Au risque de la Parole

Joseph d'Arimathie, un homme juste et bon, va procéder à l'ensevelissement de Jésus.
Qu'est-ce qui commence ici ? En ce samedi silencieux ?

Et puis c'est le premier matin. dans l'aube profonde :
D'abord le motif de la pierre roulée qui fait allusion à un épisode qui met en scène Jacob et Rachel son grand amour.
Et puis la question essentielle : Pourquoi chercher le vivant parmi les morts ? L'amour ressucitant que les témoins transmettent.

La mort de Jésus est racontée ici avec des motifs de lumière et des motifs de ténèbres : l'osbcursissement du soleil, le voile du temple qui se déchire, le cri de Jésus (quand il cite le psaume 31), le message du fils vers le Père, la proclamation du centurion et la foule qui comprend ce qui s'est passé : un innocent a été tué.
C'est à la fois l'extrème de la fascination pour le mal et la restauration de la lumière.
Qu'est-ce qui commence maintenant ?

En croix, Jésus a des paroles de pardon. Il est "la victime pardonante" selon l'expression de Girard.
Le dialogue avec les deux larrons est révélateur. Le bon larron proclame l'innocence de Jésus et se situe dans une proximité émouvante.
Le rapprochement est fait avec la parabole des dix lépreux.

Revoilà Jésus devant Pilate. La foule est de plus en plus menaçante . Par trois fois Pilate dit l'innocence de Jésus. Mais Pilate finit par céder.

L'unanimité de la foule illustre bien le mécanisme du bouc émissaire.

La scène suivante est différente. Lors du portement de la croix il y a deux petites lumières d'humanité : Simon de Cyrène et les femmes.

Jésus accomplit sa terrible traversée.

Après la cour du grand prêtre, Jésus va passer devant le Sanhédrin puis devant Pilate et devant Hérode.
Toujours avec la même attitude qui refuse d'entrer dans la violence ou la mauvaise foi.
Les réponses de Jésus sont très significatives.
La foule comme agent de pression est très présente.
Devant Hérode qui attend de la magie, Jésus ne dit strictement rien.

Jésus entre dans la passion sans être lui-même dans la violence : il refuse la violence et il refuse de se laisser dominer.

Suite à l'arrestation de Jésus, l'évangéliste plante quatre espaces. Le premier c'est la cour du grand prêtre. Pierre va renier Jésus. Jésus le regarde et Pierre pleure. Et ainsi il reste dans la relation.

Cette logique du don et de la relation mène à l'agapè.

Notons que le personnage du coq, qui fait la charnière entre la nuit et le jour, est très symbolique dans le monde juif.

La prière de Jésus au jadin des oliviers. Jésus donne sa vie.
Il faut inverser le schéma sacrificiel. il ne s'agit pas ici de souffrance réparatrice, mais d'aller jusqu'au bout de l'amour pour les hommes.
Jésus refuse de se laisser dominer par la violence.
Une parabole moderne explicite tout ceci.

La femme adultère, un épisode célèbre dans l'évangile de Jean. Un style limpide, une narration fluide. Avec la délicatesse et la réponse géniale de Jésus. Le commentaire insiste beaucoup sur la proximité de Jésus avec la face sombre de notre être.

Nous terminons cette lecture cursive avec deux émissions sur le prologue. Texte à la fois très musical et théologique. Il était préférable de l'aborder en finale parce que les thèmes s'éclairent dans le foulée : la lumière, les ténèbres, le Verbe, le témoignage de Jean le Baptiste, la gloire, la révélation, la vérité, l'agneau de Dieu qui enlève du coeur de l'homme l'obession et le poids du péché.

Pierre-Paul Devlaux et le père José Willibald nous plongent dans leur lecture cursive de l'évangile de Jean dédié, dans cet épisode, à une figure féminine marquante : la Samaritaine.

(Rediffusion)

Le Père José commente le prologue à la lumière de tout ce qu'il a dit depuis le début de cette lecture cursive de St Jean. Nous retrouvons ici un chapitre choral qui devrait/pourrait être chanté.

Nous sommes à l'extrème fin de l'évangile de Jean : la belle scène où Jésus redonne à Pierre sa capacité d'aimer. Les verbes en grec sont éloquents.
Jésus ajoute "Suis-moi... Toi suis-moi ! Comment recevoir cette parole ?

Jésus a tant désiré ce dernier repas avec ses disciples.

Deux mots-clés : le verbe "livrer" (dans les deux sens du terme) et l'expression "le fils de l'homme".

En se plaçant au coeur de l'humain, Jésus réalise l'espérance des prophètes.

Jésus propose de passer de la logique du dû à la logique du don.
C'est une inversion radicale. C'est l'essentiel de la Révélation.

Au chapitre 22 de Luc, nous découvrons Jésus qui prie. La démarche de Jésus n'est pas une démarche réparatrice, mais c'est bien lui qui se donne pour aller au bout de l'amour.
Le récit de l'arrestation souligne la douleur de la trahison et le refus de la violence.
Pierre-Paul Devlaux fait ce constat : "C'est vraiment une autre image de Dieu qui transparaît ici.

La prière de Jésus au mont des Oliviers est bien connue.

Nous insistons aujourd'hui sur le thème de la tentation en rappel des tentations au désert. "Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation."

Autre thème Jésus à genoux : la pauvreté, l'humilité, l'impuissance de Jésus. Puis Jésus se (re)lève (c'est le verbe utilisé pour la résurrection).

Toute ceci avec des échos de Dostoeïvski, Bonhoeffer et Etty Hillesum.

Concision et sobriété.
Plusieurs grands moments :
- un moment de tendresse quand Jésus confie sa mère à l'apôtre Jean
- avec la cri "j'ai soif" une allusion à la Samaritaine
- des citations des psaumes 22 et 69
- le fait que Jésus ne meurt pas mais qu'il "rend l'esprit", geste par lequel il nous introduit dans l'éternité
- le moment du courage de Joseph d'Arimathie et de Nicodème
- la jardin apaisant où l'on dépose Jésus dans un tombeau neuf

Jésus sait où il va. Ses disciples le pressentent mais ne comprennent pas vraiment. Jésus annonce la trahison ou le reniement mais annonce aussi le retour de Pierre. C'est le passage de la première à la deuxième alliance. Le passage sera rude. Tout ceci est incompréhensible sinon dans la prière, une prière qui appelle un retournement. La scène suivante c'est justement la prière au jardin des oliviers : veiller et prier !

Ce récit est très ancien. Probablement de 35 ou 40. Donc très rapidement après la mort de Jésus. Jean a réutilisé une version très primitive sans effets et sans pathos.

Jésus entre Pilate et la foule haineuse. Pilate redit 4 fois qu'il ne trouve en Jésus aucun motif de condamnation. Il a recours à de curieux subterfuges : la proposition de Barabbas ou encore faire fouetter Jésus. Cela ne fait que décupler la haine.

Les réponses ou le silence de Jésus déstabilisent Pilate. Mais c'est la haine qui emportera tout.

Le début du chapitre 18 de St Jean présente un Jésus actif jusqu'au moment où "ils se saisissent de lui".

A partir de ce moment c'est le déchaînement de la haine et de la couardise. Face à la simplicité offerte une violence qui nie l'être.

A la violence s'ajoute la couardise de Pierre et l'indifférence de Pilate même s'il dit à plusieurs reprises qu'il ne voit en Jésus aucun motif de condamnation. Mais la violence l'emporte.

Le chapitre 21 de Luc contient le seul titre que Jésus a revendiqué : le Fils de l'Homme.
Après la résurrection il sera nommé "Christ".

A partir de la scène de la veuve pauvre qui donne deux piècettes,
l'évangéliste nous indique que le secret du Royaume est dans la coeur des pauvres. La loi ne nous est plus extérieur, elle est à l'intérieur de notre coeur, ce qui disqualifie tous ceux qui se croient propritaires de cette loi.