Blaise Agresti, une vie de secours en montagne
Pas un été, ni un hiver, sans que l'on parle des secours en montagne. Pour tous ces drames rapportés dans les médias, il y a autant d'actes de bravoure du côté des secouristes. Dans les Pyrénées comme dans les Alpes, Blaise Agresti a dirigé le fameux PGHM, le Peloton de gendarmerie de haute montagne. Aujourd'hui, à presque 50 ans, il met ses compétences de guide et de sauveteur au service des entreprises ou des ministères, à travers sa société Mountain Path. Dans son récit "Une histoire du secours en montagne" (éd. Glénat), il revient sur l'épopée du secours en montagne.
En montagne, se sentir fragile
Quand, le 9 février 1999, a eu lieu l'avalanche de Montroc - l'une des plus graves qu'a connu la vallée de Chamonix, Blaise Agresti venait de prendre ses fonctions l'année précédente. "Un événement d'une brutalité absolue", se souvient-il, qui a tué 12 personnes et emporté une vingtaine de chalets. Les avalanches sont "un marqueur de cette vallée de Chamonix, toujours bousculée par des drames".
"Fragilité", c'est d'ailleurs un mot qui revient souvent dans la bouche de l'ancien sauveteur. Aux pieds de l'Aiguille du Goûter, où il est installé dans un chalet du village des Houches, Blaise Agresti mesure sans cesse sa "fragilité". Les risques d'avalanche, qu'elles viennent du glacier du Bourgeat ou de Taconnaz, "partent de plus de 4.000 mètres d'altitude".
De la vulnérabilité à la responsabilité
"Plus le temps passe, confie Blaise Agresti, plus j'ai ce sentiment de cette vulnérabilité, que des choses se jouent à très peu, en fait." Cet ensemble de "microdétails", comme "la manière de poser un pied sur un chemin", peut avoir de réelles conséquences sur l'issue d'une course. Pour l'ancien sauveteur qui n'a jamais reposé ses crampons, éprouver le sentiment de sa propre vulnérabilité incite à "une hyper vigilance à avoir en permanence" et conduit à penser la notion de "responsabilité individuelle". "Si on revient à la pandémie, qu'est-ce qui relève de la responsabilité du global ? Qu'est-ce qui relève de la responsabilité de chacun ?"
La montagne, pourquoi on y retourne...
Fils de guide, Blaise Agresti a toujours su combien la montagne pouvait être dangereuse. Pourquoi donc est-il devenu guide à son tour ? La montagne, "elle attire pour des raisons qui sont, je pense, hyper profondes". Il y a "mesurer le beau" une fois que l'on est au sommet d'une montagne, "être capable de s'émerveiller". Et puis il y a cette philosophie de vie, qui habite l'humble montagnard : "Il faut essayer de capter la bonne fenêtre où on va se faufiler dans la montagne, aller cueillir le moment, l'instant au sommet, redescendre, et voilà. Il ne faut pas consommer la montagne, il faut attendre son moment."
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