Cette annonce à Joseph suit immédiatement les 17 premiers versets du premier chapitre de Mathieu qui déclinent la généalogie de Jésus depuis Abraham: son origine lointaine.
Les 25 suivants qui closent le premier chapitre constituent une réponse à la question posée par cette généalogie: Comment Jésus, quoique fils d’une vierge, peut-il être fils de David? Son origine proche.
On peut être étonné que Joseph soit nommé «l’époux de Marie»,»avant qu’ils aient habité ensemble»v.18. C’est qu’à l’époque les jeunes gens qui s’étaient promis en mariage étaient considérés comme époux. On attendait généralement une année avant les festivités et l’introduction de l’épouse chez son mari.Seule la répudiation légale pouvait les dégager de leur lien.C’est justement l’option que Joseph envisage pour se sortir secrètement,lui et sa femme, du dilemme dans lequel l’enferme la grossesse de Marie. Mais selon Dt 24,1,une répudiation secrète n’existe pas. Pour être légale, elle doit être scellée par un certificat officiel. D’où la question de saint Jérôme:»Comment Joseph peut-il être qualifié de juste,alors qu’il cache le crime de son épouse?» La réponse dépend de la traduction et de l’interprétation des versets 18 et 21; pour pouvoir agir justement, nous indique la note de la TOB, Joseph doit s’être fait une opinion sur l’origine de l’enfant: ou bien enfant divin, ou bien adultérin.
Heureusement,l’Ange du Seigneur»intervient. Cette expression, dans le premier testament, désigne le Seigneur lui-même,cf. Gn.16,7-13 et Ex.3,2,. Éclairé et confiant, Joseph choisit en toute liberté la voie qui lui est proposée. Ainsi, parce qu’il est fils de David, Joseph, en donnant le nom de «Jésus, le Seigneur sauve» à l’enfant l’introduit dans la descendance de David.Grâce à Joseph, Jésus est l’aboutissement de la promesse faite à David par le prophète Nathan, cf. 2 Sam.7,12. Mathieu est soucieux de montrer que Jésus est venu «accomplir les Écritures.»
Mystère d’une profondeur insondable à méditer sans fin.

Ainsi sommes-nous invités à soumettre avec confiance nos dilemmes dans les mains du Seigneur.

N’oublions pas, à cette période où nous allons fêter Noël, que l’Emmanuel est sans cesse avec nous.

Seigneur, aide-moi à Te voir dans les situations difficiles où Tu te révèles à moi maintenant.

Jn 5, 33-36


Les Juifs connaissent Jésus qui prend la parole dans le Temple et guérit les malades. Ils savent que Jean-Baptiste a dit de lui "J'ai vu l'Esprit descendre, tel une colombe venant du ciel, et demeurer sur lui".
Dans les versets qui précèdent le passage lu aujourd'hui, Jésus a guéri un infirme le jour du Sabbat. Les chefs des Juifs, qui sont garants de la Loi donnée par Moïse, viennent le trouver et veulent le tuer : en effet il parle avec autorité, il est écouté, mais ne respecte pas la Loi et a de l'influence! Et Jésus leur répond dans un long discours qu'il est envoyé de Dieu, Fils de Dieu accomplissant la volonté de Dieu. Et c'est là que commence la lecture d'aujourd'hui : les juifs n'osent pas se positionner face à ce qu'il affirme : est-il un imposteur ou un prophète ? et ils s'en remettent au jugement de Jean-Baptiste.

Jésus ne condamne pas cette démarche mais il leur demande un engagement personnel, un acte de Foi : de le reconnaitre par les œuvres qu'il accomplie, et pas par les paroles de Jean-Baptiste. Il leur demande d'ouvrir leur cœur à la présence de Dieu, et aussi de recevoir ce message nouveau : Dieu est Père, dans une relation filiale entre Dieu et chacun d'entre nous.

Et nous, qu'entendons-nous de cette page d'évangile ?
Jean-Baptiste enseigne ses disciples lorsqu'il dit "J'ai vu et je témoigne que celui-ci est l'Elu de Dieu" et Jésus insiste sur l'importance de ces enseignements lorsqu'il dit : "Il a rendu témoignage à la Vérité".

Et en même temps, Jésus nous interpelle et nous invite à ne pas seulement chercher à le connaitre à travers les témoignages et les enseignements, mais aussi en étant à Son écoute, attentif à Sa présence et à Ses œuvres.

Les enseignements que nous recevons sont des lumières qui nous guident sur le chemin vers le Seigneur. Et Jésus nous engage à aller plus loin, à mettre en œuvre ces enseignements et à être attentif aux signes qui viennent de Dieu, à être à l'écoute de Dieu lui-même. Savons-nous voir et reconnaitre la présence discrète de Dieu au milieu de nous, à travers le quotidien de nos vies, ne sommes-nous pas enfermés dans nos habitudes et rendus aveugles à sa présence parmi nous ?
Jésus nous invite à ouvrir notre cœur à Dieu qui est Père, à établir un échange vrai, à nous confier à lui par la prière, à répondre à ce Père dont nous sommes tous fils.
Il ne nous demande pas d'obéir mais d'aimer. D'aimer Dieu au plus profond de nous. Et aimer entraine une forme obéissance non pas soumise mais voulue, partagée, consentie, qui n'empêche pas initiative et liberté vers le but partagé de cet amour : c'est aussi ce que nous montre Jésus en guérissant un infirme le jour du Sabbat.

Jésus est Dieu venu sur terre pour révéler ce message : Dieu nous a créés par Amour, parce qu'il aime chacun d'entre nous, et la Loi reçue par Moïse nous a préparé à cette révélation : Dieu aime son peuple, Dieu aime chacun d'entre nous. Jésus n'est pas homme parlant aux hommes, comme le furent les prophètes, Jésus est Dieu venu rejoindre son peuple pour le guider vers le Père.