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RCF Jean Chrysostome : Admirer les merveilles de Dieu et les partager

Jean Chrysostome : Admirer les merveilles de Dieu et les partager

Un article rédigé par Jean Charmois - Dialogue RCF (Aix-Marseille),  -  Modifié le 17 novembre 2021
À l'écoute des Pères Jean Chrysostome (2/4) Admirer les merveilles de Dieu et les partager

Cette émission s'agit de Jean Chrysostome et son influence sur l'orthodoxie.

(Pixabay) (Pixabay)

Le Dieu incompréhensible se révèle à nous

Réaction contre les anoméens (Eunome) pour qui l’homme ne peut connaître Dieu par ses propres forces,  mais pour qui Dieu s’est révélé lui-même comme « l’inengendré ». Ce terme exprime totalement l’essence divine et donc nous connaissons désormais Dieu comme il se connaît lui-même. 
Jean C va consacrer 5 homélies à contrer Eunome. Il aborde le sujet non en mystique mais en témoin de l’expérience religieuse : la crainte sacrée du Dieu transcendant, comme la célèbrent les liturgies orientales.

Jean C va utiliser tous les adjectifs négatifs qui seront le vocabulaire ultérieur de la théologie négative chrétienne : Dieu dans son essence est invisible, indicible, insondable, incompréhensible, inconnaissable, infini, inaccessible, etc.
Jean C va plus loin encore : pour lui la nature de tout être est incompréhensible, car elle est un mystère. Et notre âme aussi reste un mystère.

Mais il n’y a pas d’agnosticisme.

Ce qui est impie ce n’est pas l’ignorance des profondeurs de Dieu mais ce sont les extrêmes : croire qu’on peut connaître les profondeurs de Dieu ou au contraire ignorer son existence. 
Il existe une troisième voie : Nous ne connaissons pas Dieu mais nous savons qu’il existe. 

Notre connaissance porte donc sur les qualités que Dieu nous révèle, c’est-à-dire ses énergies qui rayonnent de son être. Et cette connaissance est une grâce de Dieu, une révélation de l’Esprit saint.
Cette révélation du rayonnement divin se fait dans une admiration mêlée de crainte et non dans la compréhension, selon un nouveau mode de connaissance.

La crainte et le tremblement devant la grandeur de Dieu culmine dans la célébration liturgique et dans le mystère eucharistique. On quitte alors les spéculations sur la connaissance ou non de Dieu, pour entrer dans un acte de foi, qui est la participation au mystère divin, pour lui rendre gloire.

 

La création, échelle de communication avec Dieu

Dans ses homélies sur la Genèse, Jean C conduit les fidèles de la création au Créateur : C'est un grand bien de connaître ce qu'est la créature et ce qu'est le Créateur. Il nous montre la beauté de la création et la transparence de Dieu dans sa création, qui devient ainsi comme une échelle pour monter vers Dieu.
Mais l’échelle permet un autre sens, car Dieu condescend vers nous à travers le monde créé. Il descend également vers nous en nous donnant l’Ecriture, qui est la clé de compréhension du monde. Dieu est alors appelé père tendre, médecin des âmes, mère et ami affectueux. 

Il y a ensuite une troisième communication. Dieu ne nous transmet pas seulement le monde et l’Ecriture : il descend lui-même, il s'incarne, il devient réellement « Dieu avec nous », jusqu'à la mort sur la Croix. Il donne sa vie pour son Eglise, comme un époux à sa bien-aimée.

Enfin Dieu se communique à nous dans un quatrième passage. Dans la vie et l'action du chrétien, le principe dynamique de vie, l'Esprit Saint, transforme notre réalité personnelle. Dieu entre dans notre existence et il nous transforme de l'intérieur. Et le fruit de l’Esprit le plus élevé, c’est la prière.

 

Grâce et liberté

Pour Jean, le salut ou la damnation de l'homme ne sont pas fixés d'avance, sans que sa volonté libre y ait une part. Dieu adresse son appel à tous, offre sa grâce à tous, mais il appartient à l'homme de l'accueillir ou de la refuser.

Pour Jean C, la liberté est un don fondamental qui fait la grandeur et la dignité de l’homme : cette liberté est l’expression de la création de tout homme à l’image de Dieu, et elle est toujours présente, malgré la chute. Elle fonde la responsabilité de chaque homme face à Dieu.

 

Jean Chrysostome pasteur des âmes enflammé par Dieu

Jean C est avant tout un pasteur : inviter les fidèles à transposer la foi dans la vie. Les attributs de Dieu lui sont familiers, mais il ne cherche pas à les analyser, il s’agit de les expérimenter et les faire vivre. 
Il insiste sur l’humanité réelle de la vie, de l’œuvre et de la mort du Christ. Il fait constamment référence au pouvoir et la sagesse de Dieu, à sa miséricorde, à son amour, à sa justice et à sa volonté. Dieu est le port qui ne connaît jamais l’orage, la vraie cité, tandis que dans ce monde nous ne sommes que des voyageurs.

Jean n’a en vue que  les besoins pratiques liés au salut de l’âme. Il prêche un effort soutenu pour suivre le Christ et atteindre la perfection.

Il prêche une vie basée sur la foi, non pas par une renonciation de type monastique, mais par la confrontation avec les problèmes quotidiens sur le chemin vers le salut de l’âme : 
“Tu aurais beau rester à jeûn, coucher à la dure, manger de la cendre, pleurer sans cesse, si tu n’es pas utile à d’autres, tu ne fais rien de grand.” (In Tit. 6, 2)
Il fustige l’hypocrisie :
“L’Église va très mal, et pourtant vous croyez qu’elle est en paix. [...]” (Homélies sur les Actes des apôtres)

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À l'écoute des Pères sur Dialogue RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
À l'écoute des Pères

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