La Semaine sainte, en chemin vers Pâques
En célébrant le dimanche des Rameaux, les chrétiens sont entrés dans la Semaine sainte. Elle s’achèvera la nuit de Pâques, avec la résurrection du Christ. Une semaine pour se souvenir des derniers jours de la vie terrestre de Jésus. Des Rameaux au Triduum pascal, au fil des célébrations, les fidèles entrent dans le mystère de la passion du Christ en s’appuyant sur des traditions et des rituels. Mais quel est plus précisément le sens de cette semaine ? Pourquoi ces 7 jours sont-ils si importants pour les chrétiens ? Une émission Je pense donc j’agis présentée par Pauline de Torsiac.
Pendant 40 jours, les chrétiens ont vécu le Carême avant de célébrer à la fin de la Semaine sainte, la résurrection du Christ à Pâques. Comment s’inscrit cette Semaine sainte dans ce temps liturgique majeur ?
Naissance de la piété populaire
"Le peuple de Dieu participe au culte dans la liturgie officielle de l'Église et prolonge sa relation avec Dieu en dehors de l'Église", explique Père Maximilien de la Martinière, curé d’une paroisse des Yvelines (78) et auteur de La piété populaire, une chance pour l’évangélisation, éditions Médiaspaul. En effet, la piété populaire est nourrie par les messes dominicales et autres fêtes du calendrier liturgique. C’est alors qu’une tradition s’installe et se transmet. C'est le cas, par exemple de la veillée de Noël, qui est perçue comme une fête familiale. De même, la piété populaire s’incarne souvent aussi dans un objet qui rejoint le quotidien des fidèles. Le rameau est un symbole fort et une incarnation des Évangiles.
C'est donc pendant le dimanche des Rameaux que des milliers de fidèles se rassemblent afin de partager la joie de la venue du Messie. "Le peuple juif attendait depuis des centaines d'années le nouveau David", raconte Frère Philippe Verdin, dominicain du couvent de Lille, à l'origine de Carême dans la ville et Prier dans la ville. Jésus entre donc sur un âne dans Jérusalem acclamé par une foule brandissant des rameaux d’olivier. Cet âne est un signe d'humilité pour les chrétiens, le Christ ne se présente pas comme César. "Les chrétiens vont mimer l’évangile pour mieux s'approprier les textes, l'objectif étant de prier", explique Bernard Berthod, historien, spécialiste d’art liturgique et conservateur du musée d'art religieux de Fourvière.
A la suite des Rameaux et jusqu’à la Cène, le dernier repas du Christ, une place centrale est accordée à la lecture et à la méditation de la parole de Dieu. Dans les Évangiles, Frère Philippe Verdin explique que les évènements se succèdent et ne semblent pas pouvoir être arrêtés. "C’est le projet de Dieu pour son fils : donner sa vie par amour, naître comme les hommes, vivre comme eux et éprouver leur souffrance puis mourir".
Le chemin de croix, calvaire et sacrifice authentique
Le Jeudi Saint, c’est un des temps les plus forts de la Semaine sainte parce qu’il montre Jésus, fils de Dieu, abaissé au rang d’esclaves. C’est le lavement des pieds pendant la Cène, le dernier repas que Jésus partage avec ses Apôtres et qui fondera la messe. "Jean parle du Christ à genoux lavant les pieds de ses disciples, comme un esclave le ferait", expose Bertrand Berthod. Les responsables des communautés chrétiennes, les évêques vont perpétuer ce geste vieux de plus de 2000 ans.
Vient le Vendredi Saint. Le jour le plus marquant pour la piété populaire puisqu’on entre dans le mystère de la croix et qu’on assiste à la mort du Christ. "Par le chemin de croix, les croyants ont une image très explicite du parcours de Jésus. Les fidèles marchent alors dans ses pas", révèle Père Maximilien de la Martinière. Chaque année, ils se réunissent pour passer par la mort du Christ afin d’avoir une nouvelle chance avec la vie éternelle. "La création du chemin de croix date du règne de Constantin, premier empereur romain chrétien qui ordonne la construction l’église du Saint-Sépulcre. Dans cette église se trouve via dolorosa, le chemin de croix originel", raconte Bertrand Berthod.
Le chemin de croix rappelle des moments importants de la vie comme la mort. "Il nous rejoint très concrètement car nous sommes vraiment acteurs avec notre corps", explique Maximilien de la Martinière. Le chemin de croix vient terminer le Carême durant lequel les chrétiens endurent une ascèse, par exemple le jeûne, pour ressembler au Christ. "Le jeûne permet de rejoindre le Christ dans sa souffrance. Le corps doit rejoindre l’esprit", conclut-t-il.
Les catéchumènes, un symbole fort pour la Résurrection du Christ
"La joie explose pendant la Vigile pascale", déclare Père Maximilien de la Martinière. De la mort jaillit la vie et c’est ce que représente le baptême des catéchumènes. "Ils entrent dans la vie nouvelle qui est un héritage de la promesse de la vie éternelle", conclut Frère Philippe Verdin.
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