Quels nutriments pour protéger son cerveau ?
Nous assistons à un développement important de maladies neurodégénératives. Est-ce que des carences en micronutriments normalement issus de nos aliments y contribuent ? Pourquoi les bons glucides et une bonne flore intestinale sont indispensables pour préserver son cerveau ?
Bonjour à tous,
Une chronique pour la protection de son cerveau et contribuer à éviter sa dégénérescence.
Tant que tout va bien, que l’on conserve un cerveau alerte, une bonne mémoire, qu’on ne souffre nulle part, on ne pense pas ou prou à l’importance de la qualité de nos aliments, à notre flore intestinale, et encore moins aux compléments alimentaires.
On sait maintenant que les carences en certains nutriments contribuent à plus ou moins long terme à des maladies neurodégénératives comme Alzheimer, Parkinson, de Huntington, la maladie de Charcot ou autres dégénérescences.
On dit que c’est l’âge pour certaines d’entre elles. L’âge a bon dos et sert de bouteille à encre. Oui l’âge, le grand âge peut être associé à des dégénérescences mais les recherches dans les zones bleues, lieux où vivent les centenaires montrent que l’on peut avancer en âge avec toute sa tête et sans handicap majeur et on sait aujourd’hui pourquoi.
Essayons de comprendre.
D’une part, qu’est-ce que les micronutriments ?
Ce sont les vitamines, les minéraux, les oligo-éléments que nous trouvons dans nos aliments auxquels s’ajoutent tous les anti oxydants dont notre corps à besoin au quotidien.
On peut diviser les micro nutriments en
- Vitamines solubles dans l’eau comme les vitamines B et la vitamine C
- Vitamines solubles dans les graisses comme les vitamines A, D, E et K
- En macro-minéraux comme le calcium, le magnésium, sodium et potassium dont nous avons besoin en quantité suffisante régulièrement
- En minéraux traces comme le fer, le zinc, le cuivre, le sélénium, dont nous avons également besoin mais en petites quantités.
Est-ce qu’une carence peut entrainer des troubles neurologiques ?
https://www.mdpi.com/2072-6643/15/19/4129 The Role of Micronutrients in Neurological Disorders
Dans une étude récente publiée dans Nutrients a été examinée spécifiquement le rôle des micronutriments dans les troubles neurologiques. Même une carence faible mais sur du long terme peut contribuer aux développements de maladies inflammatoires et les processus dégénératifs, tout comme un excès pour certains d’entre eux.
La fonction principale des micronutriments est leur effet catalytique dans les systèmes enzymatiques :
- soit en tant que co-facteurs,
- soit comme composants métallo-enzymatiques, ( quaportail.com/dictionnaire/definition/14214/metalloenzyme),
- mais aussi leurs rôles essentiels dans une activité antioxydante et/ou immunitaire.
Quels sont les aliments clés dans la maladie d’Alzheimer ?
Vous comprenez que tous les nutriments sont importants pour une bonne santé globale mais certains sont plus ciblés et parmi eux on note les vitamines A, B, C, D, E ainsi que le sélénium, le cuivre, le zinc, le fer, le manganèse.
Attention au niveau élevé en fer, cuivre et manganèse.
Je ne vous explique pas les pourquoi et les comment mais on peut retenir qu’il est important de bien se faire conseiller. Votre praticien en santé peut vous amenez à faire des analyses afin de vérifier si carence ou excès il y a.
Et une bonne stratégie est une alimentation riche en antioxydants précise cette étude.
Le Dr Mercola dans son article sur ce thème précise que trop de fer est toxique même si l’étude n’en parle pas et il explique qu’une faible ferritine est généralement le signe d’une insuffisance en cuivre empêchant un bon recyclage du fer. L’augmentation du cuivre permettra au fer stocké de se recycler, corrigeant ainsi le problème ( https://takecontrol.substack.com/p/managing-iron-levels )
Quels sont les nutriments clés pour se protéger de la maladie de Parkinson et de la maladie de Charcot sclérose latérale amyotrophyque ?
- La vitamine A (ou rétinol) est un régulateur :
- de l’expression des gènes et joue donc un rôle central dans la croissance et le maintien de l’intégrité de nos cellules.
- au maintien des muqueuses,
- à celui d’une peau et d’une vision normales,
- au fonctionnement normal du système immunitaire,
- et au métabolisme normal du fer.
- La vitamine D :
- à des effets antiinflammatoires,
- contribue à faire baisser le stress oxydatif.
Les auteurs de l’étude écrivent « il a été prouvé que des taux sériques adéquats en vitamine D pourraient éviter l’apparition de la maladie de Parkinson et éventuellement améliorer les résultats cliniques ».
- On a également montré qu’une concentration sérique plus élevée de vitamine D améliore les symptômes moteurs
- et 15 mn ou plus d’exposition au soleil par semaine est associé à un risque moindre de cette maladie.
- La vitamine E naturelle uniquement
- améliore la fonction des récepteurs dopaminergiques. Les régimes riches en vitamine E se sont révélés protecteurs pour réduire le risque de la maladie de Parkinson encore plus que les caroténoïdes et la vitamine C par ailleurs indispensables.
- Les vitamines du groupe B jouent un rôle majeur, dont celui de contrôler les niveaux d’inflammations comme l’homocystéine.
- Par exemple, la B1 ou thiamine est impliquée dans la dégénérescence des neurones dopaminergiques.
- La B1 et la B9 ou folate sont également impliqués dans le système olfactif, en effet de nombreux patients atteints de Parkinson développent une altération du goût et de l’odorat et une carence en ces vitamines est constaté.
- La vitamine C, les personnes atteintes montrent des taux plasmatiques bas en vit C contrairement à ceux des témoins sains.
Et pour les autres maladies dégénératives, l’étude passe en revue aussi les micronutriments clés impliqués.
Est-ce qu’il y des signes ou des symptômes de carences en nutriments ?
Malheureusement dans la plupart des cas, les carences apparaissent quand le corps présente des symptômes de maladies ou d’inflammation ou suite à des analyses.
Avant que ne se révèlent une maladie neuro dégénérative, des symptômes comme des infections récurrentes, des problèmes de peau, une détérioration de la santé apparaissent et on ne fait pas le lien. Je vous rassure il n’y a forcément un lien mais si on fait des analyses on constate par exemple
- En cas d’anémie une carence en fer, cuivre et/ou B12
- Problème osseux, une carence en vit D
- problèmes oculaires, la vitamine C et / ou A
Donc ces carences ou ses insuffisances sont des indicateurs dont il faudrait tenir compte.
Quel est le rôle du glucose pour notre cerveau ?
Tout de suite je précise qu’il s’agit des glucides naturels contenus dans les fruits, les légumes verts et les légumes racines, les légumineuses, les flocons d’avoine, de sarrasin, de petit épeautre, le riz complet, le miel, le sucre complet par exemple.
Notre corps mais surtout notre cerveau a besoin de glucose pour bien fonctionner, les besoins énergétiques du cerveau sont des plus élevés et à mesure que nous avançons en âge, nos mitochondries , qui sont à l’intérieur de nos cellules qui stimulent la production d’énergie qu’on appelle ATP, deviennent moins actives, laissant notre cerveau plus sensible aux maladies.
Les mitochondries deviennent moins denses et génèrent moins d’énergie, l’ATP.
Une alimentation saine, de l’exercice, une bonne hygiène de vie et des apports en nutriments adaptés joueront leur rôle, contribuant à maintenant nos mitochondries en suffisance et activent.
Pour éviter certains radicaux libres très nocifs mais aussi en minimiser les effets, il convient de manger suffisamment de glucides sains comme ceux que j’ai cité car le glucose est le carburant optimal pour créer de l’énergie dans les mitochondries.
Il faut savoir que nos mitochondries ne peuvent brûler qu’un seul carburant à la fois, soit de la graisse, soit du glucose.
Nous disposons d’un dispositif comme un interrupteur qui s’appelle le cycle de Randle ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Cycle_de_Randle) qui comme le système de changement de rail dirige le train sur telle ou telle voie.
Que fait le glucose dans nos mitochondries ?
Entre autre, réduit le stress oxydatif, oxygène les cellules, aide à produire plus d’énergie l’ATP et augmente le taux métabolique. Tout ceci contribue à protéger notre fonction cérébrale.
Mais pour que cela se produise il convient de consommer moins de 30 à 40 % de nos calories sous forme de graisse, notamment les omégas 6. Si on en consomme plus, l’interrupteur change la voie pour celle des graisses.
Qu’est ce que cela implique ? de manière simple, ce combustible a tendance à augmenter le taux de cortisol source d’inflammation chronique. Et ceci agit sur les processus du vieillissement.
https://takecontrol.substack.com/p/mitochondria-glucose-metabolism https://takecontrol.substack.com/p/georgi-dinkov-reductive-stress-part-2
ALLONS ENCORE PLUS LOIN ....
Est-ce que notre flore intestinale pourrait être impliquée ?
Une très récente étude parue en octobre 2023 dans Psychiatrie moléculaire « Molecular psychiatry) montre que notre organisme active un récepteur impliqué dans la maladie de Parkinson lorsqu’on consommes des glucides dits fermentiscibles qui permettent à une endotoxine de se libérer et d’activer ce récepteur.
Ces glucides sont peu ou pas dégrader dans l’intestin et ils fermentent d’où d’ailleurs des gaz, des douleurs. Un exemple, le lait. Il contient du lactose, le sucre du lait et quand on n’a pas suffisamment de lactase, l’enzyme qui permet de le dégrader, il fermente.
Ces fermentations nourrissent des bactéries appelées gram négatif naturellement présentes qui vont se développer et lorsqu’elles meurent libèrent cette endotoxine.
Ceci est source d’inflammations et d’infections parfois graves d’où l’importance d’une flore intestinale équilibrée. Le problème de ces bactéries à gram négatifs est qu’elles deviennent résistantes aux antibiotiques.
La présence d’ADN mitochondrial endommagé dans la circulation sanguine est suffisante pour provoquer tous les symptômes de la maladie de Parkinson. Les débris mitochondriaux sont activés par un récepteur d’une endotoxine, récepteur appelé TLR4.
Cette endotoxine est produite par nos intestins lorsque l’on mange des glucides fermentescibles qui ne sont ni digérés par l’estomac ou l’intestin grêle. Dans le colon ces endotoxines contribuent à nourrir des bactéries à gram-négatif qui se développent et meurent et à leur mort l’endotoxine est libérée de sa paroi cellulaire et active le récepteur TLR4.
Qu’est ce que ces bactéries à gram négatif ?
Elles sont naturellement présentes mais en surnombre, elles peuvent être responsables d’infections graves. Le problème est qu’elles deviennent de plus en plus résistantes aux antibiotiques
Les bactéries à gram positif contribuent à leur régulation. Tout est question d’équilibre. Donc rôle important de notre hygiène de vie.
Comment éviter cet interrupteur ?
Par l’approche du Dr Ray Peat (https://www.insupportable-perfection.com/10-raisons-consommer-sucres-simples/ https://www.methodes-peat.fr/association/ .
Cette méthode repose sur la compréhension du rôle des glucides, donc des sucres. Et, quand je parle de sucre, je fais référence aux sucres simples (glucose et fructose), que l’on trouve dans la nature notamment dans les fruits mûrs, les betteraves et certains autres légumes racines bien cuits, dans le miel pur et dans le sucre de canne. https://sante.lefigaro.fr/mieux-etre/nutrition-aliments/fodmaps-faut-il-eviter-de-consommer-ces-glucides-20220624
Sa méthode consiste à augmenter la quantité de glucides simples dans votre alimentation afin que nos mitochondries puissent être alimentées de manière optimale et d'éviter les glucides fermentescibles pour la raison même qu'ils peuvent créer de l'endotoxine et activer ce fameux récepteur TLR4.
Lors de l'introduction des glucides, il est important de le faire lentement et de vous assurer que vous ne présentez pas de symptômes digestifs comme des éructations, des ballonnements ou du gaz, qui sont des signes que les glucides ne sont pas digérés dans votre système digestif car ils sont notamment riches en fibres.
Si tel est le cas, faites-vous conseiller. Vous devrez aider à réparer vos intestins et consommer dans un premier temps de petites quantités de jus de légumes et fruits sans pulpe jusqu'à ce que votre intestin puisse digérer les glucides sans symptômes. Attention avec le jus de fruit sans pulpe si vous êtes pré diabétique ou diabétique. Faites-vous conseiller.
Allons encore plus loin pour prendre soin de son cerveau :
Savez-vous que le champignon à crinière de lion peut protéger votre fonction cognitive ?
Un plus à ajouter dans votre diète. Ce champignon HERICIUM ERNACEUS a une longue histoire d’utilisation en médecine traditionnelle.
Les moines bouddhistes, par exemple, utilisaient traditionnellement le thé aux champignons de crinière de lion pour améliorer la fonction cérébrale et accroître la concentration. Dans les temps modernes, plusieurs études ont confirmé les effets neuroprotecteurs et améliorant la cognition. ils peuvent être un excellent ajout à presque tous les repas, encore faut-il en trouver ! . Ils complètent toutes sortes de viandes nourries à l'herbe et de poisson pêché dans la nature, vont bien dans presque toutes les salades, et peuvent être ajoutés aux soupes, casseroles et autres repas.
Cependant, il est crucial de choisir des champignons issus de l'agriculture biologique car les champignons absorbent facilement les contaminants de l'air et du sol. Alternativement, vous pouvez opter pour un supplément ou un extrait organique.
Que montrent les études concernant ce champignon à crinière de lion ?
- Une étude de 2023 a constaté que l'extrait de crinière de Lion peut améliorer la mémoire en favorisant les formations de neurones et les connexions à d'autres neurones. Journal of Neurochemistry, 2023; doi: 10.1111 / jnc.15767
- Dans une étude de 2020, que les patients atteints légèrement de la maladie d'Alzheimer ayant reçu trois gélules de 350 milligrammes du champignon de crinière de lion tous les jours pendant 49 semaines avaient amélioré leurs résultats aux tests cognitifs. Frontières en neurosciences vieillissantes, 2020;
- Une étude épidémiologique publiée en 2017, qui comprenait plus de 13 000 13 230 que parmi les 13 230 participants âgés de 65 ans et plus, a constaté que que ceux qui mangeaient des champignons au moins une fois par semaine avaient "un risque moindre de démence incidente, même après ajustement pour d'éventuels facteurs de confusion." La plus grande réduction des risques a été parmi ceux qui ont mangé des champignons trois fois ou plus par semaine. Journal de l'American Geriatrics Society, 2017; 65
- Une étude similaire mais plus petite publiée en 2019, ceux qui mangeaient le plus de champignons avaient un risque 43% plus faible de développer une déficience cognitive légère, indépendamment des facteurs de confusion tels que la consommation d'alcool, tabagisme et hypertension artérielle. Journal of Alzheimer’s Disease, 2019; 68
- Une étude 2010 que les personnes âgées de 70 à 74 ans ont constaté que qui ont des apports plus élevés en fruits, légumes, produits céréaliers non fermentiscibles et champignons amélioraient les performances cognitives. British Journal of Nutrition, 2010;
Vous voulez garder un cerveau alerte en avançant en âge ?
Dans votre boite à outils vous devez y trouver :
Un bel état d’esprit, une âme libre ou en voie de libération, le sourire dans le cœur, des relations agréables et aimantes, une hygiène de vie optimum, du bon sens, une alimentation bio équilibrée et fraiche quand on le peut et des compléments alimentaires adaptés.
Je vous invite à vous faire conseiller auprès de spécialistes en micro nutrition, de votre médecin spécialisé en médecine fonctionnelle, votre pharmacien ou autre professionnel de la santé si formé.
Une belle et douce semaine à tous dans la paix du coeur.
Les informations données dans cet article n’ont qu’un but éducatif et ne sont pas destinées à donner un conseil médical, à poser un diagnostic, à remplacer un traitement. Veuillez consulter votre médecin ou spécialiste de santé avant tout auto traitement ou modification importante de votre alimentation pour votre propre sécurité.
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