Dans l'Évangile du quatrième dimanche du temps pascal, on retrouve la parabole du Bon Berger. Jésus se présente non pas comme le chef d'un troupeau mais comme un guide spirituel qui entretien une relation spécifique avec chacun.
En ce temps-là, Jésus déclara :
« Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main.
Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut les arracher de la main du Père.
Le Père et moi, nous sommes UN."
Source : AELF
Traditionnellement, au quatrième dimanche du temps pascal, on lit la parabole du Bon Berger ou du Bon Pasteur. C'est un texte très court. "Il faudrait lire tout le chapitre 10 de l'évangile de Jean, selon le diacre Patrick Laudet, pour voir comment Jésus fait entrer ses auditeurs dans ce que c'est qu'être berger de son peuple."
Dans ce texte, Jésus est dans le Temple de Jérusalem, où il parle avec des autorités religieuses. Au verset 31, qui suit immédiatement la phrase de Jésus "Nous sommes UN", il est dit : "De nouveau, des Juifs prirent des pierres pour lapider Jésus." Ainsi "ça chauffe à Jérusalem", note Patrick Laudet. "Jésus est en train de dire des choses confuses pour les uns, extrêmement blasphématoires pour d'autres." On avance peu à peu vers la Passion.
Aujourd'hui, la figure du Bon Berger est souvent perçue comme un peu mièvre. On a donc du mal à comprendre pourquoi la prise de parole de Jésus suscite une telle réaction chez les Juifs qui sont dans le Temple.
Pour comprendre ce que dit Jésus, il faut se référer au Premier (ou Ancien Testament), aux Livres d'Ézekiel (chapitre 34) et de Jérémie (chapitre 23). Ce sont des textes où Dieu se désole de voir son peuple aux mains des mauvais bergers. Ce sont même de véritables réquisitoires contre les mauvais bergers. Selon Patrick Laudet, si on a ces textes en mémoire, on interprète les propos de Jésus comme une volonté de souligner combien le mal peut être intérieur puisqu'il existe des mauvais bergers.
Le Bon Berger - le mot grec à l'origine est "beau berger" - est une figure importante dans la Bible. Elle fait écho au verset du Psaume 22 : "Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien." À travers cette parabole, et aussi celle de la brebis perdue, Jésus veut nous dire que "chaque brebis compte pour elle-même". Jésus n'est pas en relation avec un troupeau. "Il est clair que ce berger-là est en relation personnelle avec chacune de ses brebis !"
Peu de nos contemporains connaissent les Évangiles. Ils n'y sont pas hostiles mais ils n'ont plus d'occasion d'y avoir accès. C'est partant de ce constat que, avec l'éclairage d'un bibliste, Béatrice Soltner propose chaque semaine un texte d'Évangile pour qu'il soit entendu (ou réentendu), pour en savourer la nouveauté et faire l'expérience que - si incroyable que ce soit à l'heure de l'instantanéité - cette parole écrite il y a plus de 2.000 ans nous rejoint toujours au plus profond.
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