le projet entre désormais dans le concret et se structure. Un belge a été nommé pour piloter le projet.

Bourges, capitale européenne de la culture en 2028 ? @ RCF - Florent Sonzogni.Bourges, capitale européenne de la culture en 2028 ? @ RCF - Florent Sonzogni.

« Je suis quelqu'un d'ambitieux pour ma ville », déclarait à notre micro Yann Galut, lors de l'annonce de la candidature de Bourges pour devenir capitale européenne de la culture en 2028. C'était à quelques heures de la clôture du Printemps de Bourges en juin dernier. Le maire berruyer voyait dans cette démarche l'occasion de « réveiller la ville » pour en faire une sorte de « Villa Médicis » à la berrichonne. Après le temps de la communication et des bons mots, place désormais à la structuration et la mise en place concrète du projet.

Un « oiseau rare » au pilotage


Pour conquérir le graal, la municipalité a créé une association, indépendante de la Mairie, qui va porter le projet. Deux parrains de choix soutenaient déjà la cause - Lydie Lescarmontier, glaciologue originaire de Bourges et Hervé Le Tellier, prix Goncourt 2020 -, et elle peut se targuer désormais d'une nouvelle prise de guerre avec Pascal Keiser, qui a été choisi pour être le commissaire général et piloter la candidature berruyère.

Ce directeur de théâtre belge est très impliqué dans le monde culturel en France et en Europe. Il est notamment le concepteur du musée numérique de la Micro-Folie de la Villette, à Paris et il œuvre au cœur du festival d'Avignon. Mais il possède un autre atout de poids : « C'est le bon candidat, parce qu'il a déjà porté une candidature pendant plus de 10 ans, celle de Mons (en Belgique). Et surtout, le petit groupe qui a porté cette candidature a gagné [en 2015] ! », explique le maire de Bourges, Yann Galut. Le maire ajoute : « Il est aussi très impliqué à l'international, et au niveau européen dans tous les réseaux culturels. Je pense que nous avons trouvé l'oiseau rare. »

 

Bourges structure sa candidature pour devenir capitale européenne de la culture en 2028 © RCF - Guillaume Martin-Deguéret.


Un oiseau rare qui intéressait d'autres villes françaises candidates à en croire le maire. Mais c'est bien Bourges qui a trouvé grâce aux yeux de Pascal Keiser. Pourquoi ? Pour son histoire culturelle notamment, mais aussi pour sa... taille ! « Sur la dizaine de villes, d'agglomérations et de métropoles qui portent leur candidature, c'est la plus petite ville, la seule en dessous de 100 000 habitants », analyse Pascal Keiser. Cet amoureux des arts ajoute : « Personnellement, je pense que c'est un enjeu national et européen. L'avenir n'est pas dans les grandes métropoles, pas dans les grandes périphéries. »

 

On est challenger... mais finalement, peut-être pas tant que ça.


Nice, Amiens, Reims, Clermont-Ferrand : voilà quelques-unes des villes françaises qui sont également sur les rangs pour obtenir le précieux label. Face à ces grandes villes, Pascal Keiser ne fait pas de complexe, bien au contraire. Dans ce match, la carte de la ville moyenne est un atout à jouer selon lui : « La dernière capitale européenne de la culture en Italie c'est Matera, au Pays-Bas c'est Leeuwarden... donc on voit que même dans les pays d'Europe de l'ouest, ce ne sont pas nécessairement les grandes métropoles qui ont eu les derniers titres. Ce sont des villes qui ont pu construire un projet, pour le jury de la Commission européenne ». Alors, les métropoles, même pas peur ? « On est challenger... mais finalement, peut-être pas tant que ça. » 


Avec ses 60 000 habitants, soit un peu moins que Bourges, Matera avait été capitale européenne de la culture en 2019. Pour suivre la même voie, la sous-préfecture du Cher doit déposer son dossier l'an prochain, avec à la clef, un destin à l'italienne ?

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