Quel rapport entre les religions et le sacrifice? Une pratique que l'on retrouve dans un grand nombre de cultures. Il a "une fonction centrale", chez les Phéniciens, les Romains ou les Grecs de l'Antiquité. "Un acte religieux de la plus haute importance", même s'il faut distinguer les sacrifices publics et ceux de moindre importance sur le plan symbolique. Le terme traverse en tout cas l'histoire, jusqu'à imprégner notre lecture des drames contemporains. Ce qu'analyse l'historien des religions, Marc Kolakowski.
Pour évoquer les attentats terroristes, on fait assez largement appel à un lexique sacrificiel. On parle volontier de "victimes" et les acteurs des crimes convoquent, eux, la notion de martyr. Etymologiquement le terme signifie "témoigner". L'acte du martyr est, dans le cas des premiers chrétiens, le paroxysme du témoignage. "Dans le cas des attentats terroristes de 2015, on assiste, selon Marc Kolakowski, à une instrumentalisation de l'intention de martyr." Puisqu'il ne s'agit pas seulement d'offrir sa propre vie mais aussi de tuer d'autres personnes.
Du latin sacrificium, le terme de sacrifice désigne étymologiquement le fait de rendre sacré. Tous les sacrifices ne sont pas sanglants - on peut sacrifier des plantes, des végétaux, etc. - mais ils servent à régler le rapport hiérarchique entre les hommes et les dieux. "On vient également réaffirmer la hiérarchie sociale au sein de la communauté humaine."
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