Liège
Le jubilé des 350 ans du Sacré-Coeur et son lien avec la Fête-Dieu, par le père Etienne Kern
En partenariat avec SANCTUAIRE DE PARAY-LE-MONIAL
Fête-Dieu, Fête du Saint-Sacrement, Solennité du Corps et du Sang du Christ ou encore fête du Corpus Christi. Cette fête aux multiples intitulés est peu connue, pourtant elle est célébrée depuis le 13e siècle. Les célébrations ont lieu 70 jours après Pâques, deux semaines après la Pentecôte. Cette année 2024, cela tombe le jeudi 30 mai mais sera célébrée le dimanche 2 juin en France. À cette occasion, les catholiques fêtent un des mystères de la vie du Christ.
Intitulée officiellement “solennité du corps et du sang du christ”, la Fête du Saint-Sacrement célèbre l’Eucharistie, autrement dit l’un des mystères de la vie du Christ : celui de sa présence réelle dans le pain et le vin consacré. Une fête instituée depuis plusieurs siècles.
On raconte que c’est Jésus Christ lui-même qui en aurait fait la demande à une jeune fille belge. Il serait apparu à Sainte-Julienne de Cornillon, née en 1192 ou 1193 dans la principauté de Liège. Le seigneur lui aurait alors fait comprendre la nécessité de faire grandir davantage l’Église dans cette dévotion au sacrement de l’Eucharistie.
À compter de cet instant, la jeune fille partit pour faire connaître la volonté du Christ et la fête se répandit peu à peu dans l’Église. Jusqu’en 1264, où le Pape Urbain IV décide de la rendre obligatoire. En 1318, le pape Jean XXIII complète, en stipulant qu’à cette occasion, l'eucharistie devait être porté dans un ostensoir, au cours d’une procession solennelle dans les rues et sur les chemins, afin de les bénir.
C’est ainsi que des processions ont lieu chaque année à l’occasion de la Fête du Saint-Sacrement. En France, cette tradition s’est un peu perdue mais elle reste forte dans le Pays basque, en Espagne ainsi qu'en Italie. Lors de ces cortèges, il est parfois de coutume de parsemer des pétales de roses sur le sol. Ce sont souvent les enfants qui ont fait leur première communion cette année-là qui les jettent. “C’est un geste d’estime, pour honorer et montrer notre affection pour le Seigneur présent”, expliquait monseigneur Dominique-Marie David, l’archevêque de Monaco sur MonacoInfo. Une tradition qui se réfère sûrement aux traditions du Moyen-Âge où il était d’usage de jeter des pétales de roses à l’arrivée d’un roi.
Et si en Italie ou à Monaco, cette fête est célébrée le jour-même, c’est-à-dire un jeudi, car la date y est fériée. En France, ce n’est pas le cas, par conséquent la fête est décalée au dimanche qui suit, c’est-à-dire le deuxième dimanche après le dimanche de Pentecôte. Dans les pays protestants, cette fête a même été supprimée. Seuls les anglicans continuent de la célébrer.
Concrètement, la Fête-Dieu commémore donc la présence de Jésus-Christ dans le sacrement de l'Eucharistie, ce moment où le corps et le sang de Jésus sont rendus présents sous l’apparence du pain et du vin : c’est ce qu’on appelle la consécration. D’ailleurs, la bénédiction du pain est issue de gestes de traditions juives.
Cette fête est donc un appel à approfondir le sens du sacrement de l’Eucharistie, sa place dans notre vie. Elle est la célébration du Dieu amour qui se révèle en se donnant comme nourriture pour la vie spirituelle et éternelle.
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