[L'Évangile du dimanche] L'évangile du verre d'eau

RCF, le 26/06/2020 à 07:11
 -  Modifié le 26/06/2020 à 07:11
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[L'Evangile du dimanche] L'évangile du verre d'eau (Mt 10, 37-42)
Dans l'Évangile de ce dimanche nous sommes invités à porter notre propre croix si nous désirons suivre Jésus. La vie chrétienne est-elle un long chemin de douleur où il nous faut souffrir?
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À première vue, la croix du Christ est liée à la souffrance, au rejet et à la mort. Certes, pour l'évangéliste Jean, elle est avant tout signe de gloire et de résurrection, mais ce bois de nos crucifix évoque pour nous le pire des supplices. Dans l'Évangile de ce dimanche, nous sommes invités à porter notre propre croix si nous désirons suivre Jésus et en être digne. La vie chrétienne serait-elle donc un long chemin de douleur, où nous devrions souffrir à notre tour ? Devons-nous revivre le Golgotha dans nos propres existences ?

 

Évangile du dimanche 28 juin (Mt 10, 37-42)*

Jésus disait à ses apôtres : "Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. 

Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera. Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé. Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ; qui accueille un homme juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste. 

Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense."

 

prévenir le risque d'idolâtrie

"Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi..." Dans ce texte, Jésus ne cesse de répéter la formule "celui qui aime... plus que moi". Cela signifie-t-il que Dieu est jaloux et qu'il revendique une forme d'exclusivité ? "Dieu n'est pas jaloux en ce sens", explique Patrick Laudet, ce serait faire de l'anthropomorphisme que d'interpréter ainsi les paroles du Christ.

Jésus nous donne "un merveilleux conseil de sagesse", selon le diacre. Il nous invite à "ordonner les choses". "Il s'agit de pressentir à quel point la préférance de l'amour pour Dieu prédispose à une qualité d'amour humain." Jésus nous aide donc à prévenir le "risque d'idolâtrie". Si en effet la famille est "une bénédiction", c'est aussi "un lieu de blessure qui peut devenir un lieu d'idolâtrie". "Il y a des moments de vérité dans la vie où il fau faire des choix, il faut clarifier, au prix parfois d'une séparation chirurgicale qui est en même temps nécessaire à la vie."

 

faut-il souffrir pour suivre Jésus ?

Dans cet Évangile de Matthieu, une phrase en particulier a fait couler beaucoup d'encre : "Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi." Et a pu justifier tous les dolorismes. Pour Patrick Laudet, c'est le "et" qui est important : "La croix est un dynamisme, prendre sa croix ce n'est pas se résigner à supporter une douleur mais empoigner sa misère." 

 

*Source : AELF

 

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