Le 10 décembre 1948, l’Assemblée générale des Nations-Unies adoptait la Déclaration universelle des Droits de l’homme en considérant, au lendemain de la Shoah et de la Seconde Guerre mondiale, « que la méconnaissance et le mépris des droits de l'homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l'humanité et que l'avènement d'un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l'homme ». Notre manière de célébrer le 75e anniversaire de ce monument politique et juridique qui touche actuellement la planète entière, sera de nous retrouver Sous le figuier, cherchant à savoir quel esprit anime ces droits humains.
Du siècle des Lumières au 21e Siècle
Pour ce faire, nous commençons par remonter l’histoire de ce courant humaniste en situant son origine dans la Philosophie des Lumières du 18e siècle, puis nous suivons le cours de ses transformations : après la Déclaration française des Droits de l’homme et du citoyen (1789), l’avènement du socialisme au 19e siècle bouscule cette proclamation décidément trop libérale, poussant les régimes politiques à compléter la reconnaissance des droits civils et politiques par la génération des droits économiques, sociaux et culturels ; puis ce fut, au 20e siècle, la montée en puissance des pays décolonisés faisant valoir, au titre des droits humains, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ; enfin, notre 21e siècle voit se multiplier les engagements à protéger les droits humains de catégories particulières : les femmes, les enfants, les minorités sexuelles, les migrants, les personnes en situation de handicap...
Droits humains ou autre façon de faire de la politique ?
A côté des grands enthousiasmes qu’elle soulève, cette évolution pose de nombreuses questions, à commencer par celle de l’articulation des différentes générations de ces droits humains, pour aboutir à quelle conception de l’homme, finalement ? Par ailleurs, cette conception-là peut-elle s’étendre à l’ensemble de la planète ? Peut-elle encore varier au fil de l’histoire ? Qu’en est-il, par exemple, du souhait d’étendre ces droits à la nature et aux animaux ? Ces droits humains sont-ils vraiment du droit, ou bien une autre façon de faire de la politique ? Que penser de l’avis de certains auteurs qui y voient la religion des incroyants ?
Droits humains et Eglise
Dans l’examen de ces questions, nous portons une attention privilégiée à l’enseignement du Magistère catholique. D’abord très réservée par rapport à cette idéologie des droits de l’homme perçue pendant longtemps comme une atteinte aux droits de Dieu, l’Eglise a amorcé une réconciliation explicite avec ce courant au moment du Concile Vatican II et de l’encyclique Pacem in terris du pape Jean XXIII (1963). En suivant cet enseignement de l’Eglise, nous cherchons dans le message proprement chrétien les bases du discernement à opérer dans le champ des droits de l’homme entre l’ivraie du Diviseur et le bon grain de la Fraternité.
Bibliographie
Xavier Dijon : - Les droits tournés vers l’homme, Paris, Cerf, 2009.
Pierre Manent, La loi naturelle et les droits de l’homme, Paris, PUF, 2018.
Grégor Puppinck, Les droits de l’homme dénaturé, Paris, Cerf, 2018.
Notre époque est fort secouée, tant par sa propre croissance que par la crise de la Covid-19 et ses conséquences. Nous cherchons tous comment vivre d'une façon plus ajustée et sur quelle base réédifier notre vie. Avec Véronique Bontemps, le père Xavier Dijon nous aide à réfléchir sous le figuier, à l'ombre de la sagesse, les deux premiers jeudis du mois.
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