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Le défi de la transition écologique en montagne

Le défi de la transition écologique en montagne

Un article rédigé par Melchior Gormand, Emma July - RCF, le 25 février 2022  -  Modifié le 11 janvier 2024
Je pense donc j'agis En direct de Gap : l'écologie en montagne

Je pense donc j’agis se déplace à Gap, véritable laboratoire de la transition écologique au cœur des montagnes. Quelle forme prend cette transition dans les Hautes-Alpes ? Comment peut-on concilier les intérêts de tous les acteurs locaux autour de la question environnementale ?

© RCF © RCF

Présidentielle : la voix des régions

 

"Présidentielle : la voix des régions", c'est une série d'émissions spéciales à l'occasion de l'élection présidentielle pour donner la parole aux Français. Du 31 janvier au 8 avril, durant six semaines spéciales, des journalistes du réseau RCF vont sillonner six grandes régions françaises à la rencontre des citoyens, pour entendre leur voix sur des sujets essentiels de la campagne.

 

Du 21 au 25 février, la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur est à l'honneur. Chaque jour dans la Matinale RCF, découvrez un reportage de 7 minutes (à 7h12). Rendez-vous le vendredi 25 février pour une matinée spéciale (de 6h30 à 11h) en direct de Gap.

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Hautes-Alpes : les défis environnementaux en montagne

 

En territoire montagnard, l’écologie est un sujet particulièrement prégnant. Hervé Gasdon, président de la Société Alpine de Protection de la Nature (SAPN), explique que les écosystèmes des Hautes-Alpes sont depuis longtemps menacés par les activités de l'Homme : « les massifs du sud-est ont été déboisés au XIXe siècle. On a déjà vécu des périodes de pression sur la nature ». La SAPN est particulièrement active pour protéger les forêts : « on essaie de créer une réserve naturelle sur la montagne du Chenaillet. La préservation des forêts contre la pollution atmosphérique est essentielle, surtout ici car la surface boisée représente 40% du territoire ». 

 

Parmi les enjeux actuels, la pollution reste un problème majeur : « pour éviter les émissions de gaz carbonique, il y a des solutions comme l’électrification du parc automobile et la végétalisation des communes » raconte Baptiste Mosca, fondateur de Résilience 05. Cette association propose par exemple de reboiser les berges de la Luye, principale rivière gapençaise. Une transition dans le domaine des transports apparaît alors indispensable : « il y a très peu de mobilité douce pour accéder à certains massifs. Dans les pistes explorées, il y a la volonté de remettre en service les petites gares et de développer des navettes saisonnières », explique Ariane Le Carpentier, membre de l’association Idées de Demain.

 

Une écologie participative et des actions concrètes

 

L’enjeu est aussi de faire cohabiter les activités multiples présentes sur le territoire. L’association Idées de Demain, qui a travaillé sur le projet de transition du massif de Céüze, une station de ski fermée en 2020, tient à intégrer les acteurs agricoles et du tourisme au projet. Ariane Le Carpentier le rappelle : « il n’est nullement question d’abandonner l’agriculture. Le nouveau modèle touristique de Céüze doit intégrer l’agriculture ». L’association a lancé en 2021 un programme de concertation sur le devenir du massif grâce à des entretiens avec des acteurs et des responsables locaux ainsi que des ateliers ouverts au public. En tout, 91 propositions sont nées de ce dialogue.

 

La prise en compte des habitants dans la démarche de transition écologique est essentielle selon Hervé Gasdon : « cette concertation citoyenne est une excellente chose. La SAPN parle avec les agriculteurs sur beaucoup de sujets notamment pour préserver les cultures de l’implantation anarchique de panneaux photovoltaïques imposée par les grands groupes ». À Gap, la SAPN a aussi mis en place deux fois par semaine une collecte de fermentescibles auprès des restaurateurs.

 

Jeunes & seniors : les mêmes préoccupations

 

À seulement 15 ans, Baptiste Mosca a fondé son association en réponse au sujet anxiogène que constitue le réchauffement climatique : « ça a été un malaise pour moi et pour répondre à cette angoisse j’ai voulu agir. En 2020, j’ai commencé à écrire le projet de protection de l’environnement de Résilience 05 et on a démarché les élus pour une transition écologique accélérée ». Le jeune homme a parallèlement créé le programme Gap clean up day pour ramasser les déchets urbains.

 

La jeune génération donne un élan nouveau à l’action écologique : « à la SAPN, nos salariés sont des jeunes femmes très dynamiques. Ça apporte une autre façon de voir et d’intervenir. Les actions des jeunes sont beaucoup plus pratiques et concrètes » confie Hervé Gasdon. Dans son projet de concertation, Ariane Le Carpentier a aussi accordé une place toute particulière à la jeunesse : « on a fait le choix de travailler avec les jeunes. On a mis en place 53 partenariats avec le pôle universitaire de Gap et nous accueillons des stagiaires de Master 1 et 2 de la filière gestion durable des territoires de montagne et de la faculté de sport. C’est un enrichissement exceptionnel ». 

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