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RCF Voici pourquoi les protestants ne célèbrent pas la fête du Saint-Sacrement

Voici pourquoi les protestants ne célèbrent pas la fête du Saint-Sacrement

Un article rédigé par L.D. - RCF, le 2 juin 2024  -  Modifié le 2 juin 2024

Ce dimanche 2 juin, les catholiques célèbrent la fête du Saint-Sacrement, aussi appelée Fête-Dieu (en réalité, elle tombait cette année le jeudi 30 mai, mais faute de jour férié, elle est fêtée trois jours plus tard en France). Cette fête commémore l’Eucharistie, c’est-à-dire le don qu’a fait le Christ de son corps et de son sang, mais elle a été supprimée dans les pays protestants, à l’exception de l’Église anglicane. Un choix qui s’explique par l’importance que les protestants accordent aux Écritures et par le débat entre la transsubstantiation et la consubstantiation, qui divise depuis longtemps catholiques et protestants.

© Josh Applegate/Unsplash © Josh Applegate/Unsplash

Si les protestants ont reconnu la Sainte-Cène comme l’un de leurs deux sacrements avec le baptême - car ce sont les deux seuls gestes accomplis par Jésus dans les Écritures - ce n’est pas une raison suffisante pour lui consacrer une fête, à l’instar des catholiques qui célèbrent la Fête-Dieu ce dimanche 2 juin 2024. En effet, lors de cette fête aussi appelée fête du Saint-Sacrement, les catholiques ont pour habitude d’organiser des processions et de s’agenouiller au passage de l’hostie consacrée. Un geste que les protestants ne font pas, car l’interprétation qu’ils se font de ce morceau de pain azyme, est bien différente de celle des catholiques. 

Transsubstantiation versus consubstantiation 

Cette différence remonte au Concile de Trente, en 1551, pendant lequel l’Église catholique a institué le dogme de la transsubstantiation, autrement dit la transformation d’une substance en une autre. Concrètement, l’Église catholique considère que lors de l’eucharistie, au moment de la consécration par le prêtre, le pain et le vin deviennent "réellement, vraiment et substantiellement" le Corps et le Sang du Christ, tout en conservant leur apparence originelle. Cette conception est basée sur les mots prononcés par le Christ lors de la Cène, son dernier repas avec ses disciples : “Ceci est mon corps, ceci est mon sang”. Ce qui explique que le Saint-Sacrement fasse l’objet d’une adoration par les catholiques.

D’ailleurs, c’est après deux miracles que le Pape Urbain IV décida de créer la Fête-Dieu en 1264, avant même l’institution du dogme de la transsubstantiation : d’abord l’apparition du Christ à sainte Julienne de Cornillon à qui Il a demandé d’organiser une célébration de l’Eucharistie, puis lors du miracle de Bolsena en Italie, où le prêtre qui doutait de la transsubstantiation vit un hostie saigner. 

Très vite, le père du protestantisme Martin Luther s’attaque à ce dogme de la transsubstantiation dans un texte daté de 1520. Il propose une autre conception de la Sainte-Cène, qui deviendra la doctrine luthérienne : la consubstantiation. Pour lui, le pain et le vin conservent leurs substances propres mais coexistent avec les substances du corps et du sang du christ. Autrement dit, le pain reste du pain, le vin du vin mais le corps et le sang du Christ sont présents en, dans et avec eux, et non à leur place. 

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