Théophile Choquet est comédien de vocation c’est-à-dire que l’on ressent lorsqu’on le voit jouer la marque de cet appel vers le Sacré. Théophile signifie celui qui aime Dieu. L’étymologie des noms fait parfois signe et comporte des prémonitions troublantes comme « ces suppliciés que l’on brûle et qui font des signes sur leurs bûchers ». Eh bien, c’est comme cela que joue Théophile et les comédiens qui sont de sa famille d’esprit.
C’est un artiste de théâtre qui rôde dans les parages des mystiques, dans les parages des voix mortes qui se sentirent appelées par l’infini, qu’il ressuscite. Il joue et met en scène des pièces de théâtre très diverses, des pièces métaphysiques aux pièces plus intimistes, en France et dans le monde entier. Artiste de théâtre complet, protéiforme et polymorphe, son travail s'articule entre les spectacles très diversifiés qu'il présente au public : seul en scène théâtraux, lectures poétiques et littéraires, aussi bien que des stages et conférences sur les arts du spectacle.
Sur scène il se produit à Paris et dans toute la France (Festival d'Avignon, Opéra National du Rhin à Strasbourg, Orchestre de Normandie…) . Il a été invité à présenter ses spectacles dans le monde entier et déjà il transmet sa manière d’aborder l’art dramaturgique dans des ateliers et autres master class en Angleterre, en Allemagne, au Brésil, en Argentine, au Chili, en Norvège, au Danemark, ou en Roumanie où il a partagé une conférence sur son expérience de la scène et un stage de théâtre à l'Université de Targû-Mures, où il a fait siennes les recommandations des maîtres zen : « Essaie d’être aussi beau et présent sur scène qu’une vache dans un pré ».
Né à Metz en 1991, enfant comédien dès l'âge de 5 ans au sein d'une troupe de théâtre amateur, le Théâtre de Verny, il y restera durant dix ans avant d'entrer au Conservatoire d’art dramatique de Metz à 15 ans, puis à 18 ans au Conservatoire de Strasbourg. Vivant à Paris depuis 2013, il est diplômé d’un Master en études théâtrales à l’Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle. Formé à différents registres de théâtre, son jeu scénique est la somme de plusieurs courants et influences qu’il a étudié en France et dans le monde. Théâtre classique, théâtre physique et danse. La recherche artistique de Théophile Choquet porte une vision ouverte du théâtre, mêlant littérature et poésie, souvent dans des lieux atypiques (églises, monuments historiques, bibliothèques, bateaux).
Il parle couramment anglais, espagnol, portugais, et se produit dans différents pays et dans différentes langues.
Membre de l’Association Rodez-Antonin Artaud, qui met en avant l'oeuvre-vie du poète et homme de théâtre à travers des activités depuis Rodez (Aveyron), vers Paris. Antonin Artaud lui-même artiste total a marqué l’histoire du théâtre et de la littérature dans le monde entier. Théophile Choquet a notamment présenté des conférences sur Artaud et son théâtre de la cruauté en Norvège, au Brésil, en Argentine, au Chili, et pour le théâtre national du Mexique.
Juillet 2024 : Akedia, le diable au désert, mise en scène de Francesco Agnello, avec Jules Meary et Théophile Choquet est présenté au Festival d'Avignon.
En 2020, le spectacle Bossuet, Sermons & Oraisons est créé à l’occasion des 800 ans de la Cathédrale de Metz, et repris en 2021.
Théophile Choquet qui a été formé aux Conservatoires de Metz et de Strasbourg est à la fois un artiste qui honore ses racines mosellanes comme dans 57 - Inventaire de la vie d’un ouvrier mosellan où à partir d’une véritable enquête menée en Moselle par le dramaturge Philippe Minyana, sur scène Théophile et Philippe Jacq font parler les archives et objets du quotidien d'Oscar Bild, un ouvrier Mosellan, décédé à la fin des années 90. Théophile Choquet a beaucoup joué les textes de Philippe Minyana, notamment le monologue Tu devrais venir plus souvent. L’auteur lui a confié un texte inédit, constitué de faits et d’images du quotidien, mais qui ainsi rassemblés, tressent la vision allégorique d’un territoire et de son histoire récente. Que reste-t-il d’une vie ? Porter à la scène l’histoire intime d’un ouvrier Lorrain, devient un acte artistique et politique, où la petite histoire individuelle rejoint à plus grande échelle l’histoire d’une région brutalement dépossédée de son passé sidérurgique, de sa culture ouvrière car les maîtres avaient trouvés ailleurs des esclaves moins chers. Cette pièce est relate l’une des tribulations de cette histoire de l’aliénation collective de tout une classe sociale niée jusque dans son existence-même. Telle est la langue des dominants qui aboutit toujours au meurtre du réel à leur profit. Théophile sait qu’on ne peut vraiment rencontrer les autres cultures et le monde qu’à partir de cet infracassable noyau de nuit qu’est l’Amour de nos origines, de la terre des ancêtres peuplée des spectres qu’il faut apaiser et honorer afin de porter cet Amour et cette paix à travers les nombreux pays où il a voyagé en résidence d’artiste comme l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne, la Belgique ou le Brésil. De cette veine cosmopolite et interculturelle, il tire un jeu raffiné et puissant qu'il met au service de pièces qui, souvent, ont partie liée au mystères de la foi, de l'ascétisme et du sacré qui est aussi l’autre nom de ce qui n’en a pas. C'est le cas des pièces Akedia, le Diable au désert du frère Adrien Candiard, les Fioretti où qui sont le produit d’une complicité et d’une communion d’Esprit avec Jules Meary, son partenaire sur scène et d’un compagnonnage avec le metteur en scène Francesco d’Agnello.
Théophile est également diplômé d’un Master recherche en études théâtrales à l’Université Paris III Sorbonne nouvelle. A l’invitation de différentes institutions, il présente des récitals de poésie et solos de théâtre contemporain. Il s’est produit récemment avec l’Orchestre de Normandie, à la Maison de la culture du Japon et à la Bibliothèque de la Sorbonne à Paris.
A l’automne 2018, il achève une démarche artistique entamée en 2014 autour des commémorations du Centenaire de la Grande Guerre. Il se consacre aussi au partage de l’œuvre du poète Antonin Artaud (1896-1948). Tout au long du mois de septembre, une grande tournée en Amérique du Sud l’a amené à présenter des spectacles et des conférences autour de l’œuvre d’Artaud qui tutoie la folie et place la mort au cœur de la condition humaine, au Brésil, en Argentine et au Chili.
« Il faut croire à un sens de la vie renouvelé par le théâtre, et où l’homme impavidement se rend le maître de ce qui n’est pas encore, et le fait naître. Et tout ce qui n’est pas né peut encore naître pourvu que nous ne nous contentions pas de demeurer de simples organes d’enregistrement.
Aussi bien, quand nous prononçons le mot de vie, faut-il entendre qu’il ne s’agit pas de la vie reconnue par le dehors des faits, mais de cette sorte de fragile et remuant foyer auquel ne touchent pas les formes. Et s’il est encore quelque chose d’infernal et de véritablement maudit dans ce temps, c’est de s’attarder artistiquement sur des formes, au lieu d’être comme des suppliciés que l’on brûle et qui font des signes sur leurs bûchers. »
Antonin Artaud, Le Théâtre et son double, 1938, préface