À l'écoute des Pères

Durant les précédentes émissions, nous avons suivi l'enseignement d'Evagre sur la prière et sur les 8 passions génériques qui lui font obstacle.

Mais concrètement, comment lutter contre les mauvaises pensées et parvenir à la pureté de l'âme ?

Nous allons écouter aujourd'hui les conseils donnés par Evagre sur le combat spirituel.

Nous avons récemment écouté Evagre nous parler de la prière.

Mais pour atteindre la prière, il faut voir clair en nous-mêmes et se recentrer. Et en y regardant bien, nous sommes parcourus par toutes sortes de pensées centrifuges, qu'Evagre va être le premier Père à analyser et à décrire.

Il va dresser une cartographie de l'intime et de la psyché humaine, à travers 8 pensées ou passions fondamentales.

Cette semaine nous allons écouter une oeuvre essentielle d'Evagre, son traité sur la prière.

Les Chapitres sur la prière sont au nombre de 153 comme les poissons de la pêche miraculeuse.

Il est le troisième à avoir abordé de façon spécifique le thème de la prière, après Clément d'Alexandrie et Origène.

Le traité sur la prière a joui d'une grande popularité aux siècles ultérieurs, sous le nom de Nil d'Ancyre. Il a exercé une influence considérable, de Saint Maxime le Confesseur à Grégoire Palamas, en passant par Syméon le Nouveau Théologien. On peut dire qu'Evagre a fourni à la spiritualités orientale une bonne part de ses concepts fondamentaux et de sa terminologie.

Evagre le Pontique est un moine du IVème siècle (346-399), ayant vécu dans le désert d'Egypte. Il fut le premier qui systématisa la pensée ascetéique chrétienne. C'est un Père spirituel fondamental pour tout le christianisme, aussi bien oriental qu'occidental.

Nous allons lui consacrer 4 émissions.

Diadoque de Photicé fut évêque de Photicé, en Epire (Albanie actuelle) jusqu'à une date située entre 467 et 474.

Né vers 400, il prit part au Concile de Chalcédoine en 451. Il semble avoir fait partie d'un groupe de notables d'Epire qui ont été capturés lors d'un raid des Vandales entre 467 et 474. Les otages furent relâchés plus tard en Afrique du Nord, près de Carthage, d'où l'on perd leurs traces. On ignore la date exacte de sa mort.

Saint Diadoque de Photicé n'est sans doute pas un moine issu du désert, mais son expérience de père spirituel est authentique. Il fut, selon le mot de Jean Meyendorff, "l'un des grands popularisateurs de la spiritualité du désert dans le monde byzantin".

Ses écrits et sa pratique ont été influencés par Evagre le Pontique, dont nous parlerons dans une prochaine émission, et Macaire le Grand, dont nous avons parlé la semaine dernière. Il a intégré leurs idées sur l'hésychia, l'expérience sensible de l'Esprit, et le combat contre les passions.

Son influence ultérieure est énorme : Maxime le Confesseur, Jean Climaque, Syméon le Nouveau Théologien et tout le mouvement hésychaste du XIVème sièvle, celui des moines du mont Athos développant la pratique de la prière de Jésus.

Macaire est né au début du IVème sicèle en Haute Egypte.

Il est boulanger-pâtissier-confiseur de formation.

Vers 30 ans, il devient membre d'une colonie monastique au désert du Scété à l'ouest du delta du Nil. Il est disciple d'Antoine le Grand, le père des moines.

Prêtre à 40 ans, il possédait les charismes de guérison et de prophétie. Fermement opposé à l'hérésie arienne, il fut, vers 374, exilé dans une île du Nil par l'évêque Lucius d'Alexandrie. Il put cependant revenir au désert pour y finir ses jours, âgé de plus de quatre vingt dix ans. C'est pendant cette dernière période qu'Evagre le Pontique fut son disciple. Il mourut vers 391.

Cette semaine nous commençons une série d'émissions sur les Pères spirituels qui ont vécu pleinement l'Evangile, qui ont balisé pour nous la voie intérieure du christianisme, et nous ont donné les clefs du combat spirituel

Après avoir parlé d'Isidore de Séville en Espagne, tournons-nous à présent vers l'Angleterre, et vers un géant intellectuel et spirituel, Bède, appelé le Vénérable.

Bède est un moine et lettré anglo-saxon né vers 672/673 en Northumbrie et mort le 26 mai 735. Son oeuvre la plus célèbre, l'Histoire ecclésiastique du peuple anglais, lui a valu le surnom de "Père de l'histoire anglaise".

Il est également un grand commentateur de l'Ecriture, ainsi qu'un linguiste et traducteur, et ses traductions des oeuvres grecques et latines des premiers pères de l'Eglise ont joué un rôle important dans le développement du christianisme en Angleterre.

Aujourd'hui nous nous dirigeons vers l'Espagne wisigothique, malheureusement méconnue dans notre récit contemporain, mais qui fut un laboratoire théologique et culturel très important dans le monde chrétien du Haut Moyen Age. Avant l'arrivée des conquérants musulmans en 711 et la fin du royaume de Tolède.

De cette période émerge une figure remarquable, celle d'Isidore, évêque de Séville, considéré comme le dernier des grans Pères latins de l'Antiquité. Comme Boèce et Cassiodore avant lui en Italie, à qui nous avons consacré deux émissions, Isidore va faire entrer la culture antique dans le christianisme médiéval, et même au dela, dans la civilisation de l'Espagne arabe.

Colomban de Luxeuil, dont la vie se situe au VIème siècle, est sans doute l'irlandais le plus célèbre du Moyen Age : tout d'abord moine en Irlande, il part évangéliser une grande partie des populations campagnardes d'Europe : en Gaule, en Allemagne, en Suisse et en Italie.

Après les troubles liés aux invasions germaniques, son oeuvre évangélique en Europe occidentale est capitale. Il est reconnu par la postérité comme une des premiers "messagers de Dieu" européen.

Cette semaine nous poursuivons aujourd'hui l'écoute d'un grand Père de l'Eglise, Grégoire le Grand Pape de Rome.

Grégoire 1er dit Grégoire le Grand, né et mort à Rome, a vécu au VIIème siècle. Il est avec Léon le Grand un des papes les plus importantes du 1er millénaire.

Grégoire 1er est un pape considéré par l'Orient avec respect, car il est fidèle à l'Empire romain, et ne cherche pas à imposer la primauté romaine.

Auteur d'une abondante oeuvre patristique particulièrement influent au Moyen Âge et redécouverte au cours du XXème siècle, il est un des plus grands Pères de l'Eglise latine.

Ses nombreux ouvrages seront également appréciés par les Orientaux, si bien qu'il sera vénéré par l'Eglise orthodoxe jusqu'à aujourd'hui, sous le nom de Grégoire le Dialogue.

Le protecteur de notre radio Dialogue RCF en quelque sorte.

C'est en son honneur que, deux siècles après sa mort, le chant élaboré dans les abbayes du diocèse de Metz sera appelé "Chant grégorien" sans que l'on soit sûr de son rôle dans ce chant liturgique.

Venance Fortunat est un poète chrétien latin du VIème siècle. Ordonné prêtre, il devient également à la fin de sa vie évêque de Poitiers.

C'est un poète raffiné, il a composé de nombreuses hymnes chrétiennes remarquables par leur profonde sensibilité spirituelle, comme par leur technique musicale. Ces hymnes eurent une influence considérable sur la composition liturgique des siècles postérieurs.

Romanos le Mélode fut un des plus grands poètes chrétiens. Il vécut au VIème siècle, et son nom est inscrit en lettres d'or dans la liturgie orthodoxe, syriaque et arménienne.

Cette semaine Jean Charmois et Frédéric Banegas nous présente Marc Aurèle Cassiodore était contemporain de Boèce, dont nous avons parlé dans une précédente mission.

Il est né vers 485 en Calabre. Il est mort vers 580 à un âge avancé dans le monastère de Vivarium qu'il avait fondé.

D'origine sociale élevée, il se consacra à la vie politique et à l'engagement culturel comme peu d'autres le firent dans l'Occident romain de son temps.

Sa vie s'articule essentiellement autour de deux périodes séparées par sa "conversion" qui marque son retrait de la vie publique.

Anicius Manlius Severinus Boethius, communément appelé Boèce, né vers 480 à Rome et condamné à mort en 524 à Pavie par Théodoric le Grand, est un philosophe chrétien de langue latine.

Témoin des derniers feux de l'Empire romain, il occupe une place fondamentale dans la transmission de la philosophie antique en Occident, et il aura une influence déterminante sur toute la philosophie médiévale.

Emprisonné à la fin de sa vie, il rédige la Consolation de Philosophie, dans laquelle la poursuite de la sagesse et l'amour de Dieu sont décrits comme les véritables sources du bonheur.

Cette semaine Frédéric Banegas et Jean Charmois nous parle de Benoît de Nursie (le célèbre Saint Benoit). Il est né vers 480 à Nursie en Ombrie et mor en 547 dans le monastère du Mont-Cassin.

Il est le fondateur de l'ordre des Bénédictins et à largement inspiré le monachisme occidental ultérieur.

Il est considéré comme le patriarche des moines d'Occident, grâce à sa règle qui a eu un impact majeur sur le monachisme occidental et même sur la civilisation européenne médiévale.

Paulin de Nole, né à Bordeaux en 353, mort à Nole en 431 est un exemple emblématique d'une conversion aristocratique à l'ascétisme chrétien. Figure d'un grand prestige politique et religieux, dans l'Empire romain tardif marqué par les invasions barbares.

Le deuxième concile de Constantinople s'est tenu du 5 mai au 2 juin 553. Ce fut le cinquième concile oecuménique.
Convoqué par l'empereur Justinien, il fut présidé par le patriarche Eutychius de Constantinople et réunit 160 évêques venant principalement d'Orient. Seuls seize évêques d'Occident étaient présents, mais aucun d'Italie.
Par ce concile, Justinien voulait faire confirmer par l'Eglise les 3 condamnations qu'il avaint déjà édictées en 543 contre trois théologiens se rattachant à l'école théologique d'Antioche, et suspectées de l'hérésie nestorienne : Théodore de Mopsueste (†428), Théodoret de Cyr (†vers 466) et Ibas d'Edesse (†457).
Le but poursuivi par Justinien était de réconcilier chrétiens chalcédoniens et monophysistes dans la partie orientale de l'empire tout en demeurant en vons termes avec l'Eglise de Rome.

L’empereur Justinien succède en 527 à son oncle Justin, qu’il avait assisté
depuis le début de son règne.
Il constate l’échec de la politique basée sur la réception ou non de Chalcédoine, et cherche d’autres moyens de communion.
Justinien aime le débat théologique et va s’y impliquer personnellement. Son épouse Théodora, qui vient sans doute d’un milieu monophysite va promouvoir ce parti, d’autant plus qu’un théologien monophysite remarquable est apparu, le patriarche Sévère d’Antioche. Sévère va poser définitivement le cadre théologique dans lequel le débat peut avoir lieu.
Justinien va également prendre en compte l’apport de Léonce de Byzance dans la défense du dogme de Chalcédoine...