La révolution des compétences psychosociales dans l'éducation, par Thomas Villemonteix

Le domaine de l’éducation est chamboulé ces dernières années par un mouvement d’ampleur, qui concerne au premier rang le travail des enseignants.

À la découverte des compétences psychosociales

Ce sont des compétences cognitives, émotionnelles et relationnelles que l’on peut apprendre dès la petite enfance, et dont les recherches scientifiques ont pu montrer qu’elles sont essentielles pour s’épanouir tout au long de sa vie personnelle et professionnelle.

Aux États-Unis, une étude a par exemple montré que les élèves qui ont de solides compétences psychosociales ont deux fois plus de chances d'obtenir un diplôme universitaire, et près de 50 % de chances de plus d'occuper un emploi à temps plein à l'âge de 25 ans.

En quoi consistent ces compétences ?

Dans les compétences cognitives, on retrouve des compétences comme savoir porter un regard positif sur soi-même, savoir prendre des décisions responsables, ou encore savoir contrôler ses impulsions.

Dans les compétences émotionnelles, on retrouve la capacité à identifier et réguler ses émotions et son stress.

Enfin dans les compétences relationnelles, on retrouve la capacité à faire preuve d'empathie, à résoudre les conflits de manière constructive, ou encore à communiquer avec assurance sur ce dont nous avons besoin. Il n'est pas difficile d'imaginer à quel point tout cela est important en classe, et dans la vie.

Ces compétences peuvent-elles s'apprendre ?

Il est possible pour les éducateurs qui entourent les enfants de les enseigner, à travers leur propre posture mais aussi grâces aux activités qu’ils proposent. Et cela peut commencer dès la crèche. Par exemple, les petits enfants peuvent apprendre les noms des émotions, ils peuvent apprendre à s’entraider, à dire « stop » lorsqu’un autre enfant leur fait quelque chose qui leur déplaît, ou encore dès la maternelle à utiliser leur respiration pour s’apaiser. Les recherches montrent que cet apprentissage précoce fait une différence.

Les enfants qui apprennent ces compétences obtiennent de meilleurs résultats scolaires, ont des comportements plus positifs avec les autres élèves, et ont aussi plus souvent des amis, ce qui signifie qu'ils sont plus susceptibles de se sentir bien à l'école, de s’investir et de réussir, et qu'ils risquent moins d'être mis à l'écart ou de subir du harcèlement. 

Sont-elles enseignées à l’école française ?

En France, nous avions pris du retard dans ce domaine qui va heureusement bientôt être comblé : en 2022, une instruction interministérielle a été signée pour que les différents ministères se coordonnent pour déployer leur enseignement dans les différents espaces où grandissent les enfants.

En ce qui concerne l’école plus spécifiquement, elles seront enseignées à partir de septembre 2025 et considérés comme faisant partie des quatre grandes compétences scolaires, dans le cadre du choc des savoirs voulu par Gabriel Attal, un aspect de sa réforme qui fera nous l’espérons consensus car il s’agit d’apprentissages essentiels qui manquaient jusque-là aux élèves français.