[Archive] Max Gallo, l'écrivain du "roman-histoire"
De Jules César à Charles De Gaulle, de Louis XIV à Victor Hugo, sans oublier Napoléon. Max Gallo est célèbre pour les biographies qu'il a consacrées aux grandes figures de l'histoire et pour ses très nombreux 'romans-histoires' comme il tenait à les appeler. Une carrière d'écrivain consacrée en 2008, par son entrée à l'Académie française. Mais Max Gallo était aussi un homme politique, puisqu'il a été député européen de 1984 à 1994, et porte-parole du gouvement Mauroy entre 1983 et 1984.
'J'avais envie de nourrir cette histoire, j'avais le désir, le besoin même, d'insuffler dans cette histoire-là un peu de créativité et d'imagination.'
une passion pour 'l'événement'
'Toute ma petite enfance a été marquée par l'irruption de la grande histoire dans la vie quotidienne.' Né en 1932, Max Gallo a connu les défilés de 1938 au moment du traité de Munich, des discours de Pétain... 'J'ai vu pendre tout près de chez moi deux résistants à des lampadaires par les Allemands en 1944.'
Une succession d'événements qui ont fait naître chez lui une passion pour 'l'actualité'. Et pour le fait historique. Passion qui le mènera à l'université, il sera également maître de conférences à Sciences Po. Historien quelque peu iconoclaste, puisque ses 'modèles n'étaient pas des historiens, mais plutôt des écrivains comme Jack London, Hemingway ou Malraux'.
l'écrivain du 'roman-histoire'
'L'histoire est une science humaine qui vise à la rigueur, et moi j'avais envie de nourrir cette histoire, j'avais le désir, le besoin même d'insuffler dans cette histoire-là un peu de créativité et d'imagination.' Ce qui a donné naissance à un genre qu'il appelle le 'roman-histoire' - et qui lui a valu bien des critiques de la part des historiens. 'Je suis quelqu'un qui, dans mes romans-histoires, est totalement fidèle à l'état de la science, se défendait-il, mais la mise en scène, la mise en œuvre du matériau historique que je respecte, laisse une grande part au travail de l'écriture et de la mise en scène.'
des origines modestes
Dans son discours de réception à l'Académie française, l'historien a longuemment rendu hommage à Jean-François Revel, à qui il a succédé au fauteuil 24. Il a aussi évoqué ses origines modestes, par 'fidélité' et auissi pour 'ne pas les masquer'. Max Gallo était le petit-fils d'un casseur de pierre piémontais et le fils d'un ouvrier électricien, immigré italien. 'Je n'ai pas coupé avec ce passé', disait-il en 2008. Même s'il confiait ne pas avoir toujours eu 'un rapport simple' avec son passé.
Du CAP de mécanicien-ajusteur à l'agrégation puis le doctorat d'histoire. 'Ce sont les diplômes qui m'on permis de sortir de ce milieu - en tout cas socialement, pas intellectuellement ni moralement.' Et surtout le succès, dès 1976, de son livre 'La Baie des Anges' (éd. Robert Laffont). Une saga qui racontait ce qu'aurait été sa vie 'rêvée': 'Il s'agissait de se réapproprier son passé.' 10 ans auparavant, avec la même idée en tête, il écrivait 'L’Italie de Mussolini' (éd. Perrin). 'C'était de l'histoire, mais en fait c'était de l'ego-histoire' (un terme qu'il attribue à Pierre Nora).
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