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Hommage au p. Michel Jaouen, jésuite auprès des toxicomanes
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Hommage au p. Michel Jaouen, jésuite auprès des toxicomanes

RCF,  -  Modifié le 11 mars 2016
Visages Hommage au p. Michel Jaouen, jésuite auprès des toxicomanes
Le père Jaouen est mort lundi 7 mars à l’âge de 95 ans. Pour lui rendre hommage, RCF vous propose de réécouter l'interview qu'il accordait en 2011 à Thierry Lyonnet.
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Bien connu de tous les marins, le père Jaouen avait la réputation de ne pas mâcher ses mots. La philosophie de ce fort en gueule et en cœur était: "Aimez-vous les uns les autres, avec ça vous faites le tour du monde." Sur le Bel Espoir ou le Rara Avis, il a embarqué des centaines de jeunes adultes en galère, passés par la drogue, l'alcool ou la délinquance. Des "naufragés de la vie" qui embarquaient avec des personnes "comme tout le monde": des retraités, des enfants et des familles. "Si vous voulez faire de l'insertion c'est en les mélangeant", comme il l'expliquait.

Né en 1920 à Ouessant dans une famille de 15 enfants, Michel Jaouen avait 10 soeurs. Son père, médecin pendant la Grande Guerre, lui avait transmis non pas le dégoût de la guerre mais "pire" encore: "une condamnation". Attiré par le modèle de vie du père Jacquinot en Chine, il est entré chez les jésuites avec l'envie de se rendre un jour dans l'Empire du Milieu. L'arrivée au pouvoir de Mao Tsé Toung l'en avait empêché. "Si Mao n'était pas arrivé, je serai en Chine!" Etudiant en théologie à Lyon, il y a découvert l'accompagnement des prisonniers et surtout des jeunes délinquants, qu'il emmènait en promenade les jeudis et dimanches. D'où le nom de son association Les Amis du jeudi-dimanche, ou AJD - initialement "Aumônerie de jeunesse délinquante", fondée en 1951.

Pendant 10 ans, de 1954 à 1964, le père Jaouen a été l'un des trois aumôniers de la prison de Fresnes. Il s'occupait surtout du quartier des mineurs. A ce moment, dans les années 60, il disait: "la prison est une broyeuse, elle écrase les jeunes délinquants au lieu de leur tendre la main pour les relever". En 2011, presque 50 après, il confiait que c'était devenu pire. "Il n'y a pas de justification pour les mettre là-dedans", disait-il. Pour lui ce que ces jeunes avaient en commun c'était surtout "un gros problème affectif". En 1964, il a fondé le foyer des Epinettes, convaincu que le problème était aussi, et surtout, d'accompagner les jeunes à leur sortie de prison. En 1968, il a acheté un voilier, le Bel Espoir, pour y emmener ses jeunes.

Entretien réalisé en juin 2011

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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