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Attentats du 11 septembre 2001: le jour où l'Amérique a basculé
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Attentats du 11 septembre 2001: le jour où l'Amérique a basculé

Un article rédigé par Florence Gault - RCF, le 10 septembre 2021  -  Modifié le 10 septembre 2021
Le dossier de la rédaction Attentats du 11 septembre 2001: le jour où l'Amérique a basculé

Les États-Unis s'apprêtent à commémorer le vingtième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001. Un événement qui a bouleversé le pays, mais aussi la scène politique internationale. 

Photo de l'attentat du 11 Septembre 2001, New York, USA. ©Unsplash Photo de l'attentat du 11 Septembre 2001, New York, USA. ©Unsplash

Les États-Unis frappés en plein coeur

C’est un peu après 9h30 le 11 septembre 2001, 45 minutes après les attentats, que George W. Bush, prend la parole depuis Sarasota, en Floride, où il est en déplacement : "aujourd'hui, nous avons vécu une tragédie nationale. Deux avions se sont écrasés sur le World Trade Center, dans ce qui semble être une attaque terroriste contre notre pays". Les deux tours ne se sont pas encore effondrées, et le troisième avion ne s’est pas encore écrasé sur le Pentagone. Dans les heures qui suivent, la sidération va prendre le pas sur l’incompréhension.

Pour bien comprendre le choc que créent ces attentats, il faut comprendre que les Etats-Unis sont une puissance dominante sur la scène internationale. C’est un pays prospère et optimiste qui est sorti, au début des années 90, de la guerre froide suite à l’effondrement de l’Union soviétique. C’est donc la fin des deux blocs et les Etats-Unis sont persuadés que la démocratie libérale va l’emporter. Les Américains vivent alors une période de prospérité économique sans précédent. Et les Etats-Unis n’auraient jamais imaginé être attaqué sur leur sol.

Al-Qaida est une menace connue. Le groupe islamiste terroriste a déjà mené des attentats contre des ambassades américaines en Afrique en 1998, et contre un navire de guerre américain au Yémen en 2000. Mais jamais sur le sol américain. D'où l'effet de sidération selon Marc Hecker, directeur de recherches à l’Institut français des relations internationales. "Le bilan effroyable de 3000 morts fait changer la perception du terrorisme", ajoute le co-auteur de "La Guerre de vingt ans. Djihadisme et contre-terrorisme au XXIe siècle" aux éditions Robert Laffont.

Avec ou contre nous, l'ultimatum de Georges Bush

Une semaine après les attentats, le 20 septembre 2001, George W. Bush s’exprime devant le Congrès. Dans un discours extrêmement dur, le président américain désigne les coupables : le réseau Al-Qaïda d’Oussama Ben Laden. Il exige notamment des talibans qu’ils lui livrent les dirigeants du groupe terroriste. 

"Ce soir, les États-Unis d'Amérique font les demandes suivantes aux talibans : Livrez aux autorités américaines tous les dirigeants d'Al Qaida qui se cachent dans votre pays. Libérez tous les ressortissants étrangers, y compris les citoyens américains, que vous avez injustement emprisonnés. Protégez les journalistes, diplomates et travailleurs humanitaires étrangers dans votre pays. Fermez immédiatement et définitivement chaque camp d'entraînement terroriste en Afghanistan, et remettez chaque terroriste et chaque personne dans sa structure de soutien aux autorités compétentes. Donnez aux États-Unis un accès complet aux camps d'entraînement terroristes, afin que nous puissions nous assurer qu'ils ne fonctionnent plus. Ces demandes ne sont pas ouvertes à la négociation ou à la discussion.  Les talibans doivent agir et agir immédiatement. Ils livreront les terroristes, ou ils partageront leur sort." lance Georges Bush.

Chaque nation, dans chaque région, a désormais une décision à prendre : soit vous êtes avec nous, soit vous êtes avec les terroristes. A partir de ce jour, toute nation qui continue d'abriter ou de soutenir le terrorisme sera considérée par les États-Unis comme un régime hostile.

Le début de la guerre en Irak

Cet ultimatum est refusé dès le lendemain par les talibans qui ne veulent pas livrer Oussama Ben Laden sans preuves. Ce qui ouvre désormais la porte à une offensive militaire en Afghanistan. C’est l’opération "Liberté Immuable". Pourtant, selon Olivier Roy, professeur à l’Institut universitaire européen de Florence, l’Afghanistan n’a jamais été un objectif pour les Etats-Unis : "Les Américains avaient l'Irak dans le collimateur. L'objectif de l'équipe du président Bush, en 2001, c'était de se "faire" l'Irak. De se "faire" Saddam Hussein." Mais, l'opinion publique n'en voit pas l'intérêt. Les attentats du 11 septembre vont donc permettre de faire passer cette intervention auprès des Américains. Olivier Roy explique que le président fera "miroiter des armes de destruction massive et en affirmant qu'il y avait un lien entre Saddam Hussein et Ben Laden. Lien qui n'a jamais existé". 

A partir du 11 septembre 2001, la guerre contre le terrorisme devient la priorité absolue des Etats-Unis, et d’une partie d’ailleurs de leurs alliés. Toute leur stratégie diplomatique et de défense sera construite autour. Aujourd’hui, les Américains souhaitent se concentrer sur d’autres priorités. A Washington, monte le sentiment que les Etats-Unis ne se sont peut-être pas assez concentrés sur la montée en puissance de la Chine, selon Marc Hecker, directeur de recherche à l’Ifri. L’Asie devrait donc devenir leur priorité. 

Beaucoup de choses ont donc changé depuis les attentats du 11 septembre 2001. Et il est très difficile de dire à quoi ressemblera le monde dans les prochaines années au vu des bouleversements dans la région… 

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Le dossier de la rédaction © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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