Comment et pourquoi réduire son empreinte numérique ?
Chaque année, le 16 mars sonne la Journée mondiale du nettoyage numérique. L'occasion de faire le point sur nos déchets numériques. Le fondateur et vice président de l'association Worldcleanupday France, Julien Pilette donne des astuces pour limiter la pollution liée à nos appareils électroniques .
RCF Alsace : Concrètement, que représente la pollution numérique?
Julien Pilette : Le déchet numérique est de deux sortes. Il y a d’abord la donnée : les ordinateurs tournent, consomment et émettent des gaz à effet de serre par l'intermédiaire de l'énergie un peu partout dans le monde. Il faut aussi compter les systèmes qui permettent de faire fonctionner le numérique.
Vient ensuite le matériel électronique lui-même. 75 % de l'impact néfaste du numérique sur l’environnement provient du matériel dont la fabrication de ce matériel a un gros impact sur l'environnement à différents niveaux.
RCF Alsace :Quel est l’objectif de cette Journée de nettoyage numérique?
Julien Pilette : Cette Journée est d’abord de l’ordre de la sensibilisation. Il est nécessaire que chacun puisse conscientiser que le numérique, de plus en plus petit, de plus en plus facile à utiliser, de moins en moins cher et avec de plus en plus de capacités, génère de la pollution. En réalité, on ne voit pas son impact. Il faut donc pouvoir en prendre conscience pour pouvoir utiliser le numérique dans tout ce qu'il a de positif et réduire toute la partie superflue qui consomme énormément pour rien.
La réalité, c’est qu’on ne voit pas l’impact sur la pollution que génère la production et l’utilisation du numérique.
RCF Alsace : Cette prise de conscience convoque aussi la responsabilité personnelle. Chacun est ainsi invité à reprendre en main ses données et réfléchir à l’utilisation de son son matériel.
Julien Pilette : Tout à fait. Nous sommes tous et toutes producteurs de déchets numériques. Utiliser le numérique en continu, avoir des sauvegardes en continu, des synchronisations en continu, garder des applications ouvertes sur les téléphones portables qui tournent par derrière en continu et qui consomment énormément d'énergie : Il s’agit de déchets indirects par l'intermédiaire de l'énergie consommée. Il faut aussi réaliser que le fonctionnement et le coût du matériel jouent un rôle : régulièrement on se fait plaisir en changeant notamment nos smartphones, alors que la durée de vie d'un smartphone pour que l'impact environnemental soit amorti est de six ans. Certains en changent tous les ans. Dans ce cas-là, il faut pouvoir assurer une continuité de la durée de vie du smartphone pour que d'autres personnes puissent le récupérer et que ce smartphone puisse durer un maximum de temps pour éviter la fabrication de nouveaux produits.
RCF Alsace : Quels gestes concrets peut-on poser pour utiliser le numérique de manière respectueuse pour l’environnement ?
Julien Pilette: Il existe des tas de choses. Par exemple, retirer de ses réseaux sociaux le déclenchement automatique des vidéos, rechercher dans ses mails tous les mails en lien avec des newsletters pour pouvoir se désabonner et faire en sorte qu'il y ait le moins de newsletters, vider sa corbeille…. . L'impact majeur étant vraiment le matériel, on peut aussi prendre soin de son téléphone pour ne pas qu'il se dégrade et que la batterie puisse durer longtemps, et le transmettre à d'autres personnes qui le feront durer pour pour diluer l'impact de sa fabrication.
RCF Alsace : Les jeunes générations se sentent-elles concernées ?
Julien Pilette : C’est un public très important car les réseaux sociaux sont venus capter une grande partie de leur vie. Ils n'ont pourtant pas conscience de l'impact derrière. Il faut les former pour qu'au fur et à mesure, en grandissant, ils puissent avoir une utilisation raisonnée de l'informatique, notamment en se connectant aux moments utiles.
Gérer sa pollution numérique ne signifie pas ne plus utiliser l’informatique, mais changer sa manière de faire pour que ce soit plus performant environnementalement.
À Strasbourg et Mulhouse, plusieurs ateliers sont organisés les 16 et 18 mars 2024.
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