Paul Dewandre, un spectacle qui fait du bien aux couples
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Plus que jamais, le changement fait partie de nos vies. Et la séparation amoureuse n'échappe pas à "l'ère de la séparation". C'est le constat du psychologue Émeric Lebreton, qui considère qu'une relation amoureuse dure tant que les partenaires arrivent à satisfaire les besoins de l'autre.
Près d'un mariage sur deux se solde par un divorce. La rupture amoureuse est une épreuve importante qui fragilise considérablement l'estime de soi. Attentif à cette souffrance, le psychologue Émeric Lebreton incite toutefois à prendre du recul. Pour lui, la séparation des liens, amoureux mais aussi amicaux et professionnels, est une caractéristique de notre époque.
La relation de couple "fonctionne sur des échanges", analyse Émeric Lebreton, psychologue, entrepreneur et écrivain, directeur du cabinet de coaching Orientaction. Il est l'auteur du livre "Et puis M**** c’est fini ! – La séparation expliquée par un docteur en psychologie" (éd. Orientaction, 2022). Selon lui, la relation de couple "perdure" tant que "chacun des partenaires répond au besoin de l’autre". "On se met en couple parce que l’autre vient répondre à un besoin que l’on cherche à combler, à satisfaire, que l’on ne peut pas satisfaire soi-même ou que l’on croit ne pas pouvoir satisfaire soi-même."
Or, les besoins évoluent au cours d’une vie : des changements dans la vie professionnelle, par exemple, peuvent faire évoluer les besoins de l'un des partenaires. Et l’autre conjoint "peut, à un moment, ne plus être en capacité d’y répondre". "Il y a des moments charnières dans la vie qui vont faire que les besoins vont se transformer", comme le départ des enfants du foyer familial.
On vit à notre époque dans l’ère du changement et dans l’ère de la séparation puisque jamais au cours de l’histoire de l’humanité peut-être les êtres humains ne se sont autant séparés
Parmi les facteurs qui incitent un couple à se maintenir, il y a l’environnement social. Le psychologue évoque la "notion de clan". "Un couple, il tient aussi parce qu’il est parfois membre d’une famille plus élargie. Et puis il y a le regard de l’autre, il y a le regard des parents, des frères et sœurs… tout ça fait aussi que ça tient le couple ensemble." On entend en effet souvent dire qu’à l’époque de nos grands-parents, on se séparait moins… "On ne pouvait pas divorcer parce que la communauté dans laquelle on vivait n’aurait pas accepté cette séparation", analyse le psychologue.
Or à notre époque, la pression sociale est moindre, semble-t-il. Dans notre "monde plus fragmenté", le couple n’a plus ce "liant", pour reprendre les termes d’Émeric Lebreton, il n’a plus ce "ciment". Pour lui, "on vit à notre époque dans l’ère du changement et dans l’ère de la séparation puisque jamais au cours de l’histoire de l’humanité peut-être les êtres humains ne se sont autant séparés." 46% des couples mariés finissent par divorcer, près d’un sur deux.
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Émeric Lebreton analyse le couple et sa fin, la séparation, sous l’angle des besoins, que l’autre satisfait ou non. Ainsi, ce sont les besoins non satisfaits qui, suite à une rupture, engendrent toute une série d’émotions. Un qui conjoint qui décide de mettre fin à une relation, "ne satisfait plus mes besoins que je ne pense pas pouvoir satisfaire seul", résume le psychologue. Cela engendre des émotions comme la tristesse, qui est "l’émotion de l’impuissance". Ou encore la colère, "une émotion fondatrice de la séparation, elle entraîne des divorces qui n’en finissent plus, de la violence verbale ou physique…"
"On se sépare toujours pour des raisons profondes, structurelles, autour de ces questions des besoins." Le conjoint qui a choisi la séparation a, lui, "l’espérance d’une vie meilleure". À l’inverse, celui qui subit la séparation se trouve souvent fragilisé par la dilution de la relation car "le couple est un système d’échange, il y a une organisation des taches", précise Émeric Lebreton. En plus de la perte d’estime de soi, il y a "la peur, l’inquiétude" de ne pas savoir vivre sans l’autre, qui assurait une partie des taches que l'on pense ne pas savoir faire.
La satisfaction des besoins, c’est aussi parfois ce qui explique pourquoi l’on n’arrive pas à se séparer. "On peut être malheureux avec quelqu’un mais qui par ailleurs satisfait un besoin important, par exemple un besoin de sécurité. Cette personne ne nous rend pas heureux mais le besoin de sécurité empêche de rompre la relation et vivre sa propre vie."
Si une séparation amoureuse "fragilise", le psychologue évoque toutefois les "conséquences positives de la séparation". "Il peut y avoir de la joie dans la séparation, rappelle-t-il, il peut y avoir une lueur de joie, une redécouverte, une réappropriation de la vie." Émeric Lebreton invite à considérer "le cycle infini du changement", qui, plus que jamais, "fait partie des évolutions de notre époque". Pour lui, "il faut apprendre à apprivoiser" cette "sorte de changement permanent dans nos vies".
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