Lors du dimanche des Rameaux, les chrétiens fêtent la montée de Jésus à Jérusalem. Comme les rois, celui-ci fait une entrée triomphale, acclamé par les foules. Mais Jésus est juché sur un âne : il offre l'image non pas d'un messie puissant mais d'un roi des faibles et des pauvres. De plus, comme il l'a annoncé, il s'apprête à vivre sa Passion et le supplice de la crucifixion.
Après avoir ainsi parlé, Jésus partit en avant pour monter à Jérusalem. Lorsqu’il approcha de Bethphagé et de Béthanie, près de l’endroit appelé mont des Oliviers, il envoya deux de ses disciples, en disant : « Allez à ce village d’en face. À l’entrée, vous trouverez un petit âne attaché, sur lequel personne ne s’est encore assis. Détachez-le et amenez-le. Si l’on vous demande : “Pourquoi le détachez-vous ?” vous répondrez : “Parce que le Seigneur en a besoin.” »
Les envoyés partirent et trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit. Alors qu’ils détachaient le petit âne, ses maîtres leur demandèrent : « Pourquoi détachez-vous l’âne ? » Ils répondirent : « Parce que le Seigneur en a besoin. »
Ils amenèrent l’âne auprès de Jésus, jetèrent leurs manteaux dessus, et y firent monter Jésus. À mesure que Jésus avançait, les gens étendaient leurs manteaux sur le chemin. Alors que déjà Jésus approchait de la descente du mont des Oliviers, toute la foule des disciples, remplie de joie, se mit à louer Dieu à pleine voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus, et ils disaient : « Béni soit celui qui vient, le Roi, au nom du Seigneur. Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux ! »
Quelques pharisiens, qui se trouvaient dans la foule, dirent à Jésus : « Maître, réprimande tes disciples ! » Mais il prit la parole en disant : « Je vous le dis : si eux se taisent, les pierres crieront. »
Source : AELF
Avec le dimanche des Rameaux s'achève le temps du Carême pour les chrétiens. Ils entrent dans la Semaine sainte. C'est la période la plus importante et la plus solennelle de l'année dans la religion chrétienne. Lors de la Célébration des Rameaux et de la Passion du Seigneur, on commémore l'entrée de Jésus à Jérusalem. Il est juché sur un âne et sait que c'est là, à Jérusalem, qu'il va vivre sa Passion. Pourtant, Jésus ne monte pas à Jérusalem dans le but d'y mourir. Explications.
Jéricho est à trente kilomètres de Jérusalem, dans le désert de Judée, pas très loin de la mer Morte. C'est là qu'est Jésus avant de monter à Jérusalem pour la dernière fois. La rencontre avec Zachée est d'autant plus étonnante que ce dernier est un collecteur d'impôts, "un collabo" en quelque sorte car il pactisait avec les Romains.
Or il y a chez Zachée "une joie immense à la rencontre de Jésus", observe le bibliste Jacques Nieuviarts, de la congrégation des Augustins de l'Assomption. Une joie qu'il faut sans doute relier à cette phrase de Jésus : "Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs." (Mc 2, 17)
Au temps de Jésus, Jérusalem est la ville sainte par excellence. Ancienne ville royale, elle abrite le pouvoir romain mais aussi les grands prêtres et les scribes. Les Juifs montent trois fois par an en pèlerinage jusqu'au Temple de Jérusalem. Située à 850 mètres d'altitude, Jérusalem est "à la frange entre tous les vents d'Ouest qui viennent de la mer et le désert, là où les montagnes arrêtent les nuages", décrit le bibliste qui connaît bien la Terre sainte.
Jésus se rend d'abord sur le mont des Oliviers, qui se trouve dans Jérusalem - la ville est faite de vallées et de collines. "Le mont des Oliviers, c'était le lieu du rendez-vous de ceux qui venaient du désert pour un soulèvement contre les Romains." Dans la Bible, en effet, le messie que l'on attend est un homme de pouvoir. "Le messie doit chasser les Romains, nous dit le Père Nieuviarts. Jésus ouvre une autre voie, un messie très doux, compatissant, qui pardonne, qui guérit, qui est une image infiniment proche de Dieu, qui déroute les gens."
Jérusalem, Jésus en parle comme la ville qui "[tue] les prophètes" et "[lapide] ceux qui [lui] sont envoyés" (Lc 13, 34). Au milieu de l'évangile de Luc (chapitre 9, verset 51), il a annoncé qu'il allait mourir et ressusciter.
Mais ce n'est pas pour mourir que Jésus se rend à Jérusalem. Comme les prophètes, il y va "pour que Jérusalem accueille le message et en quelque sorte soit touchée, guérie de tout un culte encombré et qui finalement laisse les pauvres pour compte". Il faut comprendre que Jésus "n'est pas un va-t-en-guerre du tout", ajoute Jacques Nieuviarts. "Il est habité tout entier par la réalité de Dieu, lui qui est fils."
Dans le texte de Luc, on lit la joie et l'émerveillement des foules qui l'accueillent avec des branchages. Jésus "éveille une espérance folle", dit le P. Jacques Nieuviarts. C'est là aussi qu'est toute l'ambiguïté : on attend un roi qui libère Israël, que pourra bien faire cet homme monté sur un âne ? "Qu'est-ce qu'attendent exactement les foules ? En tout cas elles sont heureuses de cette arrivée de Jésus qui est à hauteur d'Homme."
Peu de nos contemporains connaissent les Évangiles. Ils n'y sont pas hostiles mais ils n'ont plus d'occasion d'y avoir accès. C'est partant de ce constat que, avec l'éclairage d'un bibliste, Béatrice Soltner propose chaque semaine un texte d'Évangile pour qu'il soit entendu (ou réentendu), pour en savourer la nouveauté et faire l'expérience que - si incroyable que ce soit à l'heure de l'instantanéité - cette parole écrite il y a plus de 2.000 ans nous rejoint toujours au plus profond.
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