Fremereville sous les côtes : la passion des céramistes
Profitant de sa visite du village de Fremereville sous les côtes et de son église, RCF a rencontré
Anna Maria et Armand GUILLAUME, céramistes, installés depuis 20 ans dans ce beau village. L’abbé Franklin curé de la paroisse nous accompagne.
La passion de la terre dès l’enfance
Armand d’origine belge aime à rappeler que dès l’âge de 6 et 7 ans, il récupérait de la terre d’argile pour la modeler et ensuite la mettait au four. « C’était quelque chose de magique ». nous confie-t-il avec ses yeux pétillants.
Anna Maria née en Suisse italienne avait un goût pour l’art et c’est en rencontrant Armand qu’elle a choisi de travailler avec lui dans l’atelier de céramique.
Comment se déroule le processus pour arriver à un produit fini ?
1ère phase
Armand nous explique qu’en général, on fait un moule sauf lorsqu’il s’agit de pièces uniques comme les clochers des églises meusiennes.
Il sculpte la terre avec des outils qu’il a conçu lui même et ensuite il fait sécher.
Leur maison dispose d’une grande cave à température constante 12 ° qui facilite un séchage homogène et ensuite première cuison à 700 ° voire 950 ° pendant 24 h et il obtient
un biscuit.
Le produit quitte alors l’atelier d’Armand au bas de la grange et passe à l’étage supérieur chez Anna Maria.
2ème phase
Anna Maria (Nounouche pour les intimes) patine le mélange pour vieillir la terre. Elle peint avec minutie le décor. Par exemple les vitraux, les portes, les horloges
et enfin, elle dépose un émail transparent qui est une poudre de verre (du sable) et qui va donner du brillant et de l’éclat à la pièce façonnée.
Tout cela se termine par une 2ème cuisson à 1200° pendant 20 h. Parfois, ajoute elle, on peut faire une 3ème cuisson à température haute pour obtenir des teintes rouges.
Le projet fou des clochers de la Meuse
Quand on pénètre dans l’atelier de nos 2 céramistes et que l’on se rend au 2ème étage,On est subjugué par la beauté des clochers des églises de la Meuse dont une partie est exposée. Armand nous explique qu’un matin lorsqu’ils discutent ensemble, ils se sont mis en tête de laisser un souvenir aux meusiens mais pas à quelques personnes à l’ensemble des paroisses. Et à ce jour, ils ont réalisé 300 clochers (il en existe plus de 500). Quelques uns sont exposés dans l’église (voir notre interview lien ci-dessous). Ils travaillent sur des photos fournies par le diocèse.
Les anecdotes d’Armand
Armand nous relate sa vie parfois difficile car il faut se faire un nom pour pouvoir vivre de ses œuvres. Il a eu la chance de faire des rencontres marquantes.
Un jour narre t’il, on m’apporte des carreaux pour un poêle en faïence de Suède. Il appartient en fait au prince Albert de Belgique et à son épouse Paola. Pendant un an, l’artiste recherche la terre adéquate, les émaux les plus adaptés, la cuisson optimale. Grâce à ce coup de pouce, il commence à être connu. Un autre jour, c’est un capitaine d’industrie qui le contacte pour la confection d’un pole pour le mariage de son fils. Comme il vient en avion, il demande où poser son petit appareil.
Armand, après avoir cru à une blague, va le chercher à Nancy et l’accueille et l’héberge chez lui.